Conversation 73019 - Créé avant la Création !?

Polska
Mardi 17 décembre 2013 - 23:00

Chers Rabbanim,
Notre lumière a été créée à l'issue du Chabbat, le feu de l'enfer à la veille du Chabbat. Une Baraïta pourtant enseigne : Sept choses ont été créées avant que le monde fût créé , à savoir : la Tora, le repentir, le Jardin d'Eden, l'enfer, le Trône de la Majesté Divine, le Temple, et le nom du Messie. Pour le nom du Messie il est écrit :son nom demeurera éternellement, tout comme son nom a fleuri avant le soleil(Ps.72,17). Paragraphe pris dans le Talmud , traité Pessahim (folio essais). Ma question est : Pourquoi telle chose est créée avant Chabbat et telle autre après Chabbat ? Et le nom du Messie ? Merci pour vos explications, Chalom.

Rav Samuel Elikan
Jeudi 19 décembre 2013 - 16:43

Shalom,
Je vous recopie ici un texte que j'avais écrit il y a de cela plusieurs années sur cette question:

Nos Sages nous enseignent dans le midrash[1] que six choses ont précédé la Création du Monde :
« Certaines ont été créées et d’autres ont été pensées être créées [avant la Création du Monde]. La Torah et le Trône Céleste ont été créés. La Torah, d’où l’apprend-on ? Du verset : « D’ me créa au début de son action [antérieurement à ses œuvres, dès l’origine des choses]» (Mishlei 8 :22). Le Trône Céleste d’où ? Du verset: « Dès l’origine, Ton Trône est ferme : Tu es de toute éternité » (Téhilim 93:2).
Les Patriarches, Israël et le Temple, ainsi que le nom du Messie ont été “pensés“. Les Patriarches, d’où ? Du verset: « Comme du raisin dans le désert [comme les premiers fruits mûrs sur le figuier, j’avais considéré vos Ancêtres] » (Osée 9:10) ; Israël, d’où ? Du verset: « Souviens-toi de ta communauté, que tu as acquis jadis [de ta tribu, ta propriété, que tu délivras] » (Téhilim 74:2) ; le Temple, d’où ? Du verset: « C’est un Trône glorieux, sublime de toute éternité, que le lieu de notre Sanctuaire» (Jérémie 17:12) ; le nom du Mashiah’, d’où ? Du verset: « Que Son Nom vive éternellement ! » (Téhilim 72:17).
Rabbi Ahava fils de Rabbi Zeira dit : la techouva (repentance) aussi [précède la Création], ainsi qu’il est dit « avant que les montagnes fussent nées [avant que fussent créés la terre et le monde, de toute éternité, tu étais le D’ puissant]» (Téhilim 90:2) et au même moment « tu réduis le faible mortel en poussière »(id. 90:3) ».

Nos Sages ne semblent pas très clairs. Que signifie donc ce midrash? Veulent-ils dire que certaines choses ont été crées avant d'autres ? Il est vrai que nos Sages prouvent leurs dires par des versets, cependant il semblerait moins qu'ils se contentent de les commenter, mais plus qu'ils veulent exprimer une idée. Il semblerait que se tient derrière ce midrash une idée fondamentale: avant la création du monde, celui-ci avait déjà un but. Le monde n’est pas créé en vain, sans raison, par hasard. D’ dévoile par la Création du Monde Sa Volonté et par là même le contenu, la direction ainsi que la raison pour laquelle le monde a été créé. Et quel est donc le but du monde ? Ce sont les choses qui ont "précédées" sa création, ainsi que l’expriment nos Sages : la Création ne fait qu’établir la possibilité de leur apparition, de leur présence[2].

La Torah – source de la vie, de la création et son but
La première[3] chose que nos Sages présentent comme « cause », comme raison, de la Création est la Torah[4]. Il semblerait que cela soit également le propos de l'interprétation biblique hyérosélémite[5] traduisant « Bereshit » par « Avec la Sagesse (h’oh’ma), avec la Torah », tout comme l’expliquent nos Sages dans un autre midrash:

« “Au Commencement“ pour le Commencement, et il n’y a d’autre commencement que la Torah »[6].

