Conversation 32884 - Cousins juifs bonjour

Bonjour cousins juifs,

je dis cousins car bien que catholique de naissance, j'ai toujours eu beaucoup de respect pour le peuple d'Israël, d'autant que le christianisme en est issu et n'est absolument pas incompatible, à mon sens. Toutefois, j'ai tendance à trouver que le judaïsme est plus proche de la réalité, et accepterait davantage les erreurs et travers humains. Trêve de bavardages, j'aimerais avoir l'avis de professionnels de la question. Peut-être a-t-elle déjà été abordée, je m'en excuse par avance si c'est le cas, mais cela me bouleverse, littéralement, davantage que ma précédente question qui était trop large, apparemment, pour recevoir une réponse concise sur ce site.

J'aime depuis maintenant près de deux ans une adorable jeune fille juive, et nous en sommes venus à parler mariage. Bien que jeune (22 ans), je n'ai absolument rien contre l'idée, et, au risque de paraître niais, ça m'a profondément touché qu'elle en parle. Pourtant, hier elle m'a fait part de son désir d'élever ses futurs enfants dans la tradition juive, sans pour autant être pratiquante. J'aurais préféré laisser choisir les enfants une fois rendus à un âge de raison, mais soit. Le judaïsme se transmettant par la mère, ça serait logique qu'ils naissent et grandissent en tant que juifs. Elle me dit que c'est pour leur donner de solides bases morales afin de ne pas "les perturber dans le développement de leur appartenance" (sic). Je ne suis pas d'accord, sachant que tous les grands principes de vie juifs et chrétiens sont communs, mais admettons. L'athéisme n'est pas une solution. Elle pose ça comme une condition sine qua non d'un mariage, qui doit engendrer des enfants, selon nos traditions respectives.

Bien loin de me déranger, j'encouragerais toujours mes enfants dans la voie qu'ils auront choisie; ils seraient tout de même de mon sang également et, avoir vu les ravages que l'intolérance pouvait causer, je ne veux pas leur imposer.

Pour remettre les choses en perspective, cette adorable jeune fille n'est pas religieuse au sens où elle ne met pour ainsi dire jamais les pieds à la synagogue, pas plus que ses parents, pour autant que je sache. Cependant, elle pratique toujours chez elle. De caractère, elle a toujours tendance à vouloir séduire ses amis, et a une difficulté phénoménale à me faire confiance, apparemment. Je souhaite me tromper sur ce dernier point, mais j'avoue que c'est tout ce qu'il faut pour me faire faire des crises de parano jalouse.

De mon côté, bien que baptisé et "communié" (mais pas confirmé), je ne me définis pas comme pratiquant, bien que ma mère (essentiellement, la décision vient d'elle) arrive à me faire aller à l'église à Noël et Pâques. La raison à cela est que je n'ai jamais reconnu un D--u en les prêtres et autres religieux, si pieux soient-ils. Pour autant, je ne suis pas un coureur de jupons, et je crois encore naïvement à l'amour à vie, probablement de l'exemple de mes parents.

Pour en revenir au mariage, tout s'est gâté qd elle m'a dit d'un ton qui n'admettait pas de réplique que son mari devait l'être lui aussi, ou devoir se convertir intégralement. Ça me pose quelques pbs, et non des moindres:
1- Si je le fais, je serais probablement très très mal vu dans ma famille, voire renié. Une des rares citations bibliques dont je me souvienne "Tu honoreras père et mère" ne condamnerait-elle justement pas cette conversion ?
Mon seul véritable ami accepterait probablement ma décision, mais j'ai peur de me faire regarder comme une bête curieuse (pour ne pas dire plus).
2- J'ai peur de le faire pour une raison trop bassement matérielle, soit pouvoir continuer à aimer la femme que j'aime. Dans ce cas, j'ai peur de ne pas être un vrai croyant
3- Puisque le judaïsme se transmet par la mère, qu'elle pratiquerait à la maison, que je soutiendrais toujours mes enfants dans leur choix et sachant que je ne suis pas pratiquant, pourquoi cela poserait-il un problème ?
4- J'ai peur qu'elle ne veuille un mari juif pour les mauvaises raisons, soit les pressions de sa gd-mère âgée et malade (qui la considère par ailleurs comme une "vraie juive", à l'opposition de plusieurs de ses cousins juifs issus de mariages mixtes), et que celles-ci ne l'amènent à un mariage "par intérêt" plutôt que "par amour". Ça me rendrait sûrement furieux les premiers temps, mais enfin, très triste pour elle.

D'ailleurs pour le mariage lui-même, elle en veut un devant rabbin. La chose ne me gêne pas, mais pour une question d'équité dans le couple autant que de conservation de bienveillance dans la famille, j'aimerais plutôt un mariage "mixte", ayant lu que certains curés ne se sentaient pas offensés par le fait d'officier avec un rabbin (et vice-versa) pour marier un couple mixte. Évidemment, elle a refusé d'envisager l'hypothèse, bien qu'elle ait dit que cela lui ferait probablement avoir davantage confiance en son copain/mari (chantage subtil).

Comment concilier nos points de vue ? Pour le moment elle est sur ces positions, et tente de me décourager avec "de toute façon, on sera jamais mariés". Moi je crois en elle et à l'avenir de notre relation, mais j'avoue que j'ai peur que son apparente (car elle est loin d'être bête, sous des dehors d'une insensibilité crasse) intransigeance lui fasse oublier à quel point on se verrait heureux dans une union dont on n'a pas encore vu tt le potentiel.

Désolé pour ce long texte, mais je crois qu'il est nécessaire afin que vous compreniez la situation.

Un jeune homme qui ne veut pas perdre espoir.