Conversation 20781 - Invalidation restrospective d'une conversion

Niky
Mardi 7 décembre 2004 - 23:00

Bonjour M.les rabbanims.
J'ai 32 ans et je suis célibataire.
On m'a présenté une jeune fille il y a quelques semaines de cela sans que je sache grand chose sur elle car ce n'était pas un chiddoukh "classique" comme j'en ai fait mais par des amis communs. J'ai su ensuite par la jeune fille elle meme que sa mere s'était convertie en 1975 à Paris avant de se marier avec son père.
Et je suis assez tourmenté par quelques éléments autour de cette conversion : en voici quelques uns :
- il semble que ce soit la rencontre avec ce monsieur qui ait entrainé ce besoin de conversion.
- la dame en question n'a pas "coupé" ses rapports avec sa famille après sa conversion (mère et frère)
- elle n'a "pas pu" respecter chabbat avant sa conversion sans que cela semble déranger le rabin s'en occupant à l'époque.
- de meme après la conversion, le jeune couple n'a pas respecté chabbat (ce n'est pas une supposition ou evaluation personnelle mais un aveu de la jeune fille elle meme) et j'imagine pas non plus nidda et autres...

La question que je me pose est simple : est ce que la jeune fille en question est juive ou bien, en vu des éléments objectifs ci dessus, est elle goya ?
C'est une réponse purtement halakhique que je voudrais en dehors de toute considération du genre 'comment la fille est elle elle meme ?' etc ...

On m'a parlé pour ce cas de "tvila la'houmra", cela veut bien dire que cette jeune fille est "safek yehoudya - safek goya", non ?

Si cette tevila la'houmra ne vous semble pas nécessaire, cela veut bien dire que les choses décrites plus haut n'invalident pas rétroactivement la conversion qui a eu lieu devant un B.Din mousmakh.

En effet, j'aurais je pense bcp de mal a envisager une relation avec un personne en voie de conversion qu'avec une juive fille de convertie.

Merci de votre aide
Hanouka Saméah

Rav S.D. Botshko
Jeudi 9 décembre 2004 - 23:00

A priori, il n'est pas permi de convertir quelqu'un qui n'a pas l'intention de respecter les mitsvot. Le judaïsme est avant toute chose respect de la Tora et des mitsvot. Mais à postériori, la conversion est valable si au moment de la conversion, la personne a accepté de respecter les commandements.
L'acceptation des commandements est un passge obligé de chaque conversion.
Sauf dans des cas tout à fait exceptionnel on ne met pas en cause cette acceptation.

Aussi, si la conversion a été faite par un Beth Din mousmah', l'enfant de cette femme est juive au yeux de la Halakha.

La notion de Tevila lehoumera existe effectivement dans ce cas là, car il existe des opinions qui sont plus sévères que celle que je viens de présenter.
Mais m^me sans cette tevila lehoumera, la personne est considérée comme juive.

Pour invalider une conversion, il faut qu'au moment de la conversion, la personne n'vait pas du tout l'intention de devenir juive

Niky
Mardi 7 décembre 2004 - 23:00

Bonjour M.les rabbanims.
J'ai 32 ans et je suis célibataire.
On m'a présenté une jeune fille il y a quelques semaines de cela sans que je sache grand chose sur elle car ce n'était pas un chiddoukh "classique" comme j'en ai fait mais par des amis communs. J'ai su ensuite par la jeune fille elle meme que sa mere s'était convertie en 1975 à Paris avant de se marier avec son père.
Et je suis assez tourmenté par quelques éléments autour de cette conversion : en voici quelques uns :
- il semble que ce soit la rencontre avec ce monsieur qui ait entrainé ce besoin de conversion.
- la dame en question n'a pas "coupé" ses rapports avec sa famille après sa conversion (mère et frère)
- elle n'a "pas pu" respecter chabbat avant sa conversion sans que cela semble déranger le rabin s'en occupant à l'époque.
- de meme après la conversion, le jeune couple n'a pas respecté chabbat (ce n'est pas une supposition ou evaluation personnelle mais un aveu de la jeune fille elle meme) et j'imagine pas non plus nidda et autres...

La question que je me pose est simple : est ce que la jeune fille en question est juive ou bien, en vu des éléments objectifs ci dessus, est elle goya ?
C'est une réponse purtement halakhique que je voudrais en dehors de toute considération du genre 'comment la fille est elle elle meme ?' etc ...

On m'a parlé pour ce cas de "tvila la'houmra", cela veut bien dire que cette jeune fille est "safek yehoudya - safek goya", non ?

Si cette tevila la'houmra ne vous semble pas nécessaire, cela veut bien dire que les choses décrites plus haut n'invalident pas rétroactivement la conversion qui a eu lieu devant un B.Din mousmakh.

En effet, j'aurais je pense bcp de mal a envisager une relation avec un personne en voie de conversion qu'avec une juive fille de convertie.

Merci de votre aide
Hanouka Saméah

Rav Elie Kahn z''l
Jeudi 9 décembre 2004 - 23:00

Si la Tevila et la Kabbalat Ol Mitsvot (pour les moins initiés, l'immersion dans le mikvé et l'acceptation du joug des mitsvot) ont eu lieu devant trois personnes religieuses, il ne faut pas remettre la conversion en cause.
Le fait que la personne qui s'est convertie n'avait peut être pas en son for intérieur la ferme intention d'observer les mitsvot ne l'invalide pas, "devarim chébalév einam devarim", "on ne tient pas compte de sentiments qui ne sont pas exprimés verbalement", nous enseigne la Halakha.
Cependant si cela peut vous rassurer, si vous en avez parlé avec la jeune fille et qu'elle n'en a pas été choquée ni vexée, une "tevila leh'oumra" est envisageable.
Mais remettre en question la décision d'autres rabbins, en l'occurence ceux qui l'ont convertie, est-ce vraiment une h'oumra? N'est-ce pas un manque de respect à leur égard?
Peut être serait-il préférable de leur poser la question et de les laisser eux décider? D'un autre côté, ne risquent-ils pas au contraire de se vexer encore plus?
Comme vous le constatez, cette question comporte plusieurs facettes.
Si je connaissais les personnes en cause, si j'avais pu avoir un entretien avec les parents de cette jeune fille, avec les rabbins qui l'ont convertie, j'aurais pu donner une réponse plus avertie.