Conversation 71115 - Recevoir un non juif pour Rosh ha-Shana

Google55
Vendredi 23 août 2013 - 23:00

Bonjour Messieurs les Rabbanim,
Je sais que cette question a déjà été posée plusieurs fois.
Je vais avoir un non juif à ma table pour Rosh Hachana et je sais qu'il y a une interdiction de cuisiner pour un non juif pendant Yom Tov.
J'aurais donc voulu savoir si cette interdiction concernait uniquement le cas où on cuisine exclusivement pour un non juif ou si cela s'applique même au cas où nous cuisinons un repas pour toute la famille et que cette personne non juive en mange ?
En d'autres termes, nous ne cuisinons pas exclusivement pour un non juif, mais pour toutes les personnes présentes.
Merci d'avance de votre réponse et Shana Tova !

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Rav Samuel Elikan
Mercredi 28 août 2013 - 07:31

Shalom,
Il est permis d'inviter un non-juif pour shabat, mais ce n'est pas le cas pour Yom-Tov où c'est interdit, de peur qu'on vienne à en cuisiner plus pour lui, et ce, même si on cuisine pour toute la famille... (TB Beitza 21b; Sh. Ar. OH 512,1). Et ce, même si toute la nourriture est déjà cuisinée avant Yom-Tov (MB, ad loc, s.k. 3 et Sha'ar HaTzion, ad loc, 3 qui rapporte malgré tout l'opinion du Tanya amenée dans le Maguen Avraham qui permet dans ce cas - cf. resp. BeMareh HaBazak III, 56 qui permettent selon cela et n'acceptent pas la h'oumra du MB).
Cependant, le Rosh (Beitza II, 14) écrit que l'interdit est de l'inviter, mais s'il vient de lui-même, il n'y a pas de problème et cette opinion a été retenue par la halah'a. C'est également vrai pour quelqu'un qui se sent à la maison et vient se servir lui-même (comme un esclave, à l'époque (Sh. Ar. id) et éventuellement des travailleurs domestiques aujourd'hui, tel que le note le Rema (YD 113,4)).
Le Rav Shlomo Zalman Auerbach (Shoulh'an Shlomo, 512, en note) permet à un candidat à la conversion d'être invité (à condition de venir seul). C'est également l'avis du Minh'at Elazar (resp. III, 8). De plus, si le fait de ne pas inviter restreint, objectivement, la joie de Yom-Tov - on a le droit (Be'our Halah'a, ad loc. s.v. lo).

Il est intéressant de noter que le Yaavetz, dans sa hagada de Pessah' dit que ce que l'on dit: "kol dih'fin..." (quiconque est affamé vienne et manger) parle de non-juifs ! Il est également rapporté dans Moadei HaReaya (p. 320) que le Rav A.I. Kook avait à sa table, le soir de Pessah', le "gouverneur" de Jérusalem (qui était non-juif).

Quoi qu'il en soit, dans tous ces cas, il est bon de lui dire que nous n'ajoutons pas de nourriture pour lui, puisque nous n'avons pas le droit de cuisiner dans ce cas. Il est évident que cela sera dit avec douceur et sans mettre qui que ce soit mal à l'aise (Rashba, Avodat HaKodesh, Beit Moed, chap. 2, rapp. dans le BY et Shiltei Guiborim sur le Rif 10b, lettre 2).

Kol touv