Conversation 5452 - L'ame et le Createur

Anonyme
Samedi 29 mars 2003 - 22:00

kvod harabanim
chalom
j ai etudie recemment une partie du tania qui disait en decrivant la nechama,je cite "helek eloki mimahal mamach"
ce qui m a qulelque peu derange car j ai senti que cela pouvait preter a confusion et que l on risquait de croire que la nechama representait reelement une partie du createur,hasve chalom..
je voudrais savoir ce qu il en ait reelement,c est a dire quelle etait l intention reelle du admour azaken en ecrivant cela. car il est bien evident que nous ne sommes qu une creation d hachem et en aucune facon une partie de Lui meme (cf nefesh ahaim 1er perek ,et tfilla du matin ata berata ata yetsarta...)
merci d avance pour vos precisions et tizkou la mitzvot..
ps:serait t il possible d obtenir des reponses egalement pour les questions 5281 et 5325 qui ont ete poses il y a un moment deja..
kol touv

Rav Elyakim Simsovic
Lundi 31 mars 2003 - 23:00

Je commencerai par la fin : l'une des questions a déjà reçu une réponse, du rav Kahn si je ne me trompe. L'autre n'est pas exactement une question mais une prise de position sur la branche "messianique" contemporaine du mouvement Habad. Je crois aussi pour ma part que ce mouvement relève davantage de la psychosociologie religieuse que de la religion à proprement parler. Je laisse la question ouverte, un autre rav voudra peut être se prononcer.
Quant au sujet de votre question :

Vous avez déjà donné, dans votre question, l'essentiel de la réponse et je tiens à vous féliciter de la sensibilité très juste que vous manifestez à ce sujet.

Le passage du Tania auquel vous faites allusion se fonde sur un verset du livre de Job 31:2.
Pour rester cohérent, on ne peut pas tirer argument du Néfèch Hahayyim qui est à l'école du Gaon de Vilna ce que le Tanya est pour Habad et on sait l'opposition très virulente des premiers aux seconds.
Etant donc évident ne serait-ce qu'à partir de la liturgie matinale que l'âme est créée, que signifie l'expression elle-même "'Heleq Eloka mima'al" ?
Un verset de la Thora (Deut. 32:9) peut nous donner une première indication : "ki 'heleq Hachem 'amo, Yaaqov 'hevel na'halato". Pour que ma traduction ne fasse pas pencher l'argumenten ma faveur, j'utiliserai d'abord celle du rabbinat : "Car ce peuple est la part du Seigneur, Jacob est le lot de son héritage". (Je ne sais pas pourquoi ils ont choisi de dire "ce peuple" alors qu'il est écrit "Son peuple"...)
Il existe un parallèle clair entre 'heleq hachem 'amo et 'heleq eloka mima'al. Et de même que 'heleq hachem 'amo signifie que Son peuple est la part que Hachem s'est choisie, de même "'heleq eloka" signifie la part de Dieu et non une partie de Dieu (1).
Mima'al signifie "d'en-haut/par en haut (2)". Cela ne peut pas signifier "d'en-haut de Dieu" car en Lui il n'y a pas haut et bas. Donc autre hypothèse : venant d'en-haut. Mais si nous disons que l'âme vient de Dieu, cela signifie qu'elle vient d'en-haut. Cette précision n'ajouterait donc rien à la proposition initiale. Dernière hypothèse : cela ne peut donc signifier que "par en haut" comme on dit "le dessus du panier", à savoir que cela se rapporte non à Dieu mais on âmes dont le texte souligne la qualité.
Mamach signifie littéralement : concrètement. Cette expression très usitée dans la littérature Habad sert généralement à distinguer les "façons de parler" et les "allusions" des formules désignant exactement leur objet. Cela signifie qu'il en est vraiment ainsi.

Le rav Steinsaltz (Even-Israel) récapitule tout ceci en disant que cette dimension de l'âme humaine est la dimension divine en l'homme. Nous dirons que cela signifie qu'elle est ce par quoi l'homme peut être sensible à la volonté de Dieu et même ce sans quoi cette volonté lui resterait totalement inaccessible. Il faut encore ajouter ici avec beaucoup de précaution ce qui suit : Dieu en soi nous est absolument inconnaissable. Nous ne connaissons que Sa Volonté qui se révèle dans la Thora, ainsi que les Noms qui désignent les diverses modalités de Sa relation au monde et aux hommes. Parmi ces Noms, Eloqim est celui qui désigne à la fois la catégorie de la Création (au commencement Eloqim créa...) et de Juge. Dire que l'âme est 'heleq Eloqa mima'l signifie donc précisément cette dimension de l'être en tant que créature qui fait qu'elle peut être jugée car elle est sensibles aux catégories du bien et du mal. Et cela, c'est mamach, vraiment. Cette histoire est à prendre au sérieux : il y a une justice et il y a Juge.
Il faudrait étudier tout le chapitre où le Tania explique comment l'âme procède de la pensée et de la sagesse divines et où le "mamach" de la première proposition est modulé par "al derekh macham", "kavyakhol". J'ajouterai encore un mot : dans la suite du passage, le Tania explique qu'il y a des "myriades de sortes de distinctions de niveaux dans les néchamoth du haut au plus haut à l'infini..." Si les âmes étaient de l'étoffe de la nature divine, on ne saurait concevoir que certaines soient d'une qualité ou d'une envergure supérieure aux autres, comme les âmes des Avoth (Abraham, Isaac et Jacob) ou l'âme de Mochè Rabbénou. Mais s'il s'agit des degrés de dévoilement du divin dans le monde, c'est une toute autre affaire !

