Conversation 14395 - Trop d'interdits, c'est trop

Anonyme
Lundi 8 mars 2004 - 23:00

Bonjour a vous, je m'adresse a vous car une question me tourmente, peut-être va t'elle vous parer inutile, mais je me demande pourquoi y'a t-il tant d'interdits dans la Torah? Dans chacun de mes actes, ma conscience me reveille et me suggère d'eviter telle ou telle situation.La religion nous limite dans nos actes de tous les jours. Parfois cela me parait tres cohérent et d'autres fois non. Par exemple pour Shabat, nous pouvons ressenser des milliers d'Halachots, mais le but de Shabat n'est il pas de prendre du plaisir? Bien evidemment qu'il y a des regles fondamentalesn mais parfois cela me semble trop.Mes proches(mes parents) me reprochent toujours d'appliquer la religion sans la comprendre, c'est vrai que je ne comprend pas grand chose, mais je crois en D et cela me suffit.

Rav Elyakim Simsovic
Mercredi 10 mars 2004 - 23:00

Comment une question posée sur un site dont c'est la vocation pourrait-elle paraître inutile ? Surtout lorsqu'elle tourmente celui qui la pose !
Vous dites vrai. La Thora nous oblige à chaque instant à retenir l'élan sauvage de la vie de nature. Elle a pour but d'humaniser le monde à la lumière d'une certaine idée de ce que l'homme doit être pour mériter le nom d'homme. Y compris - comme pour le CHabbat - lorsque la finalité semble être, pour reprendre votre expression, "de prendre du plaisir". Je la modifierai pourtant, car elle n'est pas tout à fait exacte, du moins dans sa formulation : le but du Chabbat est de nous faire goûter, par anticipation, au bonheur d'être homme. Pas dans le plaisir passager d'une satisfaction terre-à-terre d'un loisir oisif d'où il faut chasser l'ennui, mais dans l'aménagement d'un moment d'arrêt dans la course effrenée des activités qu'entraîne la vie de ce monde, pour imaginer un monde où ces activités ne seraient plus nécessaires.
Et cela engendre nécessairement des résistances. D'où ce sentiment que vous exprimez. Mais en vérité, peut-on être trop homme ? Cette impression de "trop de lois" ne vient-elle pas précisément de ce que nous ne le sommes pas encore assez ?