Conversation 19082 - Kippour et l'allaitement (urgent)

lagi
Samedi 11 septembre 2004 - 23:00

Bonjour Rav,
Cette question est urgente a l'approche de Kippour. Le probleme est le suivant (et je n'ai pas trouve de reponse dans le moteur de recherche): ma femme allaite son bebe depuis presque quatre mois, et se demande si elle sera expemtee de jeun a Kippour. Le probleme n'etant bien evidemment pas sa propre resistance au jeun, mais plutot celle de son lait. Elle craint en effet de ne plus avoir de lait a la moitie de la fete. On pourrait immaginer qu'elle mange copieusement lors de seouda makseket des noix et des dattes (qui enrichissent, on le sait, le lait maternel). Le probleme etant qu'elle fait regulierement des lymphangites (engorgements accompagnes de fievre et de frissons), et le fait de se suralimenter ponctuellement peut aisement (voire automatiquement) entrainer chez elle ce type de reaction. Elle pourrait aussi l'alimenter au biberon des qu'elle n'a plus de lait, et ce jusqu'a la fin de la fete, mais cela equivaudrait a sevrer l'enfant de facon brute (la frequence de l'allaitement est aujourd'hui plus faible que durant le mois ayant suivi l'accouchement), et nous n'avons pas l'intention de sevrer notre enfant pour l'instant. La troisieme possibilite consisterait a mettre l'enfant au sein jusqu'a la fin de la fete (a la demande biensur), meme si le lait maternel ne suffit plus, histoire de continuer a stimuler la montee de lait afin de ne pas la perdre, meme si l'on doit remplacer systematiquement la tetee, au final, par un biberon. Et le risque de lymphangite se presente a nouveau: une stimulation repetee (en vain) risque, apres la fin du jeun et la prise d'aliments par la mere, de provoquer une montee de lait trop forte, et ainsi une lymphangite.
Pardonnez-moi pour tous ces details, mais il etait necessaire de vous les donnez: en effet, la perspective d'un jeun semble tres compliquee pour ma femme. Peut-elle etre dispensee de jeun a priori, sachant qu'elle ne devra consommer que ce qui est strictement necessaire? Ou doit-elle jeuner, sachant qu'elle ne devra manger que si, et seulement si, le probleme se presente? Quelle est l'optique de la halakha? prevenir ou guerir?
Merci

Rav Elie Kahn z''l
Samedi 18 septembre 2004 - 23:00

Le jeûne de Kippour est a priori très important, et l'on ne délivre pas de dispenses à la légère. Les femmes enceintes et les femmes qui allaitent sont elles aussi tenues de jeûner.
Mais il y des exceptions.
Ainsi dans le cas où l'on craint que la mère n'ait plus de lait suite au jeûne, quand le bébé n'est nourri qu'au sein, on autorisera la maman à boire, si possible de petites quantités à chaque fois, pour ne pas mettre le bébé en danger.
On conseille généralement de boire beaucoup avant, de telle manière que bien souvent le jeûne se passe bien, sans qu'il ne soit nécessaire de boire, tout en autorisant de boire si l'on sent qu'il n'y a plus de lait.
Dans le cas que vous présentez, il est loin d'être sûr que votre épouse n'est plus de lait. D'expérience, je peux vous assurer que dans la majorité des cas, cela se passe très bien.
Le jeûne est plus important que la prière, il faudra donc que votre épouse économise ses forces autant que possible, reste bien au frais etc…
Si toutes ces précautions malgré tout n'aident pas, elle pourra à ce moment boire par petites quantités, 40 grammes toutes les cinq minutes.
A la fin du jeûne, votre épouse devra se remettre à manger graduellement pour éviter des complications.
La rédaction d'une telle réponse sans pouvoir se parler et sans pouvoir de vive voix se rendre compte de quoi il s'agit, sans pouvoir calmer votre épouse et lui expliquer qu'elle n'est pas la première femme qui allaite et jeûne, sans peut-être se rendre compte d'éventuelles complications médicales et sans parler au médecin traitant est un peu une gageure. C'est pourquoi je vous engage, si vous en avez la possibilité de vous adresser à un rabbin qui pourra mieux que moi appréhender la situation.
J'ai parlé au Rav Yaacov Ariel, grand rabbin de Ramat Gan avant de rédiger cette réponse.
Gmar hatima Tova