Bonjour
Comment se remettre d'une dépression lorsque pense que le responsable principal de cette maladie est le phénomène religieux et ses rabbins extrémistes et fanatiques ?La psychanalyse qu'un ami cher suit depuis maintenant 14 ans lui a révélé que pour retrouver un état de santé optimal il faut à tout prix qu'il s'éloigne de son passé religieux et de la majorité des attitudes de l'esprit qu'on lui a enseigné.On lui a inculqué des structures mentales nocives au bien-être et à l'épanouissement personnel,il semblerait qu'on lui ait parlé de choses aujourd'hui totalement dépassées comme par exemple l'existence de démons ou je ne sais quel délire qui ferait un bon sujet d'analyse sur les névroses de contraintes contemporaines pour un Dostoïevski moderne.
Je trouve que si c'est pour retrouver une bonne santé cette démarche est à encourager de tout cœur,ce que je fais auprès de lui pour qu'il arrête tout contact avec ce passé qui l'a pendant si longtemps fait tant souffrir et connaitre un aperçu trop long de l'enfer ici-bas.
Qu'en pensez vous ? Dieu ou la santé? On dit que rien n'est plus grave qu'un cas de mort imminente(rabbin qui m'a dit récemment parlé de cette loi apparemment connu) et que pour cela tout est possiblement à transgresser,si je ne me trompe.Ma question concerne la limite de cette loi,peut on "tuer Dieu" et proclamer sa mort(à la manière de la célèbre citation de Friedrich Nietzsche sur lequel ma thèse de doctorat de philosophie est partiellement consacré) pour un cas de maladie grave?N'étant moi-même jamais été religieux mais étant néanmoins tenté par une conversion au christianisme(je porte un Dieu dans mon cœur à défaut du bon..) ,vous comprendrez aisément que mon choix est vite fait et se porte évidemment et exclusivement sur la bonne santé de mon ami..
Merci
Gerard
Chalom,
Tout d'abord, permettez-moi de vous dire que l'attention que vous portez a la bonne sante de votre ami juif fait chaud au coeur...
Le principe dont vous avez entendu parler existe bel et bien: en cas de danger, il est permis de violer presque tous les commandements de la Torah afin de sauver une vie humaine. "Presque" tous, car il existe des exceptions, dont les trois infractions cardinales que sont le meurtre (il est interdit de tuer autrui pour sauver sa propre vie), l'idolatrie et les interdits sexuels.
Maintenant, vous posez la question en des termes qui me semblent relativement binaires: soit votre ami abandonne toute pratique religieuse et recouvre la sante mentale; soit il continue dans le meme voie mais est condamne a sombrer dans une depression sans fin. Or, je doute fortement que l'eventail des choix soit aussi restreint, et aussi extreme.
L'approche religieuse que vous decrivez (demons etc.) existe bel et bien, mais elle n'est de tres, tres loin pas la seule. La grande majorite du judaisme adopte une approche bien plus equilibree de la pratique religieuse. Or, la religion, quand elle est bien vecue, est un facteur d'equilibre personnel et social. Et mon conseil serait que votre ami travaille, en accord avec son therapeute ou psychiatre, a re-orienter les enseignements qu'il a recus dans sa jeunesse, afin que sa religion ne soit plus un facteur d'etouffement mais d'epanouissement.
Si vous le souhaitez, je suis pret a aider, dans la mesure de mes faibles moyens. Nous pouvons continuer cet echange par email ...