Conversation 31008 - Zarbi la Rato!

franck001
Lundi 8 mai 2006 - 23:00

Chalom
Y a, plein de truc que je trouve bizzare,
Pourquoi dans la majorité des cas les phrases de la torah, sont à prendre avec
precaution, il faut les analyser, les metaphorer, les comparer... enfin les rendre comprehesibles, à la fin ca ne ressemble plus forcément à la phrase elle meme.
Ex , J'ai pu lire des phrase que je croyais comprendre, je les ai prise au sens literal, en ensuite j'en parle à des homme plongés dans la torah, mais ma phrase etait trés loin de mes pensées, pourquoi tant d'ecart?
Ex: il ne faut pas prier prés de son sang, Application de la phrase => on ne prie pas avant d'avoir manger.
Ou des fois il y a des phrases qu'on aurai vraiment envie de metaphorer, mais là on les prend au sens literal, Par exemple Ne pas manger le chevrau dans le lait de sa mére application,=> sens litteral, alors qu'on pourrai dire plein de commentaires dessus, ex ne pas faire souffrir une fille devant sa mere etc,

Enfin, pour finir, dans des cours de talmud le prof, commentait des textes
Et disait des phrases comme quoi les pierres parlent, (pour l'oreille de yaacov)
ou encore que les oiseau et les animaux parlaient (avec salomon).
Au début j'etait un peu sceptique, mais avec le temps j'y ai cru dur comme fer,
Un jour je me suis meme excuser à un pigeon de lui avoir causé du tord.
Et il ya deux semaines, un religieux m'a dit que c'etait une metaphore que les oiseaux ne parlais pas.... ni entre eux, ni avec Hachem!!
Alors ce k'il est ecris, ce qu'il se dit... il faut le prendre avec précaution?
Et qui croire, puisqu'il faut faire confience aux sages!

Dr Michael Ben Admon
Mardi 16 mai 2006 - 14:03

Shalom,

Les facons d'interpreter un texte, lorsqu'il s'agit d'un texte de Halakha, est conditionnee par les regles classiques de l'interpretation de Rabbi Yshmael. Ainsi, les textes de la Torah sont compris par les sages selon ces categories. Certaines fois, des sages cherchent a comprendre un verset au sens litteral alors que d'autres le comprennent comme une metaphore. C'est la la richesse du commentaire juif de l'Ecriture qui fait de ces Livres des livres ouverts et non des livres celles auxquels il faudrait se soumettre sans discussion, reflexion, autonomie et critique. C'est la source de la creativite, de la capacite a 'entendre' autre chose, a recevoir d'autres traditions et a s'y confronter. Ceci dit, rien n'est ferme a la discussion et les exemples que vous ramene sont a etudier dans leur cadre talmudique en essayant de cerner les enjeux en place de chaque commentaire.
Concernant les textes de Agada, il existe egalement des regles d'interpretation (comme les les 36 regles de Rabbi Yossi haguelili).
Il existe une grande controverse chez les penseurs juifs concernant les textes qui presentent notre realite en termes magiques et enchantes. Ces avis sont souvent exprimes sur les Agadot de rabba Bar bar Hanna dans le traite Baba Batra ou sont racontees des choses qui revele de l'extraordinaire.
Certains commentateurs conseilent de lire ces textes d'une lecture litterale, meme si cela nous parait absurde. Certains diront que c'est une realite que nous ne connaissons pas mais qui existe (mais alors ou ?); d'autres diront que cela renvoie a une autre realite a laquelle l'esprit humain n'a pas la capacite d'acceder. Toutefois le narratif enchante reste le plus approprie pour parler de ces realites. (voir les propos du rashbam sur Baba Batra cite). (Si on en parle deja, alors disons que l'etude du Zohar releve par exemple de cette categorie)
D'autres plus rationnels comprenent ces textes comme des metaphores, legendes auquelles il faut donner sens par l'interpretation, et qui par leur richesse litteraire peuvent diriger l'homme vers differentes perspectives intellectuelles. (Abraham Maimonide a ecrit un traite sur cette question, Rabbi shlomo Ben Aderet le traite dans differents textes)

Concernant l'attribution de comportements humains aux animaux - c'est un style litteraire bien connu que de faire parler des animaux pour parodier, critiquer, ou tout simplement expliquer en prennant de la distance (l'exemple le plus connu est bien sur La Fontaine). La question est tres importante et il est clair qu'il faut trouver la raison pour laquelle certaines fois c'est ce style d'ecriture qui est utilisee. A noter qu'un ami rabbin d'origine ethiopienne a fait un recherche sur les relations entre les midrashim et les contes populaires juifs ethiopiens et s'est rendu compte - mais je n'ai pas verifie moi-meme cette donnee - qu'il n'y a pas dans ces deux genres de litterature de discussions entre etres humains et animaux, mais uniquement entre animaux. Selon lui, les animaux et les propos qu'on leur attribut representent differents groupes humains et celui-ci represente par un animal serait en fait considere comme un sous-homme. C'est pour lui une preuve d'un humanisme certain present deja dans les textes talmudiques anciens.
Argument interessant...
A cote de cela, vous pouvez continuer a parler aux oiseaux si c'est reconfortant mais personne ne vous assure de leur reponse...