Conversation 3082 - La guerre au yetser

Anonyme
Lundi 16 décembre 2002 - 23:00

Que peut-on faire lorsqu'on a un "yetser ara'" qui vous pousse à faire des fautes graves, alors qu'on sait que l'action est MAL?

Rav David Zenou
Dimanche 29 décembre 2002 - 23:00

Chalom,
C'est tout d'abord une des formes du Yetser ara, nous faire faire une action negative tout en sachant qu'elle l'est, et pourtant...

Que faire?
Se renforcer dans l'etude de la Thora et l'accomplissement des mitsvot, etre toujours occupe a quelque chose afin de ne pas laisser le Yetser se reveiller.

D... a cree le Yetser ara et a cree la Thora comme remede, alors utilisez le, c'est un remede sans quantite limite et sans effet secondaire negatif.

David Zenou

Anonyme
Vendredi 21 mars 2003 - 23:00

Je m'efforce de combattre mon yetser hara mais il est, helas, plus fort que moi. Comment luter contre???
kol touv!

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 30 mars 2003 - 23:00

Je m'efforce de combattre mon yetser hara mais il est, hélas, plus fort que moi. Comment lutter contre???

"Le penchant de l'homme le domine chaque jour ... et n'était-ce que Haqadoch Baroukh lui vient en aide, l'homme serait impuissant contre lui" Talmud, traité Soucca 52/a-b.

La première leçon en la matière, c'est que vous n'êtes pas seul dans cette histoire. Vous n'êtes ni particulièrement faible, ni particulièrement mauvais. Vous êtes un homme normal.

Le Talmud relate qu'au retour de l'exil de Babylone Ezra et ses compagnons ont prié pour que l'instinct de l'idolâtrie disparaisse et qu'il ont été exaucés. Ils se sont dit alors : puisque les temps sont propices, prions pour que disparaisse aussi le Yetzer Hara. "Le lendemain", dit la guémara, "on a cherché dans tout Israël et on n'a plus trouvé un oeuf au marché" Talmud Yoma 69/b.

C'est la deuxième leçon : le yetzer hara est lié à l'instinct de vie lui-même. Sans lui, plus de désir, apathie, indifférence, mort. Le yetzer hara, c'est en quelque sorte la dynamique de l'existence, le vouloir être. Ou plus exactement le vouloir jouir qui veut se faire prendre pour le vouloir être qui est son frère siamois. Ils sont inséparables.

C'est pourquoi je reprendrai votre phrase "il est plus fort que moi" à la lumière des deux enseignements précédents.
Première remarque : le traité Soucca ne dit pas "le mauvais penchant" mais "le penchant de l'homme", en hébreu : "yitzro chel adam". Mon penchant à moi, pas celui du voisin. Et si c'est mon penchant à moi, je ne peux pas dire : il est plus fort que moi. Je devrais dire : dans cette lutte de moi contre moi, je suis plus fort que moi.
Bon, vous me direz que l'influence de Raymond Devos, etc. mais je suis sérieux. Si seul est fort qui dompte son yetzer (ezèhou guibor ? hakovech eth yitzro), c'est que les seules victoires significatives sont celles que je remporte sur moi-même.

(Une parenthèse avant de continuer : remarquez le pluriel de la phrase précédente. Il n'y a pas de victoire écrasante et définitive. Et entre les victoires, il y a des défaites. Parce que parfois je triche contre moi-même et comme je me connais bien, je sais où sont les points faibles de la cuirasse, et je me trahis, me livrant pieds et poings liés "liydé avéra" comme pour me donner un alibi : c'est pas de ma faute, j'ai pas pu résister. Quand c'est vrai, c'est vrai et parfois on capitule l'honneur sauf. Mais c'est à ce sujet qu'on dit que "Haqadoch Baroukh Hou Bo'hen Kélayoth Valèv", examine les reins et le coeur.)

Je reprends : Lutter contre le Yetzer Hara, c'est le contraindre à remplir totalement son rôle et ne pas empiéter sur un domaine qui n'est pas le sien. La seule et véritable victoire sur lui, c'est de le faire participer à votre vie de Juif. Dans le verset de la lecture du Chéma "Tu aimeras Hachem ton Dieu de tout coeur", le mot coeur en hébreu est écrit selon la forme pleine "lévav" et non selon la forme simple "lév". Rachi explique : avec tes deux penchants, le bon et le penchant au mal. Il faut plus le subjuguer que l'anéantir (ce qui serait mourir).
Par exemple : si je ne mange pas, je tombe en syncope et je meurs. Manger est donc une des conditions du service de Dieu. Mais si je passe tout mon temps à manger, le service de Dieu, n'est-ce pas, je n'ai plus le temps... et il faut bien faire la sieste...