J'espère avoir un tant soit peu contribué à éclaircir cette question. Et afin que les choses soient claires, j'ai reçu l'essentiel de ces explications de mon maître rabbi Yéhouda Askénazi (Manitou) zatzal qui les a reçues du rav Schneersohn, cousin du dernier rabbi de Loubavitch zikhron tzadikim livrakha, qui a habité un temps dans la région parisienne à la fin des années cinquante.
____________________
(1) On notera à cet égard que l'idée d'une "partie de Dieu" se détruit elle-même à partir d'une analyse élémentaire : Dieu étant infini, une partie d'un tout infini homogène est elle-même infinie ; or les âmes d'Israël sont au nombre de 600.000 et pas infinies (*). De plus, si l'on voulait admettre cela par acrobatie métaphysique ou à titre d'hypothèse, on aboutirait à une consubstantialité de Dieu et des âmes humaines, en tout cas en Israël d'après les prémisses du Tania au début du chapitre 2. Cette idée contredirait plusieurs principes concernant la transcendance absolue de Dieu. Elle saperait aussi les fondements du monothéisme, car si une quantité discrète d'âmes peut exister en Dieu, pourquoi n'en serait-il pas de même de divinités qui seraient aussi autonomes puisque l'âme humaine l'est.

(2) Comme en Genèse 22:9: "mima'al la'etzim" = par-dessus le bois.

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(*) et on ne peut pas objecter à partir de l'idée de divers infinis mathématiques qui constituent en quelque sorte des sous-ensermbles les uns des autres et ne sont pas superposables, comme par exemple l'ensemble des nombres entiers et l'ensemble des nombres premiers. En effet, il y a en ce cas complémentarité des sous-ensembles : si l'on retire l'ensemble des nombres premiers de l'ensemble des entiers, on obtient l'ensemble des entiers non premiers. Dieu serait-il 'halila amoindri par la suppression des âmes des hommes ?)

Anonyme
Dimanche 27 avril 2003 - 23:00

kvod arabanim chalom,
suite a la question 5452,j ai eu l occasion d avoir une discussion avec un habad assidu de votre site (vous avez d ailleurs eu l occasion de debattre avec lui au sujet du rabbi)
et il a a ce propos affirme que la reponse du rav simsovic ne contredisait en rien le fait que l ame pouvait constituer une partie de D..
et que ,a t il ajoute,"elou ve elou divre elokim haim"
il a egalemnt precise que cette affirmation etait a la base de la hassidout et que c etait une mahloket entre kabalistes "vielle comme le monde"
pouvez vous (s il est possible d etre plus precis que vous ne l avez deja ete) ajoute quelques elements a votre premiere reponse afin de prouver que votre vision ne tolere en aucun cas la sienne
et pourriez vous egalement me preciser au passage si cette dite "mahloket entre kabaliste" a effectivement existee
pourriez vous enfin expliquer a notre ami que l expression elou velou divre elokim haim exige un trie et que toutes les theories ne peuvent pas etre admises dans leur integralite...
merci et kol touv. .

Rav Elyakim Simsovic
Lundi 19 mai 2003 - 23:00

Je ne vois pas sur quoi il se base pour dire que cette affirmation est à la base de la hassidout.
Ce n'est pas à propos de toute controverse qu'on peut se permettre de dire elou véelou. D'ailleurs l'expression Elou Véelou divré Elokim Hayyim a un sens précis. Il n'est pas dit "divré Hachem" ou "Divré Elokim Tzébaoth". Cela veut dire que les deux discours s'enracinent dans le fait que l'unité absolue et transcendante du Créateur, lorsqu'elle rencontre la réalité multiple de notre monde réel, se diffracte en reflets dont les paroles des protagonistes cherchent à rendre compte en les rattachant à la source vive qui leur a donné existence. Ca ne s'applique pas quand la source en question n'est que la pensée humaine, même géniale.
Je ne suis pas aussi vieux que le monde mais je n'ai pas rencontré cette controverse de cette manière ailleurs que chez Habad. Toutefois, "lo raïti éna réaya", que je ne sache pas ne prouve rien. Ce que je peux affirmer c'est que j'ai appris le contraire et moi j'ai déjà donné mes sources. Quand on cite les qabbalistes (ou quiconque d'ailleurs, dans un sujet pareil) il vaut mieux indiquer précisément ses sources.
Les deux positions me semblent totalement incompatibles et absolument inconciliables, tant quant à la conception du divin (théologie) que quant à la conception de l'homme (anthropologie), logiquement (ce qui n'est pas encore grave) et spirituellement (ce qui l'est infiniment).
Il ne peut pas y avoir confusion de substance entre Dieu et l'homme ou alors on est dans l'univers mythologique du paganisme antique que la Thora combat de toutes ses forces.

