Conversation 41213 - On m'enerve mais j'encaisse!

SHAULA
Lundi 24 mars 2008 - 23:00

Une personne X a dit à une autre Y que j'étais en conversion. La personne Y est donc venu me parler et a fait des allusions que je n'étais pas née juive et que personne me a demandé de le devenir..etc J'ai gardé mon calme et j'ai rien dit mais j'ai été extremement peinée de plus c'était Chabbat! Que faire dans des cas comme ça? Pour moi la personne X a fait du lachon hara et j'ai envie d'aller lui dire deux mots mais puis je me dis que cela servirait à rien. Les gens comme la resonne X ne vont jamais cessé à parlé sur les autres.
...petite précision: la personne X est en conversion aussi et ça me mets en colère encore plus, mais la colère c'est que du yetser hara alors j'encaisse.

Rav Elie Kahn z''l
Lundi 31 mars 2008 - 08:41

Chalom

Je ne sais pas laquelle des chansons de Jacques Brel vous recopier. J'hésite entre
Bonjour à toi Dame bêtise
Toi dont le règne est méconnu
ou
La parlotte, la parlotte.
Deux textes que X devrait méditer.
Quant à vous, vous avez bien réagi.
Que faire face à la bêtise, voire la méchanceté?

Bondy007
Samedi 2 août 2008 - 23:00

Réaction à la 41213
et de manière générale sur l'attitude à adopter envers les prosélytes

Messieurs les Rabbins,

Le témoignage de Shaula ainsi que l'expérience de nombreux prosélytes font état d'une réalité : le comportement souvent peu amène que certain(e)s de nos coreligionnaires adoptent envers un frère ou une soeur prosélyte :
- rappeler à quelqu'un que sa mère biologique n'est pas juive (même si c'est pour le complimenter de sa connaissance en Thora...)
- oser dire à un prosélyte : "tu n'es qu'un goy" ou "c'est plus facile pour toi vu que t'as que sept mitsvot à respecter"
- lui poser la sempiternelle question "mais pourquoi t'es-tu converti ?"
- dire "ah moi je comprends pas, que quelqu'un ait envie de se convertir au judaïsme..." (à mon avis, une personne qui pose une telle question n'a pas compris grand-chose au judaïsme...)
- faire du lachon hara en apprenant à un tiers qu'un tel ou une telle est prosélyte
- refuser à quelqu'un un poste dans la communauté, ou une place dans une école (comme cela est arrivé tout récemment en Angleterre, à un enfant 100% juif selon la Halakha orthodoxe, mais qui s'est vu refuser l'accès à une école juive sous prétexte que sa grand-mère maternelle n'était pas juive, alors que sa mère était juive depuis avant sa naissance), sous prétexte qu'il/elle est prosélyte ou fils/fille de prosélyte.

De deux choses l'une :
- soit ces fidèles qui enfreignent la Halakha ignorent ces lois et dans ce cas, il faut les leur apprendre
- soit ils connaissent ces lois et les violent en connaissance de cause, et dans ce cas il faut leur rappeler que ce qu'ils font est grave

Dans les deux cas, l'autorité rabbinique devrait informer ou rappeler à l'ordre pour éviter que de tels comportements se produisent, or j'ai l'impression (mais peut-être je me trompe) que les rabbins traitent rarement de ce sujet lors de leur drashot, et que finalement, chez certains fidèles, subsiste l'idée fausse que soit sa mère biologique est juive, soit on n'est pas juif.

Voilà ce n'était pas une question, simplement une réaction, ou alors si, voici ma question : est-ce que dans vos drashot, et même lors de vos études de rabbins, ce sujet était traité ? Est-ce que lorsque vous entendez un de vos fidèles dire "x est un goy/guer/n'est pas juif/n'est pas vraiment juif/converti/etc" (oui, certains confondent goy et guer, etc...! je l'ai entendu y compris dans la bouche d'un orthodoxe qui étudie en yechiva à Jérusalem !), vous le reprenez et lui expliquez que ce qu'il fait n'est pas bien ? Moi, j'essaie de le faire, mais je ne suis pas rabbin et ai donc moins l'autorité pour...

Kol touv,

Jacques Kohn z''l
Lundi 4 août 2008 - 01:18

Les comportements que vous décrivez sont inacceptables, et l’on pourrait en citer d’autres qui le sont tout autant.

C’est ainsi que l’on connaît des parents, qui se veulent pourtant exemplaires par leur piété et par leur observance des mitswoth, qui ont refusé de donner leur fille en mariage à un converti, ou qui frémissent d’indignation à l’idée que leur fils pourrait épouser une convertie.

Les rabbins portent certainement une part de responsabilité dans cet état d’esprit, contre lequel ils ne réagissent que timidement. Je ne suis cependant pas convaincu, connaissant le peu d’autorité dont ils disposent sur leurs fidèles – et je pense ici à tous les milieux, depuis les plus attentifs jusqu’aux plus tièdes dans l’observance des mitswoth – qu’ils pourraient, même s’ils le voulaient, y changer quelque chose.

Ce refus des convertis, si on l’analyse d’un point de vue sociologique, n’est pas sans rappeler le rejet des Juifs sefarades, tout particulièrement en Israël, dans certains milieux achkenazes, effrayés à l’idée que leurs enfants pourraient côtoyer sur les bancs des écoles des camarades de l’autre bord.

Tous ces rejets mériteraient d’être étudiés par des sociologues. Peut-être y trouveraient-ils comme un relent de la mentalité des « petits blancs » d’Amérique, ces populations blanches que leur statut social et économique peu élevé a dressées contre leurs concitoyens de couleur.