Le Roi Salomon ne nous affirme-t-il pas dans ses Proverbes[7] que « D’ a basé le monde avec [la] Sagesse »[8] ?
Premièrement, cela signifie que le monde est un acte "intelligent" qui a une finalité, un but. D’ n’agit pas aveuglement, mais avec une Sagesse infinie.

Il semblerait que l’idée voilée derrière tous ces propos est que toute la Création provient de la Sagesse, celle-ci en est la source[9]. En elle, par elle et avec elle D’ a créé le Ciel et la Terre. Cette sagesse est bien entendu la Torah, la Sagesse Divine[10], la Parole de D’. Ainsi, la Torah est effectivement la source de la vie, de toute Création ex nihilo.
« D’ a regardé dans la Torah pour créer le Monde », nous dit le midrash[11]. On peut illustrer cela par le fait que toute construction nécessite un plan d’architecture, de la même manière, le monde a son « plan ». Cependant, il semblerait que les choses soient plus profondes que cela[12].

Que nos Sages veulent-ils nous dire en affirmant que le monde a un « plan » ?

En fait, il s’agit de bien plus qu’un simple plan. En effet, dans notre conception des choses, un plan réalisé, une fois achevé, n’a plus aucune valeur, alors qu’il n’en est pas du tout ainsi de la Torah. Sa réalité et sa valeur se réactualisent à chaque instant dans le monde. Comme un plan constamment dynamique. Dans la Torah, se cache le contenu inhérent du monde. En effet, le monde est un dévoilement, une apparition de la Torah[13].

En d’autres termes, la Torah est l’âme du monde[14]. Le monde est un dévoilement de l’idée de la Torah. Par conséquent, plus celui-ci est proche de la Torah, plus il existe, si l’on peut s’exprimer de la sorte.

La Torah comprise en ce sens là, dépasse la définition matérialiste de parchemins de la Bible, ou de lois pratiques. Il s’agit de bien plus, d’un concept, de la somme de spiritualité et de vitalité du Monde. Il s’agit en fait du dévoilement même de la Volonté Divine.

La Torah sert donc de guide. On ne saurait guère trouver de verset qui ne puisse nous enseigner un quelconque principe, un comportement ou une vision du monde[15]. Il ne s'agit pas seulement des 613 commandements qui sont des lois à proprement parler, mais chaque verset, tant dans son contexte que dans sa signification propre, nous guide.

Il n’y donc pas d’histoire banale dans la Torah. La Torah nous apprend comment nous comporter, comment faire, comment nos Ancêtres ont agi, elle nous instruit, comme son nom l’indique[16], tous, en tout lieu et en tout temps.

La Torah dans ce sens là précède moins le monde qu’elle ne le dépasse. Elle en est la finalité, ainsi qu’insiste le midrash[17]:

« Or la terre n’était que solitude[18] et chaos[19]; des ténèbres couvraient la surface de l’abîme » – [ceci est une] allusion aux quatre exils, « et le souffle[20] de D’ planait sur la face des eaux » - il s’agit de l’esprit du Messie.

Toute l’histoire est déjà présente en filigrane dans la Torah[21].
La Torah comprise ainsi, dans son sens abstrait, ne peut que dépasser notre entendement.
Cependant, elle nous reste intelligible, puisque D’ parle aux hommes dans leur langage[22].
La Torah est donc pleine d’allusions et d’enseignements voilés[23].