tora
Samedi 11 septembre 2004 - 23:00

5452 et 6103,
vous dites:
"dans la suite du passage, le Tania explique qu'il y a des "myriades de sortes de distinctions de niveaux dans les néchamoth du haut au plus haut à l'infini..." Si les âmes étaient de l'étoffe de la nature divine, on ne saurait concevoir que certaines soient d'une qualité ou d'une envergure supérieure aux autres, comme les âmes des Avoth (Abraham, Isaac et Jacob) ou l'âme de Mochè Rabbénou",
certes, mais il présente cela comme une question et non une affirmation, à quelle question il répond: " MALGRE TOUT, la racine de toutes les âmes, tous, du plus haut au plus bas, proviennent de la sagesse Supérieure kabyakhol comme le fils qui est engendré par le père dont même l'ongle du pied provient de la même semence du père, après avoir passé les 9 mois de gestation et avoir subi les changements jusqu'à devenir des ongles de pieds. Mais malgré tout, l'origine est unique et relié merveilleusement dans l'essence..." ?!
De plus, VOIR LE CHAP: 32 du Tania où il dit: "Tout Israël sont appelés frères du fait de la racine de leurs âmes en un D. unique, seuls les corps sont séparés". Ainsi, la racine de toutes les âmes est vraiment unique. Cela est une réponse à ce que vous dites que "les âmes d'Israël sont au nombre de 600.000 et pas infinies", certes, mais la racine est unique. Ainsi D. n'a pas créé 600000 ames différentes. Mais, tout découle d'une même racine unique "en un D. Unique". Seuls les corps sont séparés.
Puis, dans la suite de ce chap. : "L'amour du Juif découle de l'aspect du bien qu'il contient qui est UNE PARCELLE DE LA DIVINITE (Nitsouts elokout) en eux qui fait vivre leur âme divine.
De plus au 2ème chap. il disait que l'âme des juifs provient de "Sa pensée et Sa Sagesse Ytbarakh... dont LUI ET SA SAGESSE NE SONT QU'UNE SEULE CHOSE"
Expliquez moi cela d'après votre explication?
Je pense que ce serait comme "faire entrer un éléphant dans le chas d'une aiguille (Baba Métsia). Mais je serai quand même interressé par votre explication.
On peut comprendre les choses comme vous le dites, mais de les faire rentrer dans les paroles du Tania me semblent un peu difficile.
Merci

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 26 septembre 2004 - 23:00

Je crois que toute cette discussion est en fait liée à un problème de définition. Que signifie l'expression "la racine des âmes" et que signifie la notion "d'étincelle divine". Tout le reste découle de cela. Ce que j'affirme sur la base de ce que j'ai appris de mes maîtres c'est qu'on ne peut en aucune façon confondre entre la manière d'être du Créateur qui donne l'être et celle de la créature qui reçoit l'être. En termes théologique, cela signifie qu'il ne peut pas y avoir de confusion de substance entre celle de Celui qui est Dieu et la créature la plus sublime qui soit.

eliyoël
Mardi 28 septembre 2004 - 23:00

Chalom Rav,
Au sujet de la question n°19086, si je puis me permettre de rappeller quelquechose (peut-être à tora) : il y a une différence entre Dieu indéfinnissable et inconnaissable (Ein sof) et la Divinité
ou l'attribut de divinité, comme cela est expliqué dans Tanya ou plus clairement dans Kountress Oumaayan, et l'âme est issue de la Divinité (et là j'espère donner l'idée même si mon expression est peut-être fausse :) c'est à dire un peu comme si on disait Son manteau, qui est extérieur, en opposition à Lui-même, en tant que ce qui est extérieur et auquel nous n'avons pas accès ; si vous voulez rétorquer par des passages du Tanya qui disent que l'âme d'Israël provient de l'intériorité, voyez bien de quoi il s'agit précisément quand on parle d'intériorité (il est expliqué dans le Kountress que ces attributs existent à une infinité de niveaux, mais on fait la distinction avec Ein-sof).
Sinon, on peut rappeler que les âmes proviennent des sephirot, qui sont des attributs et en aucun cas Dieu Lui-même (le manteau d'une certaine manière, et dans notre contexte pour ne pas faire d'erreurs - ce qui m'est probablement arrivé vu la difficulté du sujet), ce qui revient à dire que nos âmes ne peuvent être confondues avec la substance de Dieu même, même s'il nous a effectivemment créés à partir d'attributs divins.

Si je me suis trompé, désolé de vous avoir fait perdre votre temps..

Rav Elyakim Simsovic
Jeudi 30 septembre 2004 - 23:00

Il est dangereux de parler - et surtout d'écrire - sur ces sujets sans une maîtrise totale de la langue utilisée.
Ainsi, dans votre texte, vous commettez une confusion entre "la divinité" et "le divin".
"Elohout" se traduit par "le divin" et non "la divinité" bien que le mot soit féminin en hébreu parcequ'en français le mot a un tout autre sens.
Je ne souhaite pas discuter ce sujet plus avant en utilisant sur le site un vocabulaire qui demanderait de longs développements d'élucidation des significations.
Qu'il suffise donc de faire référence, bimhilat kévod haTanya tel que cité ici et là, à ce que nous disons dans la téfila chaque matin,
Mon Dieu, l'ême que tu as mise en moi est pure. Tu l'as créée, tu l'as formée, tu l'as insufflée en moi...
Ceci a le mérite d'être clair et sans équivoque. Le Baal HaTanya n'a d'ailleurs jamais rien dit d'autre, n'en déplaise à ceux qui voudraient, d'une manière ou d'une autre, se prendre pour Dieu, même à l'état de parcelle ou d'étincelle.

eliyoël
Vendredi 1 octobre 2004 - 23:00

Chalom et chavoua tov Rav, pour la 19392,

Je ne comprends pas où j'ai fait l'erreur de confondre la divinité avec Dieu ? (c'était justement mon but de ne pas le faire, et je fais la différence dans le premier paragrahe). Je sais que ce n'est pas pratique de parler de sujets prêtant ainsi à confusion, mais si je me suis trompé, pourriez-vous m'éclairer svp ?

