Conversation 21663 - Rechitations

NathanninNathan
Jeudi 10 février 2005 - 23:00

Shalom Rav, Rav

Bien après que vous m'ayez brillament et patiemment expliqué ce qu'il signifait, en révisant mes notes, j’ai relu le midrash B"R 1 :4 tel qu’il apparaît dans le commentaire du Ramban, et compris tout autre chose, à moins que je ne vous aie pour la première fois compris, vous et lui:

La Tora est reshit, le reshit est comme la Tora car il est commencement absolu (au sens, “chaque fois qu’on lit reshit, reshit mamlakhto, etc., c’est à partir de lui que tout commence) et il n’y a que la Tora pour exprimer cet aspect du reshit. La Tora est la base absolue du monde moral à tout le moins, et lorsqu'on écarte le "particularisme" de son histoire (çàd Avraham, Moshé, David, tous personnages hébreux), on se rend compte de l'universalité de son message. Eussent-été les Gaulois moins barbares, peut-être est-ce à eux que la Tora eût été révélée? ;)
Le reshit est comme Israël car c'est précisément par Israël que la Tora a été connue dans le monde (et il n’y a qu’Israël etc.).
De l'universel, on passe au particulier, et ce n'est pas un hasard si on arrive à des prescriptions typiquement israélites qui ne sont respectées que par les Juifs, mais non les chrétiens ou les musulmans par exemple (je ne dis pas que c'est ce que les baalei midrash avaient en tête, mais de fait,...). Le reshit est donc comme la terouma car incommensurable, comme la ‘hala car unique, enfin comme Moshé, particulier parmi les particuliers: il n'y eut qu'un Moshé, et celui-ci ayant pu voir le reshit dans toute sa clarté,etc.
Moshé est reshit lui-même, car tout se rapporte in fine à lui: comprendre ce que nous a dit Moshé, c'est comprendre le reshit, et le comprendre, lui, est le commencement de la voie pour Le servir, Lui.
Comprendre la terouma et la 'hala, c'est comprendre Moshé. Comprendre Moshé, c'est comprendre la Tora. Lorsqu'Israël (l'individu, le minyan, la communauté, le peuple) le comprend, il devient reshit.
Par ailleurs, comme Moshe est à la fois lié à Israël et la Tora, dire que Moshé est un reshit (outre ce que vous aviez expliqué sur le verset), c'est résumer reshit darko et reshit tevouato. Il y a sûrement d'autres synthèses que je ne comprends pas, mais j'ai compris qu'il y a une synthèse, ce qui explique la conjonction de propositions mutuellement exclusives en apparence

Est-ce une façon de comprendre le commentaire du Ramban sur ce midrash? Sinon, est-ce valable en tant que compréhension?

Shabbat Shalom

Rav Elyakim Simsovic
Jeudi 17 février 2005 - 23:00

Toute compréhension est valable en tant qu'elle est nôtre, dans l'intériorité de notre conscience, à tout le moins au titre d'une étape sur notre chemin propre vers un sens de plus en plus affiné.
Aussi longtemps qu'on ne prétend pas la présenter comme L'Explication - avec des majuscules - c'est-à-dire comme le sens ultime tel qu'il se transmet par tradition.

Il y a juste encore un aspect des choses qui doit être intégré : la hala, la térouma, Israël, Moïse... ne sont pas chronologiquement premiers. Au contraire ; il faut d'abord qu'il y ait une récolte pour qu'il puisse y avoir une térouma. Il faut qu'il y aiy une humanité pour que puisse en provenir un Abraham, puis un peuple d'Israël. Il faut qu'il y ait un peuple d'Israël pour que puisse en sortir un Moïse, etc.
Donc en un sens, toutes ces réalités de notre monde appelées réchit supposent pour ainsi dire quelque chose qui les aurait précédé. Comment s'agirait-il donc d'un commencement pour ainsi-dire ex-nihilo.
C'est que ces manières d'être réalisent dans notre monde, c'est-à-dire donnent réalité à ce qui était absolument premier à la genèse du monde, c'est-à-dire aussi ce qui en est donc le principe, la raison d'être et la finalité.