Conversation 72863 - Aide qui tient un jour seulement?!

MarcianoElie
Samedi 7 décembre 2013 - 23:00

Shalom kvod haRav,

Ma question porte sur une phrase de la guemara, il est ecrit : Si l Homme veut prendre un chemin (dans le bien ou dans le mal) alors on l'y conduit et l aide a y parvenir. Cela veut dire que D. nous aide a atteindre nos objectifs dans le bien comme dans le mal. Pourquoi lorsque j etudie le matin par exemple ou que je fais une belle tefila, cela m aide a me comporter de maniere exemplaire avec tout le monde et cela me donne envie de faire encore plus de mitsvot alors que le lendemain je peux ressentir une paresse enorme ou meme encore une apprehension a etudier ou a prier. Si l Homme montre a son Createur qu il veut honnetement revenir vers son Createur grace a des actes et a des prieres, pourquoi celui ci ne nous aide pas plus malgre cette bonne volonte ? j ai l impression que l on nous aide que pendant 1 journee, qu il faut recommencer de nouveau chaque jour. Si telle est le cas que veut dire la Guemara ?

Merci d avance

Rav Samuel Elikan
Lundi 3 février 2014 - 06:04

Shalom,
La guemara à laquelle vous faites référence, si j'ai bien compris, est l'énoncé de Reish Lakish dans TB Shabat 104a (et dans TB Yuma 38a; Avoda Zara 55a; Menah'ot 29b; TY Peah chap. 1, hal. 1; id. Sotah chap. 1, hal. 8; id. Kidoushin chap. 1, hal. 9; cf. aussi TY Shevouot chap. 1, hal. 6 et id. Sanhédrin chap. 10, hal. 1). Il dit ainsi: "quiconque vient se rendre impur - on lui ouvre (la voie); quiconque vient se purifier - on l'aide". Il est clair qu'il y a une différence entre "ouvrir" et "aider".
Le Rav A. I. HaCohen Kook (Ein Aya, Shabat, ad loc.) explique que l'impureté étant contraire à la Volonté Divine et à l'ordre du monde, celle-ci n'est ainsi que tolérée - une ouverture est laissée, toutefois si on fait avancer le monde, on va dans la direction de la Volonté Divine, on va donc dans la "direction" naturelle du monde qui tend vers le bien, vers la Teshouva - ainsi on reçoit de l'aide, on est poussé, soutenu.
Cet énoncé ne semble pas définir une aide qui serait limitée quotidiennement, mais semble bien être une affirmation plus générale.

Mon ami Emmanuel Bloch me signale que peut être vous faisiez référence à l'énoncé dans TB Makot 10b (et dans Tanh'ouma par. Balak, 8; Bamidbar Rabba Balak 20,12) où Rav Houna dit: "le chemin que veut prendre l'homme, par là même il est conduit".
Il est à noter que dans le contexte talmudique cet énoncé est toujours dit dans le cadre de quelqu'un tuant par inadvertance et dans le midrash relativement à Bilam. Les commentateurs au Moyen-Âge ont compris cet énoncé de différentes manières: le Reccanati (Vayikra 19:26) y voit une affirmation ésotérique (quels anges accompagnent l'homme après sa mort), le Ramban (Bamidbar 22:20) y voit l'expression de l'accomplissement de la Volonté Divine dans le monde, le Rav Itzh'ak Areima (Akeidat Itzh'ak, port. 36) écrit que cet énoncé n'est pas différent du précédent ("quiconque vient se rendre impur, etc.") et vient souligner la force du libre-arbitre. Plus tard, le Rav Epstein dans un même ordre d'idée, dans son Torah Temima écrit (Bamidbar 22, note 8) que cet énoncé a la même signification que celui affirmant que "tout est dans les mains du Ciel, sauf la crainte du Ciel". Quoi qu'il en soit, il semblerait que là aussi cela dépasse la cadre limité des 24 heures.

Cordialement,