Et je pourrais passer ainsi en revue tous les comportements humains qui tous sont l'occasion de fautes parce que tous ont finalement pour objet de nous procurer les jouissances indispensables à notre vie d'homme et de femme, que ce soit des jouissances physiques, spirituelles ou intellectuelles ; et que dans le geste par lequel je recherche ces jouissances, l'impatience et l'excès font leur oeuvre.

Alors, bien sûr, que faire ? D'abord, étudier le terrain. Découvrir et circonscrire les principaux points faibles. Définir un objectif offensif à court terme et confier tous les autres domaines aux forces de défence passive. Et grignoter le terrain. Oh ! ce n'est pas très glorieux ! Ce n'est pas la charge de la brigade légère. Mais c'est rudement efficace. Bien sûr, comme je l'ai dit, il y a des revers, mais... Ah, j'oubliais : ne choisissez pas par bravade le point le plus fort de vos points faibles. Laissez à Corneille et à Rodrigue les "à vaincre sans péril on triomphe sans gloire" et offrez-vous d'abord de ces petites victoires qui vous redonnent confiance. Vous établissez ainsi des fortins qu'il vous suffit de surveiller du coin de l'oeil et qui entourent progressivement des poches de résistance plus fortes.

Vous connaissez vos mitzvoth "faibles" et "fortes" et de même les fautes que vous ne faites jamais, rarement, parfois, souvent... Choisissez une mitzva et travaillez dessus. Sans complètement négliger les autres. Par exemple décrétez "la mitzva de la semaine" et ainsi de suite et de même pour l'autre côté de la barrière. Choisissez-en une et... vive le rodéo ! Oui mais avec une clause : ça ne veut pas dire que la semaine prochaine, ce sera permis. Ça veut dire que je sais que je peux y arriver, car en fin de compte, je suis au moins aussi fort que moi, avec l'aide de Dieu.

Anonyme
Samedi 22 mars 2003 - 23:00

jaimerai avancer dans la religion ,je suis ENTIEREMENTconsciente ke le judaisme c la verite etc... mais je narive pas c plus fort ke moi g 1 yetserara enorme et je me contente de ce ke je suis malgre un grand desir de progresser,je me dis toujours ke c un probleme de volonte mais je sais ke jen mank et ca se traduit dans tous les domaines pas ke dans le domaine de la emouna (etudes.....).je ne sais pas koi faire je prie un peu mais ca ne suffi pas parfois je me demande si je ne suis pas possedee pas dans le sens possedee par le diable com les non-Juifs disent mais ayant u yetser ara particulieremen grand.aidez moi merci davance

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 30 mars 2003 - 23:00

En vertu d'un principe bien connu de la tradition selon lequel plus quelqu'un est grand, plus son yetzer est grand aussi, vous devez donc avoir des motifs de fierté.
Mais c'est enseignement signifie aussi qu'il n'y a jamais en réalité disproportion de forces entre notre yetzer et nous, puisque en fin de compte, notre yetzer est une partie de nous.

Vous trouverez sur le site une autre réponse avec le même titre et vous pourrez y trouvez des informations qui sont aussi pertinentes pour vous.

Sachez toutefois que la volonté s'éduque, comme le goût. A petites doses, mais fermes et résolues. Vous manquez de volonté ? C'est possible, mais vous n'êtes pas seule dans ce cas. Très souvent, on se croit pire que les autres parce qu'on ne sait pas que les problèmes auxquels on est confronté sont des problèmes normaux et que tout simplement on est bonne santé, avec un petit déséquilibre entre le degré de croissance et de développement physique et la maturité psychique et affective.

Alors prenez votre volonté en main, fixez vous une objectif quelconque (bon, l'Everest, une autre fois - donc pas quelconque, un objectif raisonnable), ni trop haut ni trop bas et surtout dont vous pouvez évaluer le progrès.

Et si vous voulez davantage de conseils, ou des conseils plus précis :
epsimso@trendline.co.il
pour me dire comment il se manifeste, ce yetzer hara si costaud.

Et rassurez-vous, vous n'êtes possédée que par un appétit de vivre très normal et qu'il faut apprendre à canaliser pour que les énergies ne se dispersent pas trop.