Conversation 78836 - Pourquoi pas "Al netilat Ethrog" ?

PerezL
Mercredi 23 septembre 2015 - 23:00

Bonjour,

J'aimerai savoir pourquoi c'est le loulav 'qui a la chance de bénéficier de la brakha que l'on fait sur les 4 espèces et non pas le étrog, ce qui me parait étrange en y réfléchissant car le étrog symbolise le juif qui etudie et pratique Torah et mitsvot, tandis que le loulav représente le juif qui etudie sans pratiquer.

Rav Samuel Elikan
Jeudi 24 septembre 2015 - 15:29

Shalom,

Vous posez une très bonne question... qu'a déjà posé avant vous Rabbi Yirmiah à Rabbi Zrika (TB Souka 37b).
Ce dernier lui répondit en substance que les quatre espèces sont appelés, ensemble, "loulav" (selon Rashi, ad loc, s.v. ho'il).
En effet, le loulav est la plus grande des quatre espèces et est donc la principale.
En bénissant le loulav, on s'acquitte des autres espèces qui sont moins "grandes", moins "importantes" (selon l'expression de Rabbi Yehonathan de Lunel, ad loc).

Le Méiri rapporte que sa grandeur se mesure selon certain à sa taille, selon d'autres à la taille de son arbre, mais pour lui, le Méiri de Perpignant, il s'agit de sa valeur symbolique du Loulav qui serait plus grande que celle des autres espèces ! Cependant, il ajoute que l'Ethrog ne fait pas partie des espèces à ce niveau là et l'on parle seulement des espèces qui sont accrochées ensemble. Toutefois, comme l'on ne récite qu'une seule bénédiction, on ne va pas en faire une spéciale pour l'Ethrog.

Le Ritva (ad loc) ajoute selon la kabala que le Loulav "symbolise" le concept de Divinité : " ועל דרך האמת פירשו במה שאמרו בהגדה כפות תמרים זהו הקדוש ברוך הוא שנאמר וצדיק יסוד עולם וסודו ידוע ליודעי חן".

Le Arouh' LaNer et le H'atam Sofer dans leurs commentaires sur le Talmud (ad loc) continuent et développent ces explications kabalistiques plus profondément.

Le Rav Yossef Dov Soloveitchik (Reshimot Shiourim, ad loc) explique que l'accomplissement du commandement du Loulav qui est en fait double - "secouer" les espèces et louer D'ieu - s'apprend de verset : "Qu’en même temps les arbres de la forêt résonnent joyeusement" (Divrei HaYamim I 16,33) qui ne parle que du Loulav. En réalité le Loulav est la seule espèce dit-il que l'on peut secouer et qui est un signe de louange, comme le note le midrash, tel un drapeau, etc. les autres espèces n'ayant pas cette possibilité, elles dépendraient alors du Loulav qui est plus "important".

H'ag sameah' !