Conversation 58908 - Conversion et renonciation a ses origines

rachel _93
Lundi 22 août 2011 - 23:00

Bonjour,

Je tiens à vous féliciter pour votre formidable travail qu'est d'entretenir de régulièrement ce forum.

Je vous présente ma situation. Je suis sortie avec un juif très pratiquant alors que je n'étais pas juive. Je ne connaissais pas les effets néfastes que cela pouvait avoir et je le regrette aussi bien pour moi que pour lui. Notre relation n'a pas été longue pour diverses raisons qui ne sont pas que religieuses.
Avant notre relation et pendant notre relation, j'étais très attirée par le judaïsme et cette attirance s'est accentuée après la rupture notamment par l'étude des parachots de manière régulière, exposées par un Rav sur internet ( le Rav Dynovisz ). Depuis 2 mois, je souhaite pratiquer à petit pas les mitsvots énoncées dans la Torah car je ne conçois pas l'attirance au judaïsme sans la pratique. Je viens de commencer par la cacherout .
Au départ, je pensais que je faisais cela pour "remplacer l'absence" de mon ex-copain mais je ne pense pas que ça soit le cas car mon ex-copain est revenu vers moi, notre relation a été extrêmement courte ( à peine une semaine et j'étais à l'initiative de la rupture car je ne supportais pas son caractère et son manque d'attention à mon égard ) et malgré cela, je continue mon étude surtout la pratique de la cacherout qui est rude.

J'ai plusieurs questions à vous soumettre:

1) je souhaite continuer mais je crains les rejets de toutes sortes ( familiale, de part la communauté, du rabbin...) malgré ma sincérité et mon envie de pratiquer pour Hachem. Dois-je continuer et être patiente?
2) j'ai des origines kabyles auxquelles je suis très attachée et je ne souhaite vraiment pas m'en défaire. Est-ce que le judaïsme oblige de rejeter ses origines ( la langue maternelle, ma famille, mon village ) ou peut-on être attachée à ses origines tout en continuant à pratiquer sérieusement les mitsvots?

Je vous remercie pour votre réponse.

Emmanuel Bloch
Mercredi 16 novembre 2011 - 07:30

Chalom,

La conversion est une demarche qui est loin d'etre evidente. La decision peut effectivement entrainer, parfois, des reactions negatives de la part de l'entourage du candidat a la conversion. Cela etant dit, tout depend de votre famille et de votre relation avec elle, et il est malaise de vous donner des conseils sans connaitre la situation de l'interieur. A vous de trouver la diplomatie necessaire pour expliquer le pourquoi de votre demarche sans entrainer un sentiment de rejet de leur cote. Pour le rabbin et la communaute, si vous etes sincere, il n'y a aucune raison qu'ils ne vous accueillent pas bien.

S'agissant de la deuxieme question, la Torah ne vous demande pas de renoncer a votre langue maternelle, et il existe encore, meme apres la conversion, quelques devoirs envers les parents biologiques. Cela etant dit, la conversion opere une certaine rupture. Difficile de faire autrement, des lors que le converti, devenu juif a part entiere, doit manger cacher (donc, normalement, il ne peut plus manger dans sa famille d'origine), respecter le chabbat et les fetes, aller a la synagogue, etc. On considere d'ailleurs que la conversion est comparable a une seconde naissance.

Vivre en tant que juif est un destin passionnant, mais la demarche pour rejoindre le peuple juif implique des concessions peu evidentes. A vous de reflechir, en votre for interieur, et de determiner si vous etes prete a cela. Sinon, rien de grave: selon la Torah, on peut parfaitement etre non Juif, vivre de maniere morale, et ainsi accomplir son but dans l'existence. Nul n'a l'obligation de se convertir.