Conversation 11345 - Ca ne fait pas mal!

Anonyme
Dimanche 2 novembre 2003 - 23:00

est il vrai qu'un médecin ne peut vacciner ses propres parents, alors qu'ils le demandent eux-mêmes (afin d'éviter un déplacement chez leur médecin de ville), du fait de l'interdiction de verser le sang ?
Même question s'il s'agit par exemple d'une injection quotidienne d'anticoagulant en urgence alors que les infirmières sont difficiles à trouver le samedi et dimanche?
Bravo pour ce site et à tous les rabanim qui consacrent un peu de leur temps précieux pour répondre à nos cheelot. Je vous trouve géniaux!

Rav Elie Kahn z''l
Jeudi 6 novembre 2003 - 23:00

La Guemara (1), expliquant la gravite de l'interdiction de causer une blessure a ses parents cite l'opinion de deux amoraim (rabbins de l'epoque de la Guemara), Rav Matana et Rav Dimi, que faire une saignee a ses parents ne rentre pas dans le cadre de cette interdiciton, l'intention etant bonne. Cependant, la suite du texte rappote le cas de deux autres rabbins qui ne laissaient pas leur enfant leur apporter des soins medicaux risquant de causer des blessures.
Rabbi Yossef Karo semble (2) avoir adopte la seconde opinion et l'interdit formellement, alors que le Rema l'autorise si personne d'autre ne peut le faire (3).
Jusqu'a aujourd'hui certains decisionnaires acceptent la premiere opinion. Cependant en cas de force majeure, ils autorisent quand meme un enfant a apporter de tels soins a ses parents. D'autres estiment que si les parents preferent que leur enfant leur apporte les soins, cela n'entre en aucun cas dans le cadre de l'interdiction (4).
La logique de la seconde opinion semble evidente. C'est honorer ses parents que de leur apporter les soins qui leurs procurent bien etre et sante.
L'idee de la premiere opinion est peut etre qu'il faut placer l'honneur des parents au dela de toute consideration rationnelle.
Je ne vous cacherai pas que la seconde opinion, celle qui autorise a apporter des soins a ses parents, meme au prix d'eventuelle blessure me semble preferable, et il y a suffisamment d'autorites rabbiniques competentes de cet avis.

References: 1: T. B. Sanhedrin, 84 b. 2: Cetains interpretent differemment son opinion. 3: C.H., Y. D. 241, 3. 4: H'elkat Yaacov,, 2, 39. Aroukh Hachoulh'ane, Y. D. 231, 6.