Rav Elyakim Simsovic
Samedi 2 octobre 2004 - 23:00

Je n'ai pas dit que vous avez confondu la divinité avec Dieu,
J'ai dit que vous avez utilisé le mot "divinité" à la place du mot "divin"
Le mot divinité est un substantif. Poser l'idée qu'il y aurait une divinité différente de Dieu Lui-même, serait-il inconnaissable, est précisément l'un des aspects du dualisme que combat le monothéisme. Certains paganismes considèrent ainsi que le monde n'aurait pas été créé par Dieu, trop haut et transcendant, mais par un "démiurge"
"Divin" est un adjectif et comme tel il qualifie ce à quoi il s'applique et ne constitue pas un être ou personne séparée. Lorsque le mot est utilisé sous forme substantivée, "le divin", il ne désigne pas, comme "divinité", une entité distincte et autonome, mais l'ensemble des domaines, caractères et attributs qui appartiennent à ou émanent de Dieu.
La question de la nature des séfiroth fait l'objet d'une intense réflexion chez les méqoubalim et il existe diverses écoles à ce sujet. D'une manière générale nous ne comprenons même pas de quoi il s'agit dans ce débat, et moins encore lorsque nous parlons français car ce faisant nous ajoutons un niveau supplémentaire de brouillage des notions.
Par conséquent, sans entrer dans ces considérations, il est important de savoir que les Noms par lesquels la Thora nous enseigne à nous adresser à Lui désignent des ordres de relation et non de substance ou d'essence. Ainsi, lorsque nous disons "Hachem", nous visons (kavana) Dieu au travers de son attribut de Providence - Celui à qui on peut faire confiance que ses promesses seront tenues. Etc., etc.

helekeloka
Mercredi 20 octobre 2004 - 23:00

A propos de la question "l'Ame et le Créateur" le rav Simsovic écrit:"Ce n'est pas à propos de toute controverse qu'on peut se permettre de dire elou ve elou".Cette affirmation est parfaitement exacte.Ainsi,une certaine mise au point semble nécessaire.L'explication du rav de l'expression "'helek Eloka mimaal mamach", quoique très originale,est erronée.Pourquoi? Tout simplement parce qu'elle contredit totalement la compréhension qu'en ont eu les Admourei 'Habad,héritiers du Baal aTania.(et même celle du Baal aTania lui-même,comme nous le verrons).Le rav affirme:"Etant donc évident (…) que l'âme est crée (…)".Ce n'est pas aussi évident que cela pour le Rabbi de Loubavitch qui affirme (dans Torat Mena'hem 5747 vol.1 p.379):
פרטי הדרגות דנרנח"י אינם אלא "שמות שנקראו לה" -לנשמה עצמה,ואילו הנשמה עצמה היא-חלק אלוקה ממעל ממש כי חלק ה' עמו חלק משם הוי' ב"ה.נצוץ בורא המתלבש ומתאחד עם נצוץ נברא בחינת יחידה.
Les différents degrés de l'âme,néfech roua'h (…),ne sont que les noms par lesquelles l'âme est désignée.Seulement,l'âme elle-même est une partie de D-ieu en haut vraiment car "une partie de D-ieu est son peuple" (selon l'interprétation du verset par l'Admour Azaquène dans Iguerète aTéchouva Chap.4),une partie du Nom ineffable.Une étincelle "Créateur" s'habillant et s'unifiant avec une étincelle créature,la Yé'hida.
Voir aussi Torat Ména'hem 5717 vol.1 p.93:
שגם כאשר הנשמה באה בבריאה היא אלוקות בעצם מהותה והוא האלוקות שנעשה נברא.
Et même quand l'âme arrive dans "Bria" elle est divine dans son essence et c'est le divin qui se fait créature.
De même l'Admour aZaquène dans le Likouté Tora (Rééh 27a) cite le Ari aKadoch:
וכן מבואר ממ"ש בע"ח שמ"א פ"ג כי יש ניצוץ קטן מאד שהוא בחינת אלוקות כו' וזה הניצוץ מתלבש בכח נצוץ אחד נברא כו' הנקרא יחידה.
Ainsi qu'il est expliqué dans le Ets 'Haïm il existe une très petite étincelle divine …s'habillant dans une étincelle crée,la Yé'hida.
Quant à savoir comment une telle chose est possible,le Rabbi Rachab,5ème rabbi de Loubavitch,y répond (Séfer amaamarim 5659 p.44):
והנשמה היא בחינת אלוקות ממש (...)ולהיות התהוות כזאת שאלוקות עצמו יהיה בחינת מציאות יש באמת זהו רק מכח הא"ס הכל יכול.
En d'autres termes,D-ieu étant Tout-Puissant,Il peut cela aussi.
Ceci est donc bien clair.L'âme juive est une partie de D-ieu,au sens simple du terme.Quant aux autres difficultés soulevées,le manque de place ne permettra pas de les développer.Nous nous contenterons donc de signaler des références et celui que cela intéresse s'y intéressera.Au sujet de la liturgie matinale voir Torat Mena'hem 5748 vol.1 p.299. Au sujet de la nature d'une "partie" de D-ieu (début de la note 1 de la question 5452) voir Torat Mena'hem 5749 vol.4 p.203.Au sujet de "l'autonomie de l'âme humaine" (à la fin de la note 1 de la question 5452) voir idem p.201.Au sujet du terme mamach voir Torat Mena'hem 5748 vol.2 p.477.
Pour finir,il faudrait signaler tout de même que toute cette controverse n'est, semble-t-il,que le fruit d'une mauvaise appréhension de la nature des relations entre le judaïsme et une autre certaine théologie en l'occurrence,le christianisme.Que les choses soit bien claires,c'est la Tora qui a influencé le christianisme et non le contraire D-ieu nous en préserve.Les fondateurs de cette religion étaient des juifs,très loin d'être ignorants.Ils ont "emprunté" des notions toraïques et en ont fait ce qu'ils en ont fait.Soit.Ce n'est malgré tout pas une raison pour ignorer ces notions.Ce n'est pas en éludant un problème qu'on le résout!Vous affirmez "il ne peut y avoir confusion de substance entre D-ieu et l'homme".C'est faux.Des sources de notre sainte Tora nous affirme le contraire.(Les références citées peuvent être consultées sur le site otzar770.com).Kol Touv!Et Chana Tova.

