Conversation 83789 - Se recouvrir la tête d'un Talit pendant Birkat Cohanim ?!

yhbtysey
Lundi 9 juillet 2018 - 11:07

Bonjour Rav,

D'abord je vous remercie en général pour vos réponses très précises et sourcées.

Je me permets de réagir car je n'ai pas compris votre réponse: elle part du principe que l'on voit les mains des cohanim.

Or, de nos jours, on ne les voit plus puisqu'eux mêmes sont couverts d'un talith.

On ne risque donc pas de voir la chehina dans leurs mains et donc on ne risque pas un affaiblissement de vue.

Pouvez vