Conversation 16311 - Je doute donc je crois

Joavan
Lundi 17 mai 2004 - 23:00

Bonjour, et merci encore pour le temps que vous consacrez à nos questions.
Je cherche le nom d'un maitre qui disait se lever tous les matins en doutant, afin de se forcer chaque jour a renforcer son emounah... je cherche mais ne trouve plus son nom. Pourriez vous m'aider?
Merci

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 4 juillet 2004 - 23:00

Nous ne savons apparemment pas. Quelqu'un sait-il ?

Joavan
Mardi 25 mai 2004 - 23:00

Bonjour,
J'attends avec intérêt la réponse à ma question 16311 à laquelle je suis attaché (et vous de même car vous la gardez bien au chaud près de vous ;) )
Sinon j'ai une autre question, don tje n'ai pas trouvé la réponse avec le moteur. Pourquoi Abraham fit il passer Sarah pour sa soeur lors de son arrivée en Egypte? Le texte reste ensuite floue sur la relation entre Sarah et Pharaon... qu'en est il?
Merci du temps que vous nous accordez.. et malgré toute la theorie de la relativité du temps d'Einstein, je sais qu'il n'est pas extensible à l'infini pour vous (et pour moi)

Rav Elyakim Simsovic
Mardi 17 août 2004 - 23:00

Le texte n'est pas flou du tout sur ce qui se passe (ou plutôt ne se passe pas) entre Sarah et Pharaon.
Je suis obligé d'être bref, et je me contenterai d'exposer les idées sans indiquer la démarche qui en montre les fondements dans le texte.
La civilisation égyptienne est héritière d'une conception caïnique de la société et de l'histoire, conception fondée sur la suppression de l'altérité et fondamentalement de la fraternité. La cour pharaonique était fondée sur l'inceste royal où le pharaon faisait de sa soeur sa femme. Avraham va en Egypte tenter d'enseigner l'itinéraire inverse, c'est-à-dire d'instaurer une relation entre homme et femme où on parvient à ajouter à la relation époux-épouse la relation frère-soeur (voir la fin du Cantique : mi yitènekha kéAh li... qui fera que tu sois pour moi comme un frère...) (en psychologie cela s'appelle joindre la relation de tendresse à la relation érotique).
Il s'agissait donc (et il s'agit encore) de rétablir la relation de fraternité entre les hommes et le point de départ se situe dans la relation de l'homme et de son épouse.

Le temps einsteinien est probablement extensible à l'infini. Il n'est pas évident qu'il soit compressible.

Joavan
Dimanche 4 juillet 2004 - 23:00

J'attends avec impatience une réponse à la 16311..... :) Merci d'avance...

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 4 juillet 2004 - 23:00

Apparemment, nous ne retrouvons pas non plus. Pour ma part, je ne me souviens pas d'avoir jamais rencontré cette attitude. La question reste ouverte.

NathanninNathan
Lundi 5 juillet 2004 - 23:00

17906
Pour cette attitude, je ne sais pas, mais il y en a une autre, assez proche en vérité, dont voici grosso modo l'énoncé:
si je me dis que j'ai la foi, je n'ai pas la foi;
si je me dis que je n'ai pas la foi, je n'ai pas la foi;
la foi se trouve quelque part ce doute quant à savoir si je l'ai ou si je ne l'ai pas

Kol touv, bravo et merci pour ce site formidable!

Rav Elyakim Simsovic
Mercredi 7 juillet 2004 - 23:00

A ceci près, malgré tout, que "avoir la foi" n'est pas une expression juive traditionnelle. Si je prends pour référence, à titre d'exemple, ce qu'on a coutume d'appeler les treize "articles de foi" de Maïmonide, il y a un certain nombre de points précis sur lesquels le judaïsme attend de moi un engagement entier et sans équivoque.
En ce sens, et en ce sens seulement, "avoir la foi" signifie être fidèle à cet engagement qui me lie à la destinée de cette manière d'être homme que la Thora appelle Israël et qui a accepté sans réserve ni condition d'assumer la responsabilité de faire réussir le projet du Créateur.
Il n'y a là aucune place pour le doute.

NathanninNathan
Mercredi 7 juillet 2004 - 23:00

17953.
(Ca n'a plus rien à voir avec le doute, mais avec la réponse à la réponse 16399) C'est précisément pour cette raison que je préfère l'hyme Ygdal. Je comprends l'intention de Maïmonide de taper sur le clou, et d'insister sur l'absolu de cette foi, mais certains l'ayant érigé en dogmes et prêt-à-penser, je préfère en réaction affirmer mon goût pour l'esprit critique et la formulation "libre" (sans le ani maamin beemouna shlema), çàd l'hymne Ygdal. De toute façon, ele hem yesod shel torato réconcilie très bien ceci et cela

Rav Elyakim Simsovic
Mercredi 7 juillet 2004 - 23:00

Il faut considérer les treize articles de foi comme le résumé des conclusions de l'analyse de Maïmonide en introduction à son commentaire de la michna du chapitre 10 de Sanhédrin (haqdama lepereq Heleq).
Ce ne sont pas des principes érigés en dogmes, mais en termes estudiantins des anti-sèches.

Heeb
Mercredi 21 novembre 2012 - 23:00

Shalom,

Je sais que la confiance et la foi (emouna) sont au cœur de notre tradition. Mais est-il laissé une place aux doutes ? Doutes sur soi-même, doutes sur les autres.
La Torah et/ou la tradition rabbinique relatent-elles même des situations où Hashem aurait douté de lui-même ?

Par avance, merci infiniment pour votre réponse.

Git shabbes

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Emmanuel Bloch
Lundi 26 novembre 2012 - 01:42

Chalom,

Le moins que l'on puisse c'est que c'est rare... En général, les textes de la tradition juive mettent en exergue la certitude. Certitude que Dieu existe, certitude de la foi, etc. Celui qui doute est le plus souvent présenté comme faisant preuve d'une certaine faiblesse.

Il y a des exceptions, toutefois. Je me souviens ainsi d'un texte de R. Nahman de Breslav, dans les Likoutei Moharan, dans lequel il affirme que Dieu est tellement élevé qu'il est normal, et peut-être inévitable, que l'on doute de lui. Une telle position, pour intéressante qu'elle soit, reste l'exception et non la règle.