Conversation 79205 - Pâte au vin

mermer
Mercredi 25 novembre 2015 - 23:00

Peut-on mettre du vin -kasher- dans la pâte de la hallah ? Shabbat Shalom !

Rav Samuel Elikan
Dimanche 29 novembre 2015 - 08:44

Shalom,
Oui.
Cordialement,

DanouCohen
Lundi 30 novembre 2015 - 23:00

Sur la 79205

Bonjour Rav,

Si l'on perçoit le goût du vin dans la pâte à 'hallah, ne devient elle pas mézonot? (Pour les sefaradims)

Si la pâte est pétrie avec une majorité de vin, ne devient elle pas mezonot même pour les Ashkénazims?

Merci beaucoup

--
Question envoyée via l'application iphone

Rav Samuel Elikan
Mardi 1 décembre 2015 - 08:45

Shalom,

Oui, vous avez raison.

Mais si on fixe un repas sur ce pain, on devra tout de même se laver les mains et réciter "hamotzi" (cf. TB Berah'ot 42a; Sh. Ar. et comm. OH 168,6).

Cordialement,

DanouCohen
Lundi 30 novembre 2015 - 23:00

Sur la 79232:

Bonjour Rav,

Avant tout, je tiens a vous remercier pour vos réponses détaillées (vous avez récemment répondu a un certain nombre de mes questions).

Concernant du pain mezonot, par exemple pétri avec du vin, vous précisez qu'on fera motsi lorsqu'on sera Kove'a Se'ouda.

L'ennui, c'est que j'ai constaté que beaucoup de personnes pensent que cette notion est relative à la personne:

Je mange de la salade, ou même des pâtes avec un peu de pain, il s'agit de mon repas, donc je devrais faire motsi sur mon pain mezonot.

En réalité, la notion de Kove'a se'ouda fait l'objet de nombreuses discussions, qui en général prennent en compte 2 paramètres:

- le volume de pain mezonot consommé (ex: 216g minimum selon le Yalqout Yossef)
- le sensation de satiété (pour le Baal Hatania)

Le premier paramètre est toujours considéré mais pas le deuxième.

Je voulais juste préciser cela, car fabriquer de la 'halla avec du vin peut s'avérer problématique. S'il devient mezonot, car on ne pourra pas forcer tous les convives a consommer le minimum requis.

--
Question envoyée via l'application iphone

Rav Samuel Elikan
Jeudi 25 février 2016 - 17:58

Shalom,

Avec plaisir. Merci pour les encouragements.

Tout d'abord, merci de votre contribution.

Je voulais juste préciser qu'il y a différents usages concernant la mesure de "kviat se'ouda".
En effet, certains ont l'usage de compter 216 g et plus, en plus de la sensation de satiété.

Mais d'autres ne se basent que sur le critère de la satiété (cf. TB Berah'ot 42a; Tour et BY OH 168).

La mesure de ce critère de "satiété" est en discussion : selon les Tossfot R"Y et selon le Rosh on va selon la moyenne générale, selon le Ra'avad et le Rashba par contre cette mesure est subjective.

Le Shoulh'an Arouh' (OH 168,6) suit le R"Y et le Rosh et fixe qu'il s'agit d'une mesure objective moyenne.

Toutefois, le Beour Halah'a (ad loc) ajoute que pour les gens âgés et les enfants, étant donné qu'ils arrivent à satiété plus vite, la mesure devient subjective, en se basant sur le Ra'avad et le Rashba.

Le second avis - défini plus haut comme second critère - qui dit qu'il faut une mesure "exacte" soutient qu'il faut la mesure de "perass".
C'est l'avis notamment du Rema de Pano, de Maharam Ben H'aviv, du Beit David (OH §82) selon le TB Eirouvin 82b qui affirme que c'est la mesure de pain que l'on mangeait dans un repas moyen.
Selon Rashi cette mesure correspond à 4 œufs, alors que pour le Rambam - 3.
Et bien que la majorité des gens ne sont pas rassasié par une telle quantité, étant donné que c'est la quantité de pain correspondant - on y voit une mesure de satiété. Certains ont mesuré cette quantité d’œufs en "poids d'eau" - un œuf équivalant à 56 grammes (H'ida dans Mah'zik Brah'a 168,6; Kaf HaH'ayim (ad loc), s.k. 55-56). 4 œufs font donc 224 grammes. D'autres ont compté 54 grammes et sont donc arrivé à 216 grammes (Yalkout Yossef que vous citez).
Toutefois, beaucoup ne sont pas d'accord pour compter en poids et compte en volume.

Quoi qu'il en soit, il faut savoir qu'une erreur dans ce cas n'est pas tellement grave.
En effet, pour de nombreux décisionnaires si l'on récite mezonot et a'l hamih'ya sur du pain on est acquitté (Shoulh'an Arouh' HaRav 168,8; H'ayei Adam 58,1; Yabia Omer II OH 12). Idem si l'on récite HaMotzi et Birkat HaMazon sur "pat haba bekissanine" (Nishmat Adam 37,1; Mishna Beroura 208,s.k. 75; Kaf HaH'ayim (Sofer) 168, s.k. 43; et c'est également ainsi que le résume le Rav Moshé Lévy dans son Birkat Hashem t. II, 3, 2,69).

Cordialement,