Conversation 20870 - Trop pratiquante pour lui?

etoileduciel
Dimanche 12 décembre 2004 - 23:00

Bonjour et merci pour ce site que j'aprécie et sur lequel j'ai souvant trouvé des réponses à mes questions.

J'ai 32 ans et je suis pratiquante (shabbat, casheroute et shomer néguia), sans etre orthodoxe cependant. J 'ai rencontré il y a 6 mois une personne que j'ai fréquenté pendant environ un mois et avec laquelle je me suis tout de suite entendue. Je dois meme dire que c'est la seule et première personne pour laquelle j'ai eu des sentiments et qu'il correspond en beaucoups de points à ce que j'attends d'un mari potentiel.
Le problème est qu' il n'est pas pratiquant et qu'il a décidé d'arreter la relation en me disant que j'étais trop pratiquante. Il m'arrive de le revoir parfois dans le cadre de rencontres pour célibataire et je sais que je ne lui suis pas indifférente. Pour ma part je souffre enormément (je n'arrive meme pas à m'interresser à d'autres personnes) de cette situation et je me dis que si j'étais un peu plus "conciliante", on pourrait arriver à quelque chose. J'ai aussi du mal à comprendre qu'en voulant respecter des commandements divins, on puisse avoir en retour autant de souffrance.
Pouvez vous s'il vous plait me donner votre avis sur la question ?
Merci de votre aide.

ps : vous me direz peut etre qu'une autre personne m'est destinnée mais pour l'instant je ne trouve personne qui me corresponde et je ne sais pas comment j'aurais la force d'attendre de rencontrer qq un ...

Mme Hanna Ovadia
Mardi 28 décembre 2004 - 23:00

Ce que vous vivez est douloureux, mais votre ami a raison, je dirais doublement.
Tout d'abord, s'il n'est pas pratiquant et que vous l'etes "trop", vous avez au depart un probleme. Les sentiments peuvent etre tres forts, on peut se sentir capable de beaucoup, mais ce n'est pas, a priori, une relation a poursuivre.
Attention, vous entendrez toutes sortes de recits, sur des couples qui auront reussi ou echoue, qui auront trouve tel arrangement, dont les enfants sont sortis comme ceci ou comme cela.... Mais tous, au depart, devaient le vouloir fortement, et y croire enormement, etaient deja prets a combattre les a prioris des familles, etc....
Et ce me semble, ce n'est pas le cas pour vous deux.
Sa proposition de casser est une maniere de le dire.
Meme si vous avez reve parfois que les choses soient differentes, ou que vous soyiez differents, meme si l'un s'est senti pret a vouloir changer pour l'autre, ce n'est pas non plus ce qui vous aurait donne plus de chances de reussite a long terme.
Vous savez, c'est tres lourd a porter de savoir que l'un a tout laisse pour vous, cela vous force inconsciemment a ne pas etre vous-meme non plus a certaines occasions. Et c'est ainsi que chacun accumule interieurement les frustrations sans que l'autre ne le sache, ou ne puisse meme le comprendre. C'est constamment etre occuppes a ne pas chavirer, plutot que d'etre heureux de construire.

Vous devez aller plus loin dans votre raisonnement. Ne pas vous arretez aux idees "rebelles" qui vous assaillent. Mais aller jusqu'au bout et tirer la lecon qui vous fera non seulement avancer, mais vous donnera une precieuse clef pour votre futur bonheur: comprendre ce qu'est le mariage.
Cela peut paraitre revoltant, mais il ne suffit pas d'etre 2 juifs pour se marier, il ne suffit meme pas de s'aimer!
Il ne s'agit pas de pouvoir etre heureux sur une ile deserte, sans familles, sans societe, et sans vous-memes.
Il s'agit de construire ensemble un foyer bien reel, dans le monde reel, ou vous pourrez non seulement etre vous-memes, mais grandirez ensemble, et votre entreprise commune, fondee sur des valeurs communes, vous fera vous epanouir ensemble. Vous pourrez vous reconnaitre et vous retrouver dans ce foyer, et donc le batir est aussi vous batir, etre pour/avec l'autre n'est pas contraire a etre vous.

Sachez que ce garcon a ete serieux avec vous, et vous apprecie beaucoup. Il doit surement avoir toutes ces qualites que vous lui avez trouvees.
Mais, se laisser tenter a vivre les moments heureux du present ne vous aurait que plus attaches encore l'un a l'autre, et cela n'aurait resolu ni votre probleme, ni amoindri votre souffrance.
Behatslah'a.