Conversation 8215 - "Tu m'es mari selon la loi de Moise et d'Israel

Anonyme
Jeudi 17 juillet 2003 - 23:00

Shalom
Il existe une nouvelle tendance, lors de la Houppa, qui consiste en ceci : de la meme facon que le marie prononce a la mariee : "Hare at mekoudechet li ..." , la mariee prononce une phrase qu'elle aurait choisit et qui symbolise leur union .
J'ai vu plusieurs rabanims accepter cet original rajout (que je ne trouve pas du tout deplace tant que c'est fait avec bon gout) . Certains paraissaient un peu choques , d'autres regardaient ca avec bienveillance . Donc j'en deduis que cela n'est pas strictement interdit , et que le seul probleme pourrait resider dans le fait qu'il y a un cote peut etre ..impudique ... a ce que la mariee prenne la parole devant toute l'assemblee .
Moi je trouve ca joli et legitime , et ca rend la mariee un peu plus ..."active" sous une Houppa ! moins , passive et c'est normal qu'elle aussi veuille marquer le coup.
Qu'en pensez vous ?
Et si vous n'y voyez pas d'interdit , pourriez vous conseiller quelques uns de nos Textes dans lesquels les femms pourraient puiser et qui seraient a leur place lors de cet important evenement qu'est le mariage ?

Merci d'avance !

Rav Elie Kahn z''l
Samedi 23 août 2003 - 23:00

Beaucoup de couples que je marie voudraient effectivement que la mariée soit un peu plus active sous la h'oupa que ne l'était leur mère et grand-mère. Ceci est somme toute naturel, puisque les femmes tiennent dans notre société, en dehors de leur foyer, une place plus centrale que n'occupaient leurs ancêtres.
Quelles sont les possibilités de répondre à cette attente?
Certaines mariées demandent de passer une alliance au doigt de leur fiancé, après que ce dernier leur ait remis la leur. Le Rav Moché Feinstein refuse cette éventualité (1). En plus du fait qu'il y a là une imitation flagrante de la cérémonie de mariage telle qu'elle se pratique à l'église, où se fait un échange d'anneau, il y a aussi un problème plus juridique et technique, qu'il serait un peu compliqué d'expliquer ici.
Cependant, il nous arrive en Israel, quand nous faisons des mariages de couple non religieux pour qui le mariage égalitaire est quasimment une condition sine que non pour se marier selon la Halakha, d'accepter que la mariée remette un anneau au mariée, mais pas immédiatement après que celui-ait ait remis la sienne à la mariée, mais à la fin de la H'oupa, après les Cheva Berakhot. De plus, la mariée ne prononce pas une phrase équivalente à celle que prononce le marié, à savoir que le don de l'alliance a un rôle au niveau du mariage, mais elle lit un texte qu'elle a choisi, ou que le Rav lui a proposé. Avant la remise de la bague, je dis que la cérémonie est terminée, et que la mariée désire rajouter quelque chose (2).
Ce n'est donc pas strictement interdit, et le problème n'est pas un problème de pudeur. Il est un peu dur de parler de ce problème lors d'un mariage alors que la mariée est de toute façon au centre de la scène.
Je propose aux mariées d'autres possibilités, si elles veulent être actives.
Il n'y a pas d'interdiction que la mariée prononce un Dvar Tora sous la H'oupa, au cours duquel elle aura l'occasion de remercier D'ieu, ses parents et les invités, de rappeler le souvenir de qui lui semble bon etc etc…
J'ai l'habitude de conseiller aux couples que je marie de signer en sus de la Ketouba un accord supplémentaire, égalitaire qui protège les deux membres du couple en cas de difficultés ultérieures. J'ai expliqué par ailleurs de quoi il s'agissait (réponse 3406). On signe cet accord sous la H'oupa, et la mariée le signe aussi.
Comme vous le voyez, il est possible de concilier la Halakha et le désir des femmes d'être plus actives dans la vie religieuse. Certains verront dans cette aspiration une tendance contraire à la Halakha et affirmeront que cela ne s'est jamais vu ni fait. Ce à quoi je réponderai que ce la ne s'est jamais fait parce qu'il n'y a jamais eu de demande, et qu'il ne nous revient pas d'inventer de nouvelles interdictions.

Références: 1: Igroth Moché E. H. 3, 25; 4, 13. 2: Voir l'article du Rav Ariel Picard, Th'umin, 20, page 311.

Anonyme
Samedi 23 août 2003 - 23:00

[ suite cheela 8215 ]

> Certaines mariées demandent de passer une alliance au doigt
>de leur fiancé, après que ce dernier leur ait remis la leur.
>Le Rav Moché Feinstein refuse cette éventualité

Cette partie de votre réponse à la cheela m'a interpellé, et j'aurais voulu poser une question là-dessus.

Si mes souvenir sont exacts, dans la guemara Qidouchine, on ramène le passouq "ki iqa'h ich icha" (lorsqu'un homme prendra une femme) ; et, du fait qu'il est écrit "ki iqa'h" (il prendra) et non "ki tiqa'h" (elle prendra), on en déduit que l'homme est le "principe actif" dans les qidouchine : c'est lui qui doit faire l'action de passer l'anneau à la femme.

Naïvement, je pose donc la question : pourquoi ramener l'avis de notre Maître, le rav Feinstein (zal), alors que la Guemara semble déjà claire à ce sujet ?

Merci beaucoup de m'éclairer.

Rav Elie Kahn z''l
Dimanche 24 août 2003 - 23:00

Généralement, ce que disent les rabbins des générations postérieures a sa source dans les écrits des générations qui l'ont précédé. Le fait que c'est à l'homme d'être "mekadech" a effectivement donc sa source dans la Guemara. Si j'ai cité le Rav Moché Feinstein, c'est qu'il traite explicitement de l'éventualité que la mariée donne aussi un anneau, ce que ne fait pas la Guemara.