Conversation 42285 - Etudier au lieu de sauver la vie?!

Antirien
Mercredi 28 mai 2008 - 23:00

Shalom,

Que penser dans massekhet Meguila, fin du perek richone, "Gadol talmud Torah yoter mi atsalat nefashot". Il est plus grand, mais en quoi ? Une mitzva ben adam lé'havero n'est elle pas plus grande que lamakom ? Si c'est le mérite, que faire du pirkei avot qui dit que le salaire est inconnu ?

Aussi, la Guemara le voit du fait que Mordekhai a descendu de place dans la liste du Sanhédrine. En quoi être mentionné en cinquième prouve-t-il quoi que ce soit, pourquoi ne pas objecter que les listes sont faites au hasard d'autant que d'autres 'hakhamim ont eux aussi changé de place sans qu'ils aient fait atsalat nefachot !?
En admettant que la liste soit significative, pourquoi Mordekhai n'était-il pas premier dans la première liste ?
Enfin, comment comprendre l'avis du Dricha qui me paraît indéfendable (il semble dire qu'il ne faudrait même étudier plutôt que de sauver une vie, même dans un cas pratique).

Tizkou lémitzvot rabbot,
Shabbat Shalom

Raoul Spiber
Dimanche 6 juillet 2008 - 14:27

C'est un texte difficile! La Gemara Megila compare la liste des dignitaires de Judée qui furent exilés et celle où ils reviennent en Erets Israël. Elle repère dans ces 2 listes la position de Mordeh'ai et fait remarquer que Mordeh'ai aurait perdu quelques places à son retour de Babel.
Comme vous le dites vous même, cette démonstration est éminemment discutable. Il faut surtout entendre et comprendre le sens du texte. Il ne s'agit pas ici d'une règle pratique de comportement. Nous étudions une Hagada, que vient elle nous apprendre,
Prenons le problème à l'envers :
Nous savons tous l'importance de hatsalot nefachot, nous savons tous que presque toutes le mitswot sont repoussées pour sauver une vie, nous savons aussi que « sauver une vie c'est sauver le monde entier ! » .
1) La Gemara ne viendrait pas ici diminuer le mérite de Mordeh’ai (il a baissé, il aurait pas dû) mais de relever que Mordeh’ai a payé le prix de son dévouement. Se dévouer, se consacrer jour et nuit au salut de son peuple c’est immense mais, ça implique une perte dans l’étude de la Torah, dans le prestige qu’on avait acquis au près de ces pairs ! Mordeh’ai a donné tout ce qu’il était, tout ce qu’il avait y compris en terme de Torah pour le salut de son peuple, et heureusement qu’il l’a fait.
2) La Gemara vient dire aussi : « Attention , on ne peut pas jouer sur les deux tableaux, quand on se dévoue, quand on consacre une grande partie de son temps à venir en aide aux autres, c’est une grande chose, c’est très louables. Mais, il faut aussi savoir que pendant ce temps même, on n’étudie pas, on n’avance pas. ll faut le savoir et la Gemara nous le rapelle pour ne pas oublier la valeur capitale de l’étude ! »