Conversation 6017 - Le nez de la barbie

Anonyme
Jeudi 24 avril 2003 - 23:00

Est il vrai qu il faut casser le le nez d une poupee barbie, ou poupee tout court, pour eviter la avoda zara?Je trouve cela tres pousse d autant plus qu une petite fille n a pas conscience de transgresser ce issour en s amusant avec sa poupee.
merci et kol touv.

Rav Elyakim Simsovic
Vendredi 25 avril 2003 - 23:00

Jamais entendu cela. En quoi y aurait-il avoda zara dans une poupée ?
S'il y avait un issour, on ne laisserait pas les enfants jouer même s'ils n'avaient pas conscience (cela fait partie de l'éducation) mais là je crois qu'il y a maldonne. Si vous demandez "est-il vrai que..." c'est que vous l'avez entendu dire. Pouvez-vous partager avec nous les sources et références que vous nous demander de confirmer ?

Anonyme
Samedi 26 avril 2003 - 23:00

au sujet du nez de la barbie:
c est un ami qui est tres makpid qui m en a parle.Je ne sais pas d ou il sort cela.
merci pour votre reponse, elle me rassure!

Rav Elyakim Simsovic
Lundi 28 avril 2003 - 23:00

Hé bien, il serait intéressant de lui poser la question.
Être très "maqpid" (= scrupuleux) n'est pas en soi nécessairement une chose mauvaise ou négative, encore faut-il des modalités d'application convenables pour éviter que cela devienne une maladie connue sous le nom de "scrupulite aiguë" (méfiance, c'est contagieux).
Dans certains cas, on risque même de transgresser une interdiction directe de la Thora par excès de zèle mal placé : l'interdiction de retrancher quoi que ce soit à la Thora ou d'y ajouter quoi que ce soit. Par exemple, la Thora a dit "tu mettras des tzitzith aux coins de ton vêtement" et nous apprenons que l'obligation concerne un vêtement qui a quatre coins.
Le scrupule consiste à dire : bien que je ne sois pas tenu d'avoir un vêtement à quatre coins, je vais faire exprès d'en mettre un pour pouvoir réaliser la mitzva.
La perversion consiste à dire, puisque je ne suis pas tenu d'avoir un vêtement à quatre coins, je vais faire exprès de ne jamais en mettre un pour éviter d'avoir à réaliser la mitzva sans pour autant être en faute.
La scrupulite consiste à dire : je vais mettre des tzitzit à tous les coins, même s'il y en a trois ou cinq (et c'est interdit).
L'"interdiction" de la photographie relève d'un travers analogue au nez de la Barbie (qui lui, heureusement pour les petites filles, n'est pas de travers...)

Anonyme
Mardi 29 avril 2003 - 23:00

Shalom,

Il n'est pas necessaire de publier cette remarque. Je voulais attirer votre attention sur une tshouva dans Yeh'ave daat a propos des peluches et poupees (question 6072). Le Rav Ovadia Yossef permet mais la question prouve que le doute existe (et que certains interdisent me semble t il de memoire)

Kol touv.

Rav Elyakim Simsovic
Jeudi 8 mai 2003 - 23:00

Après réflexion, je crois préférable de publier la remarque avec le commentaire suivant :
1. Le fait que quelqu'un puisse se poser la question ne prouve pas qu'il y ait un doute hilkhatique sur la question mais seulement qu'il peut y avoir des scrupules exacerbés liés à des inférences sans fondement. (J'ai eu connaissance de gens qui cachérisaient les champignons parce qu'on leur avait dit qu'ils avaient la valeur calorique de la viande...)
2. Le fait que certains interdisent (je n'en ai pas connaissance mais nous avons pour principe que "je ne connais pas" n'ai pas une preuve) prouverait seulement qu'on pourrait dans certains contextes avoir des raisons d'interdire et je peux vous en donner d'emblée deux ou trois exemples :
- des Juifs vivant au voisinage d'une tribu indienne dont le totem serait l'ours pourraient ne pas permettre une peluche représentant cet animal, à moins de l'avoir estropié en signe de non-respect.
- des Juifs vivant dans un environnement socioculturel ou les seules poupées seraient les personnages de la crèche, pourraient avoir des réserves analogues.
- des Juifs descendant de communautés confrontées à ce type de problème peuvent avoir gardé des traditions ancestrales ce qui ne signifie ni qu'elles soient sans fondement ni qu'elles doivent être imitées.
Il n'est pas évident que ces conduites seraient exigées par la halakha mais elles pourraient certainement relever de midat hassidouth.
De plus, il peut exister, au sein des diverses mouvances intérieures au judaïsme, des communautés ayant des "tendances" piétistes ou puritaines.