Conversation 12257 - Chout!!! On repete!

Anonyme
Mercredi 24 décembre 2003 - 23:00

Shalom Harabanim!
Depuis quelques temps, je consulte votre site regulierement. S'il est indeniable que vous vous donnez corps et ames (Baour'h Hachem) pour donner des reponses adequates aux differents interlocuteurs, je me pose tout de meme une question de fond:
A travers l'histoire "galoutique", les Rabanim ont toujours juge bons de publier leur "chout" afin d'eclairer les Juifs de la lumiere de la Torah. Mais ces "choutim" etaient toujours un echange de lettres suivis et personnelles entre le Rav et le questionneur. Cette pratique a toujours eu cours dans notre peuple (en tout cas a partir de Moche, jusqu'a nos jours). Mais nulle part, je n'ai vu un Rav se permettre de juger une situation sans avoir aucun contact avec son interlocuteur! Ainsi, je me pose en toute sincerite la question de savoir si je comprends bien le but de ce site?
Quel est-il?
De repondre de maniere claire aux questions des jeunes de nos jours, tout en sachant que chaque situation est differente et peut provoquer enormement d'erreurs de jugements et dans les actes!
Pour appuyer mes dires, je dois avouer que ce n'est pas la curiosite qui m'a pousse a venir ici, mais plutot les differents "psakei dinim" qu'un ami m'a rapporte au nom du grand Rav "cheela.org"...
Evidemment, sa comprehension etait bien trop basique et elle l'a induit en erreur sur bien des plans, que je me suis empresse de corriger avec lui. Non que vos reponses etaient fausses (A D' ne plaise), mais juste un peu "obscures" pour le commun du peuple et il les avait mal comprises!
Je vous demande donc, comment etre surs que votre site dirigent correctement le peuple???
Ma reference au "chout", plus haut, me sert juste a conclure en faisant la distinction, car justement, le "chout" possede l'avantage non-negligeable qu'il s'adapte a une situation precise et s'adresse a une personne, et non a l'ensemble du peuple Juif (du moins francophone, vu la vocation d'internet)
Merci de preter attention a ma demande,
Meilleures salutations!

Rav Elyakim Simsovic
Mercredi 24 décembre 2003 - 23:00

Merci d'abord de votre intervention. Si vous nous donniez quelques exemples concrets, cela nous permettrait certainement de rectifier le tir et d'améliorer donc la qualité de la prestation, lehagdil Thora oule haadira.
Permettez-moi toutefois de reprendre un point de votre intervention. Les chout du passé étaient en effet entre le questionneur et le répondeur, mais le questionneur était lui-même un rav qui soumettait un cas difficile à une autorité habilitée à trancher, laquelle analysait les divers aspects du problème en fonction des sources talmudiques et des décisionnaires, c'est à dire de la jurisprudence. Dans tous les cas, on était entre spécialistes.
Cheela.org n'est pas une aventure isolée sur la toile. Sur bien d'autres sites, surtout en Israël, les usagers ont désormais accès au service "Ask the rabbi" qui ainsi se popularise. Et nous répétons pourtant inlassablement que rien ne remplace le contact direct du Juif avec son rabbin, celui qui vit dans sa région, sa ville, son quartier, qui en connaît les problèmes et ll'atmosphère et qui devrait en dernier ressort être celui qui juge.
Et s'il faut parler "halakha lémaassé", répétons aussi qu'une réponse est comme un médicament : ça ne se prête pas. On ne doit pas utiliser pour soi une prescription donnée à quelqu'un d'autres.
Enfin, se tromper après avoir lu Cheela, sans doute. Mais se trompe-t-on moins après avoir lu n'importe quel texte de halakha publié, depuis le kitsour jusqu'aux publications contemporaines devenues classiques et récemment traduites, Ben Ish Haï, Yalqout Yossef et d'autres bien sûr.
J'ai suivi pendant un temps un cours de mon maître le rav Rottenberg zatsal destiné à des baalé batim. Il n'arrêtait pas de rappeler à chaque occasion : un cours, c'est du Talmud Thora, ce n'est pas Halakha Lémaassé ; vous ne devez pas pratiquer en fonction de ce que vous étudiez ici, mais en fonction des posqim. Et si vous avez une incertitude, vous devez poser la question et pas essayer de trancher à partir de cette étude. Et combien de mises au point n'a-t-il pas apporté au long de ces études à des baalé batim chevronnés, rompus aux études et qui croyaient connaître la halakha !
C'est pourquoi nous ne finirons jamais d'avoir à apprendre encore et toujours et d'appliquer la règle : si tu as eu la chance d'apprendre beaucoup de Thora, ne garde pas ce bien pour toi seul (al tahzik tova lé'atsmékha) ; partage-le avec d'autres. La Thora appartient à tout Israël et ceux qui ont eu le privilège d'y avoir un peu plus accès que d'autres ont le devoir de la rendre disponible au plus grand nombre.