Les femmes et la Havdala

Anonyme (non vérifié)
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lun 24/02/2003 - 23:00

chalom à vous tous,
Merci de m'expliquer pourquoi les femmes ne peuvent pas boire le quiddouch de la havdalah.
Cordialment

Rav Elyakim Simsovic
sam 15/03/2003 - 23:00

La Thora ne donne pas de détails sur l'Arbre de la Connaissance. Certains indices du texte permettent au maîtres de la tradition orale de nous renseigner à ce sujet. Leur discours n'appartient pas à la rationnalité cartésienne mais garde aujourd'hui encore plus de sens que n'en a par exemple la physiologie de Descartes ou sa conception de l'espace inter-sidéral...
L'Arbre de la Connaissance, donc, selon l'aspect que l'on considère, est la vigne, le blé ou le figuier (1).

Au moment de la Havdala, lorsque nous quittons le monde du Chabbat, nous refaisons l'expérience d'Adam quittant le Gan Eden. Pendant un temps, si nous vivons le Chabbat comme il se doit, nous avons fait l'expérience de ce qu'être homme peut vouloir dire, de ce que pourra être le Monde qui vient, de ce que nous pouvons vouloir qu'il soit pour nous. Et lorsque reviennent les jours profanes, lorsqu'à la lueur de la flamme de la Havdala nous prenons conscience du peu qui nous reste de ce que nous étions appelés à être, il n'est pas convenable de donner à la femme du fruit de la vigne, ce fruit qu'elle a donné à l'homme et qui a provoqué leur chute.
Comme j'appartiens à une tradition hassidique, j'aime à penser que c'est parce que - surtout à ce moment-là - il ne faut pas lui faire honte en lui rappelant trop brutalement sa part de responsabilité. Après tout, la tradition ne dit-elle pas qu'elle a pu être trompée parce que l'homme lui avait mal transmis le commandement divin ? Et surtout, comme l'enseignait rav Askénazi (Manitou), la femme au moins, a discuté avec le serpent, alors que l'homme n'a pas hésité un seul instant.

Cela dit, il existe aussi la coutume que seul le maître de maison (ou celui qui a fait la havdala) boit du vin de la havdala et qu'il n'en donne à personne, homme ou femme.

Chavoua tov et Pourim Saméah (et ce vin-là, mesdames et mesdemoiselles, c'est une mitzva, mais, même pour les hommes, pas jusqu'à l'indécence, 'halila.)

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(1) Ne me dites pas que le blé n'est pas un arbre, c'est un autre problème ; pour l'effleurer, contentons nous de dire que la Thora ne nous raconte pas une histoire mythique d'un arbre dont le fruit aurait le pouvoir de donner la connaissance. Donc, à moins de l'étudier sérieusement dans le texte et en hébreu, on ne comprend rien à toute cette histoire. Indice : le mot traduit par arbre, 'etz, est la racine bilitère qui donne le mot 'etza, qui signifie conseil, savoir, projet.