Conversation 36305 - La femme de ménage fait des siennes.

Chalom,

Le Choulh'ane Aroukh (Y.D. 113, 16) cite deux opinions à ce sujet, le première affirmant qu'il faut cachériser des ustensiles dans lesquels un non juif a cuisiné même des aliments cachers, la seconde affirmant que ce n'est pas nécessaire.
La première opinion est celle du Rashba (Rabbi Shlomo ben Aderet, Espagne, 13ème siècle): il estime que toutes les interdictions se valent, et que si un aliment est interdit à la consommation, tout ustensile dans lequel cet aliment a été cuit est interdit. Que l'interdiction soit de la Tora ou qu'elle soit rabbinique, et quelle qu'en soit la raison.
La seconde opinion est celle du Rosh (Rabbénou Asher ben Yehiel, Allemagne-Espagne, 13ème siècle). Selon lui, il faut revenir à la raison première de l'interdiction. L'interdiction de manger des aliments cuits par des non juifs a pour but d'éviter des contacts sociaux pouvant entraîner des mariages mixtes. Ceci ne concerne donc que les aliments eux-mêmes, pas les ustensiles, affirme le Rosh.
Quand Rabbi Yossef Karo cite deux opinions différentes, c'est à la première que va sa préférence. Mais s'il pensait qu'on ne doit pas tenir compte de la seconde, il ne l'aurait pas citée.
Il faudrait donc vous demander de cachériser vos ustensiles.
Mais il y a d'autres éléments à prendre en ligne de compte, qui mènent à la conclusion qu'il n'est pas nécessaire que vous les cachérisiez:
Selon certains, cette interdiction ne concerne pas les employés de maison. Selon d'autres, elle ne concerne pas les mets cuits dans la maison d'un juif.
Il y a donc suffisamment de raison pour vous dispenser de cachériser ces ustensiles.

(Divrey Yatsiv, Y.D., 30 traite d'un sujet proche de celui ci)