Rav Elyakim Simsovic
Jeudi 21 octobre 2004 - 23:00

Il est dommage que vous citiez des textes en hébreu que certains cheelanautes ne peuvent pas lire si leur ordinateur n'est pas configuré pour cela, sans compter ceux qui ne sont pas encore à même de lire couramment l'hébreu.
Je dois dire que votre argumentation répète exactement les erreurs précédentes qui conduisent à une mésinterprétation radicale des paroles des Admorim de Habad et des sources auxquelles ils se réfèrent.
Cela démontre, s'il en était besoin, la difficulté d'aborder ces notions dans un vocabulaire conceptuel autre que celui du Lachone Haqodèche. Et cela illustre du même coup la pertinence de la remarque à laquelle vous vous référez :
"Que les choses soit bien claires, c'est la Tora qui a influencé le christianisme et non le contraire D-ieu nous en préserve. Les fondateurs de cette religion étaient des juifs,très loin d'être ignorants. Ils ont "emprunté" des notions toraïques et en ont fait ce qu'ils en ont fait.Soit. Ce n'est malgré tout pas une raison pour ignorer ces notions."
En effet, que les notions aient été hébraïques à l'origine n'empêche pas qu'elles nous soient retournées dans la déformation de l'esprit païen et que c'est parce que ces notions ont finalement été entendues - je le dis sans nuances - à la manière païenne qui explique toute notre controverse.
Cela illustre également le fait qu'une certaine manière de parler de sujets de haute spiritualité de manière imagée fait courir le risque de les mythologiser.

Je n'espère plus pouvoir faire, sinon comprendre du moins pressentir l'énorme différence qu'il y a entre les deux propositions que voici prises dans votre texte :
'heleq eloka mimaal que vous traduisez par "l'âme elle-même est une partie de Dieu en haut"
Ki heleq hachem 'amo que vous traduisez par "car une partie de Dieu est son peuple"
yesh nitsots ... be'hinat elakout que vous traduisez par "il existe une ... étincelle divine.

Et par conséquent votre conclusion selon laquelle "L'âme juive est une partie de Dieu,au sens simple du terme" est également erronée, d'autant plus que les mots "partie de Dieu au sens simple du terme" ne véhiculent absolument aucune idée qu'il soit simple de saisir conceptuellement sinon dans des catégories païennes.

Lorsque vous dites qu'il est faux d'affirmer qu'il ne peut y avoir confusion de substance entre le Créateur, je me demande si nous parlons la même langue et si nous comprenons la notion de "confusion de substance" de la même manière. De plus il ne suffit pas d'affirmer péremptoirement que "des sources de notre sainte Tora nous affirme[nt] le contraire."

Qu'il soit bien clair que ce que je dis ne porte absolument pas sur l'enseignement des Admorim de Habad mais sur l'utilisation qui en est faite et l'interprétation qui en est donnée.

Il est tout aussi évident qu'on ne traite pas de sujets de qabbala par correspondance et encore moins sur le site de Cheela.

