Conversation 17319 - Plus c'est pire, moins c'est meilleur

amacabi
Samedi 19 juin 2004 - 23:00

d'aprés la thora plus les générations avances plus elles régraissent de niveau sprituel dans ce cas comment se fait il que des grandes vagues de téchouva sont attendues avant machiah (et qui sont d'ailleurs visibles en ce moment). cela signifierait que ceux qui ont fait téchouva seront plus élevés spirituelement que leur pére . comment expliquez vous ce paradoxe.

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 20 juin 2004 - 23:00

Je ne pense pas qu'il y ait du tout un paradoxe. Je crois que la difficulté provient surtout de l'interprétation - fausse à mon avis - de la notion traditionnelle de "hitqatnout hadorot", l'amoindrissement ou le rapetissement des générations, que vous avez présenté comme signifiant "régression" spirituelle (le Noda Biyhouda en a donné quant à lui une interprétation physique et matérielle, affirmant que nus étions plus petits de taille que nos ancêtres...) .

Selon ce que j'ai appris, cette expression signifie que nous sommes des êtres ayant une envergure bien moindre que celle de nos ancêtres et que chaque génération voit une diminution constante, bien qu'à titre individuel il puisse y avoir des géants parmi les nains. C'est en quelques sortes en "quantité d'être" que nous sommes plus petits, parce que la tâche qui reste à accomplir est comparable à la poussière. Il ne s'agit plus de soulever des montagnes - nous n'en aurions pas la force - mais de nous mesurer à la poussière des détails, ce qui demande délicatesse et minutie.

Ceux qui auront fait téchouva ne seront absolument pas supérieurs spirituellement à leurs pères. Vous commettez ici aussi une erreur qui consiste à attribuer un "facteur de spiritualité" à la pratique des mitsvoth par opposition à je ne sais trop quoi chez ceux qui ne pratiquent pas. On peut être athée et avoir une vie spirituelle intense. On peut être croyant et avoir une vie spirituelle faussée (l'idolâtrie est une spiritualité de ce type).
Nos pères étaient plus grands que nous - ce qui ne veut pas forcépent dire meilleurs -et si nous savons y faire, nous pouvons par notre manière d'être racheter leurs erreurs - et comprendre que malgré les apparences, la possibilité même de notre propre téchouva, c'est à eux que nous la devons.