Conversation 69034 - Suis je un serial killer?!

haviv-ba
Dimanche 5 mai 2013 - 23:00

Chalom,
j'ai entendu dire que quand on fait une mitsva, on sauve une personne juive en dangers dans le monde.
Mais cette idée m'angoisse car j'arrête pas d'avoir a l'esprit que si j'ai le choix de faire une mitsva ou ne pas la faire ou fauter et ne pas fauter, j'ai toujours peur que une personne dans le monde meurt par ma faute.
Donc dois-je toujours avoir a l'idée que j'ai la vie d'une personne juive entre mes mains a chaque fois que je fais un choix?

Rav Samuel Elikan
Lundi 6 mai 2013 - 09:25

Shalom,

Je ne sais pas où vous avez entendu cette idée.
Peut-être cela provient-il de l'épisode du "malone" où Tzipora, en faisant la circoncision à son fils, sauve la vie de son mari, Moshé, qui était en danger (cf. Shemot 4:18-31).
Cela montre la force de la mitzva, cela ne veut pas dire que ne pas accomplir de mitzva, lorsqu'on pourrait en faire cause la mort de qui que ce soit.
Cette idée vient nous montrer la responsabilité que l'on a en tant que juif et que cela influe sur le monde. La question que vous posez est très existentialiste, à la Sartre, "mon choix implique toute l'humanité entière".
Ce n'est pas faux dans le fond - on a de grandes capacités avec lesquelles vient une grande responsabilité, mais je ne pense pas qu'il soit sain de vivre de la sorte. On fait de notre mieux, en essayant d'avancer tant qu'on peut.
Le seul vrai juge, on le pense et on le croit, c'est D'ieu.
Seul Lui est à même de juger si j'ai fait de mon mieux ou non. Il ne faut pas être obsessif, cela n'amène à rien, ni s'affoler à chaque fois que l'on vous dit quelque chose d'illogique. Le Judaïsme, je le pense sincèrement, est une religion bonne et agréable ("derah'ea darh'ei noam") qui se donne pour but de sanctifier la vie et les forces qui la constitue. Il est interdit de tuer, car c'est la négation même de cet appel éthique postulé. Mais de là à aller courir jusqu'au bout de la rue pour aider une vieille dame à traverser la route, alors qu'on est pressé et qu'on va dans la direction complètement opposée - il y a un fossé. Je ne dis pas qu'il ne faut pas l'aider, au contraire, mais comment dire, "il ne faut pas pousser mémé dans les orties" - il ne faut pas exagérer à l'extrême, en se faisant peur et disant "si je ne vais pas l'aider, je "tue" (!) quelqu'un", c'est faux.
Il y a une grande différence entre tuer qui est très très grave et entre ne pas faire quelque chose qu'on aurait pu faire.
D'autre part, nous avons un libre-arbitre et on essaiera de fauter le moins possible, même si notre monde, en ce sens constitue un "pont" très étroit, mais l'important c'est de ne pas avoir peur, nous enseigne Rabbi Nah'man de Breslav.

Kol touv