Conversation 52100 - La paix sur le défunt et les vivants aussi.

michaeldray
Mardi 11 mai 2010 - 23:00

Bonjour
Je suis en deuil de mon père depuis presque 2 mois maintenant, je suis marrié depuis 8 ans et père de 2 enfants. Je connais beaucoup de probleme de chalom bait deuis le debut de mon marriage. Je suis quelqu'un de religieux, mon epouse l'est egalement. Toutefois elle refuse ou du moins n'admet pas de se priver pendant 1 an de sortie, de deplacement divers, de repas entre amis, etc.. sans ma presence. Je lui explique que je ne peux la suivre sur tout ce qui peux creer une quelquonque detente mais je ne la contraint en rien et lui demande de vivre comme si rien n'etait. Je demande juste un respect quand je suis present (eviter la musique, etc...)
Elle me demande de continuer à sortir avec elle, à inviter et être invité, à amener nos enfants au parc d'attraction, etc.. bien qu'il m'est iinterdit d'y aller. Notre couple etant menacé de rupture je dois prendre une decision.
Elle ne comprend pas non plus l'importance d'un kaddich et me dit que ce n'est pas la fin du monde si j'en rate certain. Pour info du fait de nos problemes de chalom bait a repetition ma femme deviens de plus en plus laxiste sur la pratique des mitsvots

Merci pour une reponse franche et rapide si possible

Que dois je faire ?

Nathan Schwob
Mardi 18 mai 2010 - 04:27

Avant de résoudre les problèmes liés au deuil et au respect de votre père il me semble, d'après ce que vous décrivez que le problème de fond est celui du Chelom Bayit, de la bonne entente dans votre couple. Je pense que si vous arriviez à le surmonter, les autres différents se résoudraient d'eux même. Comme vous dites que ce problème n'est pas d'hier, je me permets de vous presser de chercher de l'aide chez un spécialiste. Vous pouvez contacter en France "la maison de la famille", dirigée par le rav Elie Lemel. Cet organisme travaille dans la plus grande des confidentialités, avec des professionnels et est très compétent en ce domaine. Vous pouvez leur téléphoner au numéro (azure non-surtaxe): 0820209870. On vous indiquera avec qui prendre contact.

Ceci dit voici aussi quelques indications de Halakha qui pourront vous aider.
Les règles de deuil sont pour beaucoup de détails basées sur le Minhag, l'habitude des communautés, qui s'est cristallisée avec le temps.

Je vous recopie ici un passage d'une plaquette sur le deuil, écrite par le Rabbin Michel Gugenheim et publiée par le Consistoire (ACIP).

(...) Durant la période entière des 12 mois, les orphelins doivent s'abstenir de participer à toute festivité, y compris dîners mondains ou repas de mariage, ainsi qu'à toute manifestation comportant des accompagnements musicaux. Les sorties en collectivité, les concerts et les spectacles sont donc aussi interdits. (p16)

Vous voyez qu'il ne faut pas s'abstenir de toutes les sorties, de touts les déplacements divers et de toutes les rencontres entre amis. Faites le tri entre celle qui sont des occasions de réjouissances et celle qui sont le commun de la vie.
Par exemple vous pouvez inviter ou être invités à un repas de Chabbat. Vous pouvez vous promener dans un jardin public en compagnie de votre épouse, et discuter de sujets de la vie qui sont capital pour votre avenir. Vous pouvez aussi aller dîner ensemble, dans un restaurant sans musique. Ce genre de sortie n'est pas à considérer comme une réjouissance ou une festivité, mais plutôt et surtout comme une marque d'affection dans le couple. Quant aux parcs d'attractions ils ne sont pas toujours une grande réjouissance pour les parents (ni très éducatifs pour les enfants, mais c'est une autre paire de manche).

Pour le Kadich: (je résume la page 17)
Le Kadich fait partie, avec le Chabbat, la Cacherout, l'étude de la Thora, et L'AMÈLIORATION DES RELATIONS AVEC AUTRUI *, des marques de piété et du regain de zèle dans l'observance des Mitsvot, que les enfants ont à cœur de manifester, parce que selon la tradition, le comportement des enfants est pris en compte dans le jugement du parent défunt.

Mais en ce qui concerne le nombre de Kadich à dire, il y a des habitudes différentes.
En général on essaye d'en dire 7 ou 8 répartis sur tous les offices de la journée, mais il existe aussi une habitude chez les Achkenazes, selon laquelle le Kadich est récité à la synagogue par une seule personne (à tour de rôle) et non pas à l'unisson par tous les endeuillés. Il en résulte que parfois on n'a pas l'occasion de réciter plus qu'un Kadich par jour, et c'est bien aussi, pour ce Minhag.

Voilà quelques lignes qui vous guideront pour respecter votre père d'un côté et renouveler la bonne entente dans votre couple, d'un autre. Je suis sûr que vous ressortirez de ces difficultés, vous et votre épouse, plus forts et plus épanouis.

Que D-ieu vous aide et vous apporte la consolation dans la reconstruction de Sion et de Jérusalem.

* les grandes lettres sont de moi.