Conversation 5049 - Comment aider la victime d'un viol?

Anonyme
Mardi 4 mars 2003 - 23:00

Avant tout, je tenais à vous remercier infiniment pour ce merveilleux site que je découvre aujourd'hui. J'ai lu beaucoup de question et en l'espace de peu de temps, j'y ai beaucoup appris. Vos réponses sont faites consciencieusement et redigées très respectueusement. Vous prenez les questions au sérieux sans les juger. Grâce à vous, je me sens particulièrement à l'aise.

De ce fait, vous me permettez de pouvoir vous poser la question suivante:
J'ai une amie juive qui a été violée par plusieurs garçons (viol collectif) lorsqu'elle était adolescente. Aujourd'hui, jeune adulte, elle s'est confiée à moi. Cet événement tragique du passé est très présent en elle. Elle a beaucoup de traumatismes psychologiques qui ont un impact sur le physique. Elle a toujours été très pratiquante.

Néanmoins, elle a des moments de très grands doutes, où elle s'éloigne de la religion. Elle va même jusqu'à fréquenter (voire plus) des non juifs.
Les questions complexes qui lui viennent sont : pourquoi elle? comment pouvoir concilier les notions de pureté après un viol? Comment notre religion voit ce problème? Comment est elle considérée par la Halacha après l'acte sexuel SUBI?
Elle suit une thérapie qui l'aide à redéfinir ses rapports avec elle même, avec les hommes, avec la sexualité. Cependant, il nous manque les données de la religion. C'est pour cela que j'ai osé me référer à vous. J'ai l'espoir d'avoir de nouveaux éléments qui nous permettront d'avancer dans cette dure épreuve.
MERCI EN TOUT CAS INFINIMENT POUR TOUT LE BIEN QUE VOUS APPORTEZ!!!!!!!!

Rav Elyakim Simsovic
Jeudi 20 mars 2003 - 23:00

Lisez ma réponse à la question 5247. Vous y trouverez peut-être quelques arguments utiles. Il me paraît en tout cas certain qu'elle a besoin d'être aidée par un professionnel compétent qui sache prendre en compte l'aspect religieux de sa personnalité, c'est-à-dire ne pas soigner par la déculpabilisation facile et hâtive qui consiste à supprimer le critère moral. S'il n'y a plus de loi, il n'y a plus de faute.

Personne de sensé n'entreprendrait de répondre à des questions du type "pourquoi moi ?". Et de toute manière certaienement pas sur un site Internet avec toute la considération que mérite ce merveuilleux outil...

La sexualité en elle-même n'est pas une chose impure et l'acte sexuel en soi ne "souille" pas au sens où on l'entend. Elle a été violée, mais pas flétrie. Elle doit commencer, et c'est sans doute le plus pénible, à réapprendre à se respecter elle-même.

Pour l'instant, elle vit encore dans la situation de viol. Elle le perpétue et se le justifie par sa conduite a posteriori, en se l'infligeant en quelque sorte à elle-même pour se punir d'avoir été violée. (je fais allusion dans la réponse 5247 à d'éventuelles circonstances des sentiments éprouvés et des réactions possible durant le viol lui-même qui peuvent compliquer la situation psychologique. Il n'est pas évident qu'ils s'appliquent, mais le contraire n'est pas évident non plus. Cela, c'est du domaine du thérapeute.)

Si ce que vous dites est exact concernant des relations intimes avec des non-Juifs, elle ne pourra pas se marier avec un Cohen - et cela, indépendemment de ce qu'aurait été son statut à ce sujet à la suite du viol lui-même.

Quant au reste, son statut est celui d'une pure et malheureuse jeune fille ayant droit à toute notre sollicitude et notre affection et notre respect et que nous souhaiterions de tout notre coeur pouvoir aider plus efficacement qu'avec nos mots impuissants.