Conversation 8094 - Silence, on repete!

Anonyme
Dimanche 13 juillet 2003 - 23:00

chalom

pourquoi a-t-on besoin de faire une repetition a la amida?
dans certaines synaguogues marocaines on prie moussaf sans repetition,pourquoi?

merci

Rav Elyakim Simsovic
Lundi 14 juillet 2003 - 23:00

La prière de la communauté a deux dimensions : une individuelle et une collective. Dans un premier temps nous prions chacun individuellement, mais tous ensemble, selon la belle expression du grand-rabbin Jaïs zal qui fut un prestigieux grand-rabbin de Paris : une prière individuelle dite en commun. C'est une dimension de la prière ou chacun priant pour lui-même prie pour tous (un pour tous). Et puis il y a une reprise de la prière par l'officiant au cours de laquelle aura lieu le rite de sanctification - la qédoucha - et là c'est l'effort d'unification inverse qui se fait. Techniquement, il s'agit d'acquitter de la prière ceux qui ne savent pas et qui en répondant baroukh hou oubaroukh chémo amen aux bénédictions de l'officiant s'associent à la prière et ainsi s'en rendent quittes (tous pour un). Dans un sens plus profond il s'agit de réaliser l'unité des fidèles dans un ensemble qui les dépasse et les transcende qui s'appelle le tzibbour qui s'exprime par la voix de son délégué, le chalia'h tzibbour, afin que se réalise Tu es Un et Ton Nom est Un et qui est comme Ton peuple Israël, peuple Un - sur la terre...

La répétition de la prière se passant hélas souvent dans le brouhaha des conversations particulières, Maïmonide déjà de son temps a recommandé d'écourter les offices longs des jours de Chabbat et fêtes en faisant Moussaf "mixte" la première partie à haute voix jusqu'à la Qédoucha et la fin à voix basse (de notre temps, la plupart des gens priant avec un siddour, l'argument d'ignorance a perdu de sa pertinence).