Conversation 6179 - Les jeunes d'aujourd'hui

Anonyme
Mardi 29 avril 2003 - 23:00

Chers Rabbanim,

Il y a une question qui me travail depuis un moment déjà: que faire face à cet énorme matérialisme dont font preuve les jeunes de notre communauté aujourd'hui? Cet attachement aux marques et aux objets "dernier cri" (vêtements, montres, téléphones portables, etc...), et cette attitude ostentatoire, couplée à une négligeance de la pratique de la religion n'est-elle pas néfaste pour les générations à venir? Car en pretant beaucoup d'attention à leur apparence, les jeunes risquent à mon avis de s'éloigner de la Torah, dont on dit d'ailleurs (vu sur Cheela) qu'elle "ne sourit pas à l'orgueilleux".

Merci d'avance et encore Hazak pour ce site (sans oublier le webmaster, qui a beaucoup de mérite de s'occuper du site !! :))

Rav Elyakim Simsovic
Mercredi 30 avril 2003 - 23:00

S'il existait une réponse simple à cette question, celui qui la donnerait ferait immédiatement fortune (moralement, s'entend, sinon on retombe dans le matérialisme...)
Je me dis que les "jeunes" ne sont pas à l'origine de cette situation. Ce sont les adultes qui façonnent le monde où entrent les jeunes. Ce sont eux qui les préparent, durant l'enfance et la prime adolescence, à la vie qui sera la leur. D'où l'importance que les Juifs attachaient et dans certains milieux attachent heureusement encore au choix de la résidence et de l'environnement où ils choisissent de vivre (proximité de la synagogue, du miqvé, de l'école juive...) D'où aussi l'importance de la manière dont vivent les parents. Des enfants qui voient leurs pères se rencontrer pour étudier, même brièvement, chacun en fonction de ses capacités, auront vis-à-vis de l'étude une autre attitude que ceux qui ne les voient que regarder la télé.
Il y a une différence entre ce qui apparaît comme étant le but de la vie et les aménagements de l'existence que la modernité rend possible.
Quelle idée de la vie aura un enfant qui demande à son père "que ferai-je plus tard" et s'entend répondre "tu seras ingénieur, ou médecin, ou avocat, parce que ça rapporte bien" au lieu de "ce que tu feras, tu en décideras en fonction de tes goûts et de tes capacités - et nous pourrons en discuter pour t'aider à décider, mais ce qui importe le plus, c'est qui tu seras, quel genre d'homme tu choisiras d'être".
Je pourrais continuer à donner des exemples, mais je crois que ce n'est pas utile. Je crois plus utile de me demander si ce que je fais et qui je suis peut ou non servir d'exemple à mon fils et peut-être à d'autres.
Face à ce problème et à tous ceux du même genre, je pense qu'il est précieux de méditer cette phrase de notre grand Maître, le rav Avraham Yitzhaq Hacohen Kook, zékher tzaddiq véqaddoch livrakha (Arpilé Tohar, page 39) :
"Les purs tzaddiqim ne se lamentent pas sur le mal, l'incroyance et l'ignorance mais font en sorte d'accroître la justice, la foi et la sagesse."