Conversation 46302 - L’ambition est-elle une vertu ou un vice ?

cebelab
Samedi 14 mars 2009 - 23:00

Bonsoir,

J'aimerais savoir comment est perçue l'ambition au niveau de la torah...

Je ne parle pas de l'ambition de devenir riche et d'avoir plein de femmes, Dieu m'en préserve, mais de celle de faire de "grandes" choses (à notre niveau humain), en ce qui concerne notre vie sur terre et celle de nos congénères juifs et goyim...

Par exemple, qu'advient-il après la mort, selon la loi juive, des juifs réputés pour être de grands hommes (pour les juifs ou bien pour l'humanité), mais pas nécessairement pour être de grands tsadikim, comme par exemple A.Einstein, Herzl, Freud, Kafka, Asimov (voire Marx, selon...) etc...?

merci par avance de votre éclaircissement qui me sera très utile pour mes reflexions je pense! dès fois j'arrive à des impasses et je pense que vous pouvez m'aider.

Jacques Kohn z''l
Vendredi 20 mars 2009 - 03:40

Selon Rambam/Maïmonide (« Livre des commandements »), la Tora nous demande, au-delà des autres mitswoth, de perfectionner les traits de notre personnalité et d’imiter Hachem.

Nous devons pour cela, explique-t-il dans son Michné Tora (Hilkhoth dè‘oth), nous situer dans la voie moyenne (הדרך הישרה היא מדה בינונית), c’est-à-dire entre l’arrogance et la soumission, entre la volupté et l'ascétisme et entre la générosité et l’avarice.

C’est dire que le judaïsme ne discrédite pas l’ambition, dès lors qu’elle se situe dans une moyenne acceptable, en même temps que compatible avec les commandements de la Tora.

Il va cependant de soi que l’intelligence et la réussite ne sont pas des vertus morales, et donc que les grands hommes, comme ceux qui sont énumérés dans la question, ne sont pas nécessairement des tsaddiqim.