Conversation 58776 - Le débat sur la peine de mort

MickaelOik
Mercredi 10 août 2011 - 23:00

Chalom,

les juifs critiquent les musulmans parce qu'ils lapident et disent que c'est ignoble. Mais nous le faisions pourquoi ? C'est une mort tres douloureuse et horrible pourquoi nous le faisions ? pas d'autre alternative ? on nous a apprit à pas tuer et nous tuons ?

Jacques Kohn z''l
Vendredi 12 août 2011 - 03:35

Il n’y a plus eu de condamnations à des peines capitales après l’abolition du Sanhédrin au premier siècle de l’ère commune.

Les condamnations à mort, lorsqu’elles étaient prononcées, étaient exécutées de la manière la moins douloureuse qui fût. C’est ainsi que la lapidation consistait en une projection du condamné depuis une falaise escarpée qui provoquait une mort instantanée, et c’est ensuite seulement que des pierres étaient jetées sur celui-ci dont il ne restait plus que le cadavre (Voir Sanhédrin 45a).

Le débat entre partisans et adversaires de la peine de mort existait déjà à l’époque de la Michna :
סַנְהֶדְרִין הַהורֶגֶת אֶחָד בַּשָּׁבוּעַ נִקְרֵאת חָבְלָנִית. רַבִּי אֶלְעָזָר בֶּן עֲזַרְיָה אומֵר, אֶחָד לְשִׁבְעִים שָׁנָה. רַבִּי טַרְפון וְרַבִּי עֲקִיבָא אומְרִים, אִלּוּ הָיִינוּ בְסַנְהֶדְרִין לא נֶהֱרַג אָדָם מֵעולָם. רַבָּן שִׁמְעון בֶּן גַּמְלִיאֵל אומֵר, אַף הֵן מַרְבִּין שׁופְכֵי דָמִים בְּיִשְׂרָאֵל:
« Un Sanhédrin qui a prononcé une condamnation à mort en sept ans est appelé “destructeur”. Rabbi El‘azar ben Azarya a enseigné : Même une fois en soixante-dix ans. Rabbi Tarfon et rabbi ‘Aqiba ont enseigné : Si nous avions siégé dans un Sanhédrin, jamais une peine capitale n’aurait été prononcée. Rabban Chim‘on ben Gamliel a enseigné : Ils auraient entraîné une prolifération des meurtriers en Israël » (Makoth 1, 10).

MickaelOik
Jeudi 11 août 2011 - 23:00

58776,

mais alors pourquoi un sadisme à s'acharner sur le corp d'un mort ?

Jacques Kohn z''l
Vendredi 12 août 2011 - 07:38

La lapidation post mortem n’a rien d’un acharnement ou d’un sadisme. Elle a essentiellement pour but de faire prendre conscience au peuple de l’énormité du crime qui a été commis (Voir notamment Devarim 17, 7 et 21, 21 et suivants).