helekeloka
Dimanche 7 novembre 2004 - 23:00

L'ame et le créateur suite.Dans l'Histoire de l'opposition à la Hassidoute, on peut distinguer deux sortes de Mitnagdim (opposants).Il y a les insolents, qui n'hésitent pas à s'attaquer directement à la personne du Rabbi, remettant en cause ses connaissances et/ou sa moralité. Et il y a les autres, dont vous faites partie, plus pudiques qui se rendent bien compte qu'ils n'ont pas l'envergure de discuter avec un Rabbi. Ils s'attaquent donc aux Hassidim qui sont (les pauvres!) "victimes d'une mésinterprétation radicale des enseignements des admorim et des sources auxquelles ils se réfèrent".L'absurde et surtout le culot d'une telle affirmation n'aura évidemment pas échappé aux cheelnautes.Car comment donc définir autrement de tels propos? Le rav Simsovic comprendrait Habad mieux que Habad ?!Et ne vous étonnez pas que j'ose parler au nom de tout Habad, car j'aimerais bien rencontrer ne serait-ce qu'un hassid interprétant les paroles du Tania comme vous le faites. Les sources que je ramène sont on ne peut plus claires et ne peuvent prêter à confusion quant à leur teneur. Sachez, pour votre gouverne, que le Rabbi ainsi que tous les Admourim précédents se sont toujours efforcés d'expliciter tous les concepts pouvant être mal compris, les nuançant au besoin.
Mais pour le "'helek Eloka mimaal mamach", pas de nuances…
Le reste de votre réponse m'a également beaucoup déçu. Sur les 35 lignes que compte votre texte, vous ne vous référez aux sources citées que dans 5 d'entre elles et encore, dans une phrase obscure, sans queue ni tête (vous faites référence à "2 propositions", vous en citez 3, sans conjonction, désolé je n'ai pas compris). Mis à part ça, ce texte contient tous les meilleurs ingrédients de la mauvaise foi:comme je viens de le dire vous ne répondez pas au objections soulevées, vous me faites des remarques sur un sujet somme toute de seconde importance (le fait d'écrire en hébreu) et me faites délicatement-mais sans nuances-remarquer mes tendances païennes. Mais de réelle confrontation aux citations, point!
Pour finir, puisque vous m'avez si gentiment fait remarquer mon paganisme latent, je voudrais aussi attirer votre attention sur un point bien important, en vertu du commandement "o'hia'h to'hia'h ète amité'ha" réprimande ton prochain. Il existe un principe cardinal dans la Tora:"kol Israël arévim zé bazé". L'une des explications de cette affirmation est la suivante:les Juifs sont responsables les uns des autres, chaque acte n'a pas qu'une portée individuelle mais influe sur l'ensemble de la collectivité, sur l'ensemble du peuple. Plus encore, on pourrait comparer le peuple Juif à un corps dont chaque élément, le plus petit soit-il participe de l'intégrité de ce corps. Malgré tout, il est un organe régnant sur l'ensemble des membres:le cerveau. Dans le peuple juif, il représenterait ceux qui respectent et surtout étudient la Tora. Leur influence s'étend sur l'ensemble du peuple d'Israël.
Ainsi il existe, au sein de ceux qui étudient, un groupe, dont vous faite partie, qui se refuse à admettre cette spécificité de l'âme juive, à admettre que le juif est absolument "autre chose", que son âme est une partie de D-ieu vraiment. Une telle conception a des répercutions, de graves répercutions, elle est la racine d'un des maux les plus graves atteignant nombre de nos frères éloignés de la Tora:la honte de soi. Cette honte de soi qui leur fait dire que le peuple d'Israël est un "peuple comme les autres", qui leur fait nier la spécificité et la mission des descendants d'Avraham, d'Itshak et de Yaakov. Nous en avons de jolis spécimens à la Knéssèt, D-ieu merci. Bref, lorsque le mitnaguède tergiverse, "pilpoulise" sur l'expression 'helèk éloka mimaal alors le Juif éloigné tergiverse sur sa place dans le Monde. Avoir conscience de qui nous sommes, est la solution aux problèmes du peuple juif.
Un dernier mot. Ne vous étonnez pas outre mesure que je vous qualifie de mitnaguède, même si, me semble-t-il, vous vous définissez comme hassid:être hassid n'est pas héréditaire. Etre hassid, c'est un état d' esprit. L'esprit hassidique. Et de cet esprit là, rav Simsovic vous n'en eûtes jamais un atome.
Kol touv!

Rav Elyakim Simsovic
Mardi 9 novembre 2004 - 23:00

Autrement dit, selon vous, la très grande majorité des Juifs qui ne sont pas Habad et ne comprennent pas cette petite phrase de grande portée à la manière dont vous la comprenez sont quasiment des hérétiques, Juifs honteux, etc. C'est en effet une belle pensée très hassidique.
Je ne peux pas discuter avec vous sur les sources pour la très simple raison que quoi que je vous dise, vous reviendrez à l'affirmation que vous répétez dans votre texte ci-dessus - à savoir que ce n'est pas ainsi que Habad lit le texte.
Ce que j'essaye de dire depuis le début de cette discussion, c'est que dans le passage de l'hébreu au français il y a des glissements de sens et des ambiguités qui s'introduisent et qui faussent terriblement la signification des concepts si on n'y prend pas garde.
Par exemple, on ne dit pas Heleq Havaya (le Chem Haméforach, le Nom de quatre lettres, mais Heleq Eloqa). Et on ne prête pas attention au fait que dès lors que cette expression signifierait ce que vous dites qu'elle signifie, pourquoi rajouter "mimaal", d'en-haut ?
Donc je persiste à dire que jamais dans la pensée des rabbanim de Habad, cette expression n'a signifié que l'âme juive était un petit morceau du bon Dieu.

Le reste de vos propos ne mérite pas qu'on s'y attarde.

J'ajouterai quand même une remarque : contrairement à ce que vous voudriez laisser entendre, la hassidout ne se résume pas à Habad, loin de là.

davsky3
Mardi 9 novembre 2004 - 23:00

Relativement à la question n 20098 et aux incessantes diatribes de helekeloka je souhaiterais juste citer quelques mots issus des premiers échanges de ce post : "Et afin que les choses soient claires, j'ai reçu l'essentiel de ces explications de mon maître rabbi Yéhouda Askénazi (Manitou) zatzal qui les a reçues du rav Schneersohn, cousin du dernier rabbi de Loubavitch zikhron tzadikim livrakha, qui a habité un temps dans la région parisienne à la fin des années cinquante. " (Rav Simsovic)
Merci infiniment pour votre travail precieux

Rav Elyakim Simsovic
Mercredi 10 novembre 2004 - 23:00

Certains rappels peuvent en effet être utiles à quelques-uns, mais il en est d'autres que cela laisse indifférents dès lors que cela ne correspond pas à la sainte parole telle qu'ils la conçoivent.