Le Trône Céleste
La deuxième chose que le midrash rappelle, comme vu, est le Trône Céleste, littéralement la Chaise d’Honneur. Nos Sages, dans « les Maximes de nos Pères » nous enseignent que « tout ce que D’ a créé dans Son monde, il ne l’a créé que pour Son Honneur »[24]. En fait, cela signifie que tout le but de la Création réside dans le dévoilement Divin.
L’évolution du monde ne fait que dévoiler plus amplement D’.
La conscience de Sa Présence et l’accomplissement de Sa Volonté en tout instant, avec, ou devrait-on dire plutôt, malgré, notre libre-arbitre, devenant finalité.
Le Trône Divin ou de l’Honneur, littéralement, n’est qu’allusion au Dévoilement Divin. L’Honneur de D’ est Son Dévoilement[25].
Le Trône symbolise à la fois la grandeur de quiconque s’assoit dessus, et à la fois la réalité de Sa Présence sur terre[26].
S’il en est ainsi le Trône Céleste précède la Création du Monde, parce que le but de celui-ci est le Dévoilement Divin.
« Ainsi parle l’Eternel : “le ciel est mon trône et la terre mon marchepied… »[27].

Le Trône Divin, en tant que tel, est un élément qui est bien plus élevé que ce qui se dévoile ici-bas dans notre monde ; toutefois, son rôle est justement de se dévoiler au sein de la réalité de celui-ci. C'est-à-dire qu'on découvre l'immanence de la Divinité partout. Ce lien entre l'infini et le fini en a intrigué plus d'un, sans que l'on puisse toutefois nier ce lien, bien qu'il soit difficilement intelligible.

La Techouva
Le midrash, comme vu, continue en nous parlant de la techouva, le fait de revenir à D’, revenir à la Source de Vie. Le fait de pouvoir revenir implique la nécessité d’une certaine distance entre le Créateur et Sa création : le libre-arbitre, principe de base de notre foi[28].
Tout libre-arbitre suppose la possibilité de fauter, c’est donc que la faute était déjà prête à la Création; en effet, le monde ne peut pas avancer sans une certaine dialectique, signifiant la brisure d’un mouvement parfait[29].
Mais ce mouvement n’est pas sans remède.
La techouva doit donc être cosmique, tout comme le mouvement d’évolution du monde, car on ne saurait avancer sans tomber[30].
C'est-à-dire que la faute, tout comme la techouva sont intrinsèques à l'amélioration, qui, d'une certaine manière (et surtout de notre point de vue), vaut mieux que la perfection.

Le monde a donc été créé pour qu’on revienne vers D’, en s’éloignant du mal, s'introspectant, en étant des hommes justes et en propageant le bien à notre environnement ainsi qu'en accomplissant, finalement, la Volonté Divine de manière intègre ; en fait, on doit toujours savoir se relever, peu importe où l'on se trouve.

Israël
Si la Torah est, comme nous l'avons précédemment explicité, un des buts de la Création, il est nécessaire qu'il y ait un groupe de gens qui l'appliquent, la connaissent, l'étudient, et propagent ses "lumières". Il s'agit là du Peuple d'Israël[31].
Il semblerait que ce soit l'intention du midrash lorsqu'il affirme que les Patriarches, Israël, le Temple et le nom du mashiah' sont premièrement "montés en pensée".
Il est évident que ces éléments aient été créés après la Création du Monde, chacun à son heure, toutefois leur idée l'a précédé. Tous ces éléments sont les dévoilements Divins les plus grands que l'on puisse percevoir dans notre réalité.

La Création entière est vouée à cette idée : le dévoilement Divin par Israël[32].

Lorsqu'on parle d'Israël, il s'agit évidemment tout d'abord des Patriarches qui en sont la source, tout en continuant par l'eschatologie tant espérée du Peuple Juif : le nom, c'est-à-dire le dévoilement, du Mashiah'.
L'apogée de ce dévoilement est dans la construction du Temple. Ceux-ci sont "été pensés" avant la Création du Monde, dans le sens où ils constituent son but, en un sens : le dévoilement Divin.
Ainsi, l'on comprend pourquoi la notion d'Israël a précédé la Création : seul le Peuple d'Israël a pour but de dévoiler le Nom Divin[33].

