Conversation 19445 - Loulav et hache de guerre, totem et arava.

Dorette
Dimanche 3 octobre 2004 - 23:00

Avez vous une explication rationnelle au minhag de frapper le sol aves des branches de saule à Hochana Rabba? Cela ressemble à mon goût un peu trop à des danses indiennes et autres cultes bizarres.

Rav Elie Kahn z''l
Dimanche 3 octobre 2004 - 23:00

Notons d'emblée que la coutume de frapper le sol avec des branches de saule n'a pas de sources dans la Tora, mais que c'est cependant une très ancienne coutume.
Notons aussi, que plus peu être que toute autre fête, celle de Souccot ne peut être comprise dans toute sa profondeur qu'en Israël, qui plus est dans une communauté d'agriculteurs.
Le motif de la pluie est un des vecteurs principaux de la fête, si ce n'est le principal. Et l'idée de l'eau se retrouve dans beaucoup des mitsvot de cette fête. Les "arbaa minim" (loulav et autres) et les libations d'eau au Temple par exemple.
Si vous lisez attentivement le texte des hochanot, le texte qu'on lit avant de frapper les aravot par terre, vous verrez que les six premiers paragraphes traitent de questions agricoles. La lecture de la suite mettra en évidence le mot "mayim", eau.
La pluie s'accompagne généralement en Israël de vents et bourrasques. Ne prie-t-on pas "machiv harouah' oumoride hagachem", qui fait souffler le vent et tomber la pluie?
Cet usage bizarre donc de frapper les branches de saule par terre vient imager, illustrer notre prière. Le mouvement que nous imprimons au saule, la perte des feuilles, le sol jonché de feuilles comme après l'orage: tout cela représente ce que nous demandons à cor et à cri: du vent et de la pluie.
Il faut donc placer cette coutume sur le même pied que celle qui consiste à se frapper le torse quand nous disons que nous avons fauté, ou de plier les genoux quand nous disons que nous nous prosternons. Il s'agit d'ajouter le geste à la parole.
On pourra trouver dans des livres de h'assidout des explications plus compliquées, mais celle-ci me semble être très proche du sens premier de la mitsva.