helekeloka
Dimanche 28 novembre 2004 - 23:00

L'âme et le Créateur suite:
Vous dites:"Donc je persiste à dire que jamais dans la pensée des rabbanim de Habad, cette expression n'a signifié que l'âme juive était un petit morceau du bon Dieu."
Et moi, je persiste à dire que si l'on veut comprendre le Tania, il faut s'adresser aux Hassidim et à leurs commentaires. Il en existe trois principaux:celui du rav Goldshmid dit le "Ranag", le "haLeka'h véhalebouv" du rav Alexander Raynès et le "Likoutei biourim" du rav Korf. Tous ont été relus, annotés et agréés par le Rabbi lui-même qui donna sa bénédiction pour la publication de ces différents ouvrages. Voyons donc leur explication de "cette petite phrase de grande portée". Le Ranag écrit:
אף כי הנשמה נמצאת בגוף האדם ובעולם הגשמי מהותה ועצמותה אלוקות ממש, כי חלק מן העצם הוא כמו העצם [...] לדוגמה:אם רוצים לדעת איכותו ומהותו של עצם מסויים, עץ, ברזל וכדומה, אין צריך ביער שלם או בהררי ברזל, אם ניכר רק חלק קטן [...] בהעץ או ברזל כבר נעמוד על טבעו ומהותו של כל המין ההוא בכללותו, כי לגבי עצמיותו ומהותו, אין הבדל אם רב הוא או מעט.כמו"כ הנשמה אף שהיא ירדה והתלבשה בגוף [...] והיא רק חלק אלוק אך מהותה ועצמותה של הנשמה-אלוקות ממש, והוא יתברך שוכן בקרבנו ממש.
"Même si l'âme se trouve dans le corps de l'Homme et dans ce monde matériel, sa nature et son essence-le divin vraiment, car une partie de l'Essence est comme l'Essence …par exemple:si l'on veut connaître la nature d'une certaine substance, du bois ou du fer, on n'aura pas besoin d'une forêt entière ou d'une montagne de fer …si nous n'analysons qu'un petit bout de bois ou de fer nous serons fixés sur l'ensemble de la nature de cette substance car en ce qui concerne sa nature même il n'y a pas de différence entre peu et beaucoup. Il en va de même pour l'âme, même si elle s'est introduite dans un corps … et qu'elle n'est qu'une partie de D-ieu malgré tout sa nature et son essence-le divin vraiment. Lui, Bénit-soit-Il, réside en nous vraiment."
Le "haléka'h véhalevouv" écrit:
ופ' חלק אלוק ממעל ממש היינו לומר שגם [...] בהתלבשותה בגוף בו"ד היא חלק מעצמותו ית' [...] כי לשון חלק נופל על חלק מהעצם ואין זה כמו אור מהמאור.
"Et l'expression "partie de D-ieu en-haut vraiment" signifie que même après son introduction dans un corps de chair et de sang (l'âme) est une partie de l'Essence de D-ieu … car le mot "partie " se réfère à une partie d'une certaine substance et ce n'est pas comme la lumière venant d'un luminaire."
Le rav Korf écrit:
אבל כאן עיקר כוונתו לבאר שהנשמה למטה היא אלוקות שלמעלה [...] וע"כ מוסיף תיבת ממש שאינו בדרך הגזמה
"[…] mais ici son intention essentielle est de nous expliquer que l'âme en bas est du Divin d'en haut … ainsi il rajoute le mot "vraiment" pour signifier que ce n'est pas une exagération."
Vous dites aussi: "dans le passage de l'hébreu au français il y a des glissements de sens et des ambiguïtés qui s'introduisent et qui faussent terriblement la signification des concepts si on n'y prend pas garde". Voyons donc ce que les hassidim francophones comprennent "helek eloka mimaal". Le Beth Loubavitch de Paris vient de sortir une nouvelle traduction commentée du Tania. Je cite: "[sur le mot "mamach"] Il ne s"agit donc pas d'une exagération, comme c'est le cas dans certains versets. En fait, il en est réellement ainsi, l'âme d'un Juif est, à proprement parler, une partie de D-ieu [...] c'est Rabbi Chnéor Zalman qui précise:"véritablement" afin de souligner cette idée".Et de continuer:"Le Tania souligne ici le caractère divin de cette âme qui possède tous les attributs de l'Essence divine et qui n'est nullement modifiée par son introduction dans le corps." Fin de citation.
J'ai aussi demandé son avis au rav Barkatz, rav habad francophone, roch yéchivat Or Gavriel à Jérusalem. Celui-ci a qualifié l'explication avancée au nom du rav Shneersohn de, je cite:"farfelue".Fin de citation. Il m'a également confirmé que l'expression "helek Eloka mimaal" est à prendre au sens simple et que les hassidim ne sont pas victimes d'une "mésinterprétation radicale des enseignements des admorim" comme vous le pensez.
Quant à vos objections, elles auraient trouvé une réponse si vous aviez pris la peine de consulter les références que je citai au début de notre discussion.
Pour finir, je voudrais signaler que l'argument "je tiens cette explication de Manitou qui la tenait du rav Shneersohn, cousin du Rabbi" n'en est pas un. D'abord parce que le rav Shneersohn (qui je le rappelle s'est toujours tenu à l'écart de la communauté des hassidim) n'est pas considéré comme une référence en matière d'interprétation du Tania, contrairement aux ouvrages précités. Et ensuite, (cette hypothèse m'a été soufflée par le rav Barkatz) peut-être que le rav Shneersohn préféra cacher ces notions qui auraient fait l'effet d'une bombe (surtout à l'époque) auprès d'un auditoire plus habitué à la rationalité philosophique qu'aux considérations kabalistiques.
Bref, pour comprendre le Tania, il faut consulter ses commentaires, interroger les hassidim. S'il me vient l'envie,par exemple, de comprendre l'enseignement de Manitou, j'irai vous voir vous, rav Simsovic, pas le rav Elyachiv. Ceci est bien évident.

Rav Elyakim Simsovic
Jeudi 9 décembre 2004 - 23:00

Il est extraordinaire de constater à quel point il est possible d'être en porte-à-faux avec le sujet d'une discussion.
Aucun des textes que vous citez ne contredit en quoi que ce soit ce que j'ai dit.