Nos Sages comparent cela[34] à un roi marié à une reine, dont il n'avait pas d'enfant. Une fois, le roi traversant le marché dit: "donnez-moi de l'encre et une plume pour mon fils". Et tous les gens présents à cette scène disaient: "il n'a pas d'enfants et nous dit de lui donner de l'encre et une plume pour son fils ?!".
Ensuite ils se dirent que leur roi devait être un grand astrologue, puisque s'il n'avait pas vu qu'il aurait un enfant de cette femme, il n'aurait pas fait une telle demande.
De la même manière, si D' n'avait pas vu qu'après vingt-six générations (depuis la Création du monde) le Peuple d'Israël allait recevoir la Torah, Il n'aurait pas écrit dans celle-ci "commande aux enfants d'Israël" ou "parle aux enfants d'Israël".

Cette parabole nous explique en quel sens le Peuple d'Israël a précédé la Création : la pensée d'un Peuple qui répand la Volonté Divine précède la Création dont le but est le Dévoilement Divin.

Dans le "Tana Devei Eliahou"[35] on nous raconte une parabole similaire pour nous dire que le Peuple d'Israël précède même la Torah, puisque lui seul peut l'accomplir. On conclue que si le Peuple d'Israël n'existe pas, ni la Torah, ni le Temple ne peuvent exister. Nos Sages ne nous enseignent-ils pas[36] que le mot "Bereshit" – "au commencement", vient nous apprendre que le monde a été créé pour Israël qui s'appelle "reishit" – commencement, prémices.

Il est inutile de rappeler ici le premier commentaire de Rashi sur la Torah:

"Rabbi Itzh'ak dit: on aurait dû commencer la Torah par (Shemot 12:2) "Ce mois-ci est pour vous", puisque c'est le premier commandement que le Peuple d'Israël a reçu, et pourquoi commence-t-on par "Bereshit"? Car "la puissance de Ses haut faits, Il l'a révélée à Son Peuple, en lui donnant l'héritage des nations" (Téhilim 111:6), car si les nations du monde disent à Israël: "vous êtes des voleurs, vous avez conquis les terres des sept peuples", ils leur répondront: "toute la terre est à D', Il l'a créé et l'a donné à qui bon lui semble, par Sa Volonté elle leur a été donnée, par Sa Volonté il la leur a reprise et nous l'a donnée."

C'est-à-dire que la longue histoire de la Création au premier commandement n'a pour but que d'annoncer et publier que le Maître du Monde a créé le monde et a donné la Terre d'Israël au Peuple d'Israël. Ceci est une prise de conscience essentielle.

