Conversation 50467 - Le suicide, punition du Ciel ?

La loi juive réprouve vigoureusement le suicide, qu’elle considère comme une atteinte à la sainteté de la vie et à l’image de Hachem contenue dans chaque être humain. La vie humaine est tenue pour un don du Ciel, et chaque moment de notre existence sur terre contient une signification propre.

On doit enterrer le suicidé dans un carré séparé du cimetière, et ses parents ne doivent pas porter son deuil.

A noter cependant que ces règles ne sont plus observées avec la même rigueur que jadis, et l’on considère en général celui qui se suicide comme ayant perdu la raison, et sa mort comme un accident.

Il existe toutefois une forme de suicide que la Tora encourage : Celle par laquelle on sanctifie le Nom divin (על קידוש השם). Tel est le cas de celui auquel on offre le choix entre la mort et l’une des trois transgressions les plus graves : le meurtre, la débauche sexuelle et l’idolâtrie. Dans ces cas, mieux vaut se laisser tuer que de commettre l’un de ces crimes.

On notera encore certains suicides mentionnés dans la Bible :

– Le suicide d’Avimélekh qui a ordonné à son écuyer de le transpercer de son épée, et ce afin que l’on ne dise pas que c’est une femme qui l’avait tué (Juges 9, 54).

– Le suicide de Samson qui a fait s’écrouler sur lui les parois du temple philistin (Juges 16, 30).

– Le suicide de Saül, qui s’est donné la mort en se jetant sur son épée (I Samuel 31, 5).

Rappelons encore le suicide de ‘Hanna : Après la mort de ses sept fils, mis à mort pour n’avoir pas accepté d’adorer une idole, leur mère s’est elle-même suicidée (Maccabées 2, 7).

Il me paraît difficile de concilier ce qui est rapporté ci-dessus avec l’idée selon laquelle le suicide serait une forme de punition du Ciel.