Conversation 46218 - Etrange, l'assata

babaz
Dimanche 8 mars 2009 - 23:00

Bonsoir,

Je souhaiterais vous interroger sur la prononciation peut-être inattendue de certaines mots figurant la Méguila.

1. Chapitre 2, verset 6 : on lit "MIROUCHALAÎM" et non "MIYEROUCHALAÎM" (les lettres sont les mêmes), seul le youd semble être prononcé différemment.

2. Chapitre 5, verset 12 : on lit "acher-ASSATA" (apparemment, le verbe "faire" au passé, à la troisième personne du féminin). Mais un peu plus haut, au verset 6, on lit bien "acher-ASSETA" (les lettres sont les mêmes ici aussi).

3. Enfin, dans le chapitre 9, verset 27, on lit "VEKIBELOU" avec une orthographe peut-être inhabituelle : "וקבל" au lieu de "וקבלו"(un "vav" de moins).

Avez-vous une explication ?

Merci

Nathaniel Zerbib
Mercredi 25 avril 2012 - 02:34

Chalom,

1. Dans la grammaire hébraïque, on compte 5 lettres appelées otiot hachimouch, littéralement "les lettres d'usage" :
- מ (mem) : marquant la provenance
- ו' החיבור (vav) : " l'union
- ב (beth) : " la contenance
- כ (kaf) : " la comparaison
- ל (lamed) : " la destination
On les trouve toutes en début de mot.
Il existe une règle qui veut que lorsque l'une de ces lettres sont devant un youd "shévaite" (qui prend un shéva), le shéva disparaît et la lettre prend un 'hirik.
Par exemple : ויקר (vikar), לילדים(liyladim),ביציאת מצרים(bitsiat mitsraim),כימי עולם(kime olam), מירושלים (miroushalaim)

2.On a la affaire à la règle du nassog a'hor qui est assez vaste et complexe. En deux mots, elle consiste à changer l'intonation d'un mot de miléra (accent tonique (a.t) sur la dernière syllabe) a miléel (a.t sur l'avant-dernière syllabe) lorsqu'il y a lieu de le faire, afin d’alléger au maximum le courant de la lecture et de la rendre la plus fluide possible. Dans certains cas, cette regle a la force de transformer un shéva en une tenoua guedola comme un kamats guadol par exemple, comme dans le cas que vos mentionnez.

3.C'est ce qu'on appelle kri-ktiv (lu-écrit) très répandu dans le Tanakh et qui consiste a lire un mot différemment de la façon dont il est écrit. Dans le cas précis, je vous propose le commentaire suivant : Nos sages ont appris de ce verset dans le traité de Chabbat (88B) que les juifs ont reçu à nouveau la Torah à Pourim, des centaines d’années après l'avoir reçu au Mont Sinai. A propos de ce premier don, il est écrit "Israël a campe en face du Mont".Du fait qu'il est écrit a et non pas ont campé, les Sages ont signalé qu'à ce moment-là, le peuple était uni "comme un seul homme avec un seul coeur" Parallèlement, lors de la ré-acceptation de la Torah à Pourim, ils étaient de nouveau unis. C'est pourquoi on lit au pluriel ,mais profondément il étaient unis comme s'il s'agissait d'un être unique.

Bivrakha.