Notes
[1] Bereshit Rabba 1,4 – cf. cependant T.B. Pessah’im 54a et T.B. Nédarim 39b qui en comptent sept et la Techouva, parmi ces choses ; et Pirkei deRabbi Eliezer chap. 3 (et Radal, ad loc, lettre 21 – par rapport au verset ramené relativement au nom du Mashiah’) qui compte à la place des Patriarches et Israël, le Jardin d’Eden et le Guéhinom, tout comme le Tana devei Eliahou Rabba, chap. 31. Cf. également Zohar, parashat Tsav 34b qui semblerait être la source de Rabbi Shlomo fils de Rabbi Yitzh’ak, auteur d’une des selih’ot dites lors du Jeûne de Guédalia « Az terem nimtah’ou » ; Shoh’ar Tov, 93 ; Tanh’ouma, Nasso, 11 ; et le Sifrei sur Ekev, 37 qui décompte la Torah, le Temple et la Terre d’Israël ; Yalkut Shimoni, Mishlei 942.
[2] Dans ce sens on dira que "l'essence précède l'existence".
[3] Cf. la suite du midrash précédemment cité concernant l’ordre des choses, il semblerait y avoir une discussion sur le sujet.
[4] Cf. Introduction du Ramban à la Torah, basé sur T.B. Shabat 88b : la Torah aurait été écrite feu noir sur feu blanc, dans des éléments surnaturels, puisque le naturel n’existait pas ; cf. encore Torat Haminh'a du Rav Yaakov Sakili, droush 7 qui souligne bien la place et l'importance de la Torah dans la Création ainsi que son lien à celle-ci.
[5] Yeroushalmi sur Bereshit 1:1.
[6] Bereshit Rabba 1, 1 ; cité également par Rashi, ibid.
[7] 3:19.
[8] Cf. encore Jérémie 10:12 et 51:15 ; Sefer Raziel Hamalah', s.v. shin ; Sefer Sodei Razia 1,18 ; Maggid Devarav Le’Yaakov, 102; Sefer Ba'al Shem Tov sur la Torah, Bereshit 6; etc. – la Création n’est que la résultante de la Sagesse Divine.
[9] cf. Ramban sur Bereshit 1:1 qui donne une explication ésotérique d’un midrash : « et c’est une allusion à la sefira de h’oh’ma » ; cf. encore Re'aia Méheimna, Pinh'as 248a ; Shaarei Orah du Rav J. Gikatilia, sur le nom Adnout, appelé parfois yam ; intro. du Rav E. DiVidash à son Reishit H’oh’ma, etc. La littérature ésotérique sur le sujet est très vaste.
[10] Midrash Tanh'ouma, Vayeleh' 2 ; Orot HaKodesh 1, chap. 1. Il y a cependant une différence entre la Torah et la Sagesse dans le monde ésotérique, le Zohar ne dit-il pas que la Torah provient de la Sagesse (torah mih’oh’ma nafka) ? En fait, nos Sages, à plusieurs reprises voient dans la Sagesse qui est Divine un synonyme à la Torah, Divine elle aussi. Alors que dans la kabale, la h’oh’ma, la Sagesse, constitue un attribut, une sefira – au niveau de la conscience humaine on dira qu’il s’agit de tout élément, étincelle première, de Vérité qui ne peut être défini, ni compris, mais uniquement ressenti (cf. p. ex. Sfat Emet, Yitro, 5654). D’aucuns ont proposé que la Sagesse était l’état premier de la Torah, ses principes essentiels, tels l’acte premier (maasseh bereshit) et la direction Divine du monde (maasseh merkava), cf. Gan Naoul du Rav Naftali Hertz Wessely (1725-1805), selon T.B. Yevamot 109b et T.B. H’aguiga 11b ; « Cours de notre maître Rav David Cohen - le Rav HaNazir - sur Orot HaKodesh 1 » (en héb.), Aharon Mondschein, Jérusalem, 2011, p 15.
[11] Bereshit Rabba, 1, id.
[12] cf. Introduction du Maharal de Prague à son livre Tiffèret Israël ; Netivot Olam, Netiv HaTorah, fin du chap. 4 ; début de l’introduction au « 138 portiques de Sagesse » du Ramh’al.
[13] Le Gri"z de Brisk, dans ses (nouveaux) h'idoushim (siman 83) en conclue que lorsque le Monde va selon la Torah, alors tout va selon l'ordre Divin et la nature peut alors suivre son cours normalement, sans catastrophes aucune, dans la plus grande des perfections. Par contre, lorsque celle-ci n'est pas respectée par le Monde entier, chacun à son niveau, les non-juifs en respectant les sept lois Noah'ides, les Juifs en respectant tous les commandements de la Torah et en montrant la voie morale à suive, alors il n'y a ni guerre, ni catastrophe. Par conséquent, conclue-t-il, dans le futur, lors de la Délivrance, il n'y aura pas de guerre et cela ne sera pas un événement surnaturel : le monde au contraire, suit son cours, en allant dans la Voie Divine.
