Conversation 35824 - Jamais le samedi ou bien mal acquis …

tmax
Dimanche 25 mars 2007 - 23:00

chalom
je suis infirmier et travail à mon compte
Je suis malheuresement obligé de travailler un samedi sur deux ,etant de garde.
Je sais bien que ce que je gagne ce jour là ne me profitera jamais, aussi j' ai 2 solutions:
soit je ne facture pas mes actes ce samedi
soit je les factures et je reverse le benefice net, aprés abattement des charges professionnelles ,à la tsedaka
qu'en pensez vous?
toda

Rav Elie Kahn z''l
Mardi 10 avril 2007 - 11:47

Il est interdit de gagner de l'argent pour un travail effectué le Chabat, même si ce travail n'entraîne aucune transgression du Chabat. Ainsi un serveur dans un restaurant, qui ne fait rien d'interdit, ne devrait-il pas gagner d'argent. Cette interdiction est d'origine rabbinique, et a pour but de d'éviter une action qui ressemblerait trop à du commerce. Il s'agit d'une mesure destinée à réserver l'ambiance du Chabat.
Les principales discussions à ce sujet au Moyen-âge concernaient les salaires des chantres à la synagogue. Ou des personnes qui sonnaient du Chofar. Les avis étaient partagés sur la question (Tour O.H. 306).
Il semble y avoir à ce sujet une contradiction dans le Choulh'ane Aroukh (entre le chapitre 306 qui semble l'interdire et le chapitre 585 qui semble l'autoriser, tout en notant que ce salaire ne profitera pas), mais nous n'entrerons pas ici dans les détails.
Cependant si le salaire ne vient pas récompenser un travail effectué uniquement le Chabat, mais aussi en semaine, c'est autorisé. C'est sur cette clause que se basent toutes les entreprises qui ont des salariés le Chabat, comme les traiteurs, les hôtels et restaurants etc.

Il est accepté que le salaire d'un médecin, et il en va de même pour un infirmier, qui accomplit une mitsva en guérissant les malades, n'entre pas dans le cadre de cette interdiction (Rav Tsvi Pessah Frank, Har Tsvi, O.H., 1, 204 et encore de nombreux décisionnaires).

Cependant, pour tenir compte de l'avis de Rabbi Yom Tov de Séville (commentaire sur Avoda Zara 26 a), il sera préférable de ne pas tirer profit de cet argent et de le donner à la Tsedaka (Hatam Sofer H.M. 184)

Ma réponse ne porte que sur la question du salaire, que vous avez posée.
Il y aurait lieu d'entrer dans les détails des soins que vous apportez, de ce qu'il est obligatoire de faire et de ce qui peut être repoussé, comment apporter les soins etc.
Mais je préfèrerais que vous posiez cette question, si vous désirez la poser, à un rabbin avec lequel vous pourrez avoir un échange verbal, qui pourra vous poser des questions sur le détails de votre activité et vous donner une réponse adaptée aux conditions précises dans lesquelles vous travaillez.