Etant donné que mon propos n'est nullement polémique, je ne vois aucun intérêt à répondre aux gentillesses que vous dites à mon sujet.
Et étant donné que vous êtes totalement imperméable à tout ce qui ne vient pas d'une autorité officielle de Habad (sous réserve qu'elle dise ce que vous attendez d'elle, sinon, ce n'est plus une autorité...) je ne vois pas l'intérêt de tenter de vous expliquer comment les textes ci-dessus que vous citez correspondent à mon propos.

Pour les autres Cheelanautes je ferai remarquer que la thèse que vous défendez revient à dire qu'au jugement d'En-haut, le Bon Dieu sous les espèces du morceau de Lui que vous appelez l'âme devra ce justifier devant le Trône de Sa propre gloire ainsi que nous disons tous les matins : "seule l'âme pure qui est appelée à rendre compte devant le Trône de Ta gloire..."

Je rappelle aussi que selon votre thèse, l'origine des âmes d'Israël de divine nature vient de plus haut que le Trône de gloire ce qui signifierait que le "plus grand" rend compte devant "plus petit" que soi.

Chabbat chalom et Hanoucca saméah

eliyoël
Samedi 18 décembre 2004 - 23:00

Chalom Rav, et merci encore pour tout ce que vous faites..
Voilà ,au sujet de la n°20560, je ne voudrais pas relancer le débat, mais essayer d'applanir les difficultés que l'on rencontre sur cette question, avec mes maigres connaissances mais néanmoins appuyées sur le cours d'un Rav qui lui-même s'appuie sur le Tanya.

Voilà, comme certains chéélanautes le savent, il est mentionné dans pas mal desépharim que les âmes humaines proviennent des séphirot. Le Tanya fait une distinction pour ce qui concerne les âmes du peuple juif ; Le Rav en question explique sur le verset de Béréchit (pérek 2, passouk 7) "vayipa'h béapav..." que au sujet de la création, il n'est fait mention que de Dieu par son nom Elokim, alors qu'ici -entre autres passages- on parle du tétragram Youd-Ké-Vav-Ké, nom qui fait lui même allusion aux dix séphirot, les 3 premières dans les 2 premières lettres du Nom, les 7 dernières dans la deuxième partie du Nom, ainsi que cela est expliqué dans Tanya. Ce que son auteur explique est que les âmes (on n'expliquera pas ici les différences entre néfech, néchama etc.., mais nous parlons en particulier de la néchama et du néféech)d'Israël proviennent , disons, de l'intériorité du Nom, c'est à dire des 2 premières lettres du nom, et plus précisément nous dit le Baal HaTanya du Youd, faisant référence à la séphira de 'Hokhma et allusion (par la pointe du youd) à celle de kéter (dans cette explication de l'Admour Hazaken, car il y a plusieurs façons d'ordonner les sephirot, selon qu'on parle de leur aspect caché ou dévoilé, intérieur ou extérieur)..
Cela indique donc l'origine des âmes dans Youd-Ké-Vav-Ké et non dans le Ein-Sof.
Si je puis encore continuer, le Rav qui faisait ce cours a encore rapporté que dans la guémara, lorsque Rabbi Akiva subissait son martyre et que les anges ont demandé à Dieu : "est-ce ainsi que tu récompenses les justes" (les termes ne sont peut-être pas exacts), Dieu leur répondit : "taisez-vous, car c'est ainsi qu'il monte jusqu'à la ma'hchava".
Le Rav expliquait (en se fondant sur Tanya), que ma'hchava ici était une allusion au Youd du Nom - sachant que le Hé qui est Bina (dans cette explication) est en quelque sorte "l'espace de la ma'hchava", le Vav représente les six séphirot "inférieures" de 'Héssed à Yissod (dans le sens de descente dans les degrés des mondes), et le dernier Hé "l'espace du dibour : les 2 premières lettres du nom allusionnent la ma'hachava, partie intérieures du nom, partie cachée, et les 2 dernières lettres allusionnent le dibour par lequel notre monde notamment fut créé, partie révélée de la ma'hachava, partie extérieure du nom..
L'explication était que Rabbi Akiva voulait monter à la "source" au Youd qui contient 'Hokhma et allusionne Kéter par la pointe du Youd (sachant que Kéter est aussi la séphira Daat dans sa partie dévoilée située alors après 'Hokhma et Bina dans cet ordre-là ; mais ici on parle de Kéter, la Séphira penimite si l'on puit dire).
Ceci montre clairement qu'on ne doit pas confondre un homme avec Dieu, fut-ce parce que sa Néchama prend sa source dans le Nom tétragramme Youd-Ké-Vav-Ké, qui ne doit pas être confondu avec non pas la partie cachée, mais plutôt l'essence INACESSIBLE de Dieu : le problème est qu'en français on ne dispose que des mots Dieu, Divin, ou Divinité par exemple, mots qui ne sauraient rendre la conception juive du Dieu.
Voilà, je ne rapporte que les paroles du Rav qui est 'habbad et qui lui-même base tout son cours sur le Tanya.

Rav Elyakim Simsovic
Jeudi 23 décembre 2004 - 23:00

Je ne suis pas sûr que la plupart des lecteurs puissent suivre l'exposé. Il dit à peu près dans un vocabulaire "technique" ce que je n'ai cessé d'essayer d'expliquer.
Etant donné que le Baal Hatanya a appelé son livre Liqouté Amarim, ce qui signifie en gros "recueil", il entendait par là qu'il ne prétendait pas du tout formuler une nouvelle thèse, mais rapporter, en les ordonnant, les enseignements des Sages qui l'avaient précédé. Il n'est donc pas nécessaire, me semble-t-il d'appartenir à une chapelle Habad pour savoir ce que nos maîtres disent.