Le Rav Yossef Engel va encore plus loin. Dans ses h'idoushim sur Shevi'it (Otzerot Yossef, p. 51), il considère qu'étant donné que D' a crée le Monde selon la Torah, tout ce qui est "promis" dans la Torah a le même statut qu'une loi de la nature, cependant ceci n'est vrai, ajoute-t-il que si cette loi est midéoraïta (thoraïque), si elle n'est que rabbinique par contre, ladite promesse n'a plus aucune valeur et on ne peut pas compter dessus. Cf. encore resp. Ateret Paz I, 2 Y.D. 8.
[14] C’est la relation que D’ « entretient » avec Sa création, cf. Torat H’ovot HaLevavot de Rabbeinou Bah’ya Ibn Pakuda, portique 1, chap. 10 ; Rambam, Guide des Egarés I, 58 ; Kouzari II, 2 ; Sefer HaIkarim II, 22. Cf. encore Midrash Téhilim 103, 4 selon l’interprétation du Shomer Emounim (HaKadmon – de Rav Yossef Irgaz) II, 9-11 (pour d’autres lectures ou versions, voir T.B. Berah’ot 10a ; Vayikra Rabba 4, 8 ; Devarim Rabba 2, 26 ; Pirkei deRabbi Eliezer, chap. 34 ; Tikounei Zohar, 13 (28a) ; voir aussi Dereh’ Hashem du Ramh’al, I). D’ est partout, mais sa présence n’est pas ressentie (Yiun Yaakov sur Berah’ot 10a).
[15] cf. introduction du Ralbag à la Torah, édité de manière exacte selon manuscrits par le Rav B. Brenner et le Rav E. Freiman, éd. Maaliot, Maaleh Adumim, 5753 (1993), p. 1-13.
[16] le mot Torah vient du mot hora’ah signifiant enseignement, en hébreu.
[17] Bereshit Rabba 2, 4.
[18] Ou « sans forme ».
[19] Ou « vide ».
[20] Ou « l’esprit ».
[21] Le Ramban dans son commentaire de la Torah démontre ce point à maintes reprises : tel événement ou telle parole ne sont que les prémices de faits qui se dévoileront plus tard dans l’histoire. Cf. encore T.B. Ta'anit 9a, Zohar II, 12a, 55b et 59b.
[22] T.B. Brah'ot 31b.
[23] Cf. Rav Alexandre Safran, La Cabale, Payot, Paris, 1988, I, chapitre 1, "réduction de la pensée", p. 127 (de mémoire, il faudrait vérifier)
[24] Pirkei Avot 6, 11.
[25] Cf. Guide des Egarés I, 54.
[26] Cf. Id. I, 9 ; de manière similaire, dans la tradition ésotérique le Trône fait entre autres allusion à la sefira de malh’out (la royauté).
[27] Isaïe 66:1.
[28] Cf. Rambam, Lois de Techouva, chap. 5 et 6.
[29] Dans la littérature ésotérique : la brisure des Vases ou réceptacles (shvirat hakelim) ; cf. « L’Essence de la Torah, la Torah éclairée par la Kabale » du Rav Mordekhaï Chriqui et Dr. Avraham-Gilles Morali, éd. Ramhal, sur parashat Bereshit, p. 21-33.
[30] L’Ecclésisate 7:20 ; Proverbes 24:16.
[31] "La Torah a été donnée pour être accomplie par l'ensemble du Peuple d'Israël", selon Rabbi H'ayim Ben Attar, dans son Or haH'ayim sur Shemot 39:32, cf. aussi Or HaH'ayim sur Devarim 26:8 et comparer à Rabbeinou Bah'yei Ibn Pakkuda, Les Devoirs des Cœurs, portique de l'amour de D', chap. 7 et au commentaire du Sforno sur Shemot 39:32. Il en découle une nécessité d'unité du Peuple par rapport à différents commandements: cf. Mesheh' H'oh'ma de Rabbi Meïr Simh'a de Dvinsk sur Shemot 19:8, 24:3 et 24:7; Maharal de Prague, Tifféret Israël (La Gloire d'Israël), chapitres 29 et 34 et dans l'Encyclopédie Talmudique, XXVIII, "Kol Israël Arèvim zeh lazeh", col. 472-521.
[32] Cf. Shemot Rabba 38, 4.
[33] Vayikra 20:26; Devarim 4:6; Isaie 43:10 et Mahari Kara, ad loc.; Sefer HaIkarim I, 2; Zohar II, 221b; Kouzari III, 36, II, 12, IV, 23; resp. du Rambam, 58 ; resp. du Rivash, 119; Akeidat Itsh'ak du Rav I. Areima, portique 88.
[34] Bereshit Rabba 1,4.
[35] Tana devei Eliahou Rabba, 15 (Ish Shalom).
[36] Vayikra Rabba 36, 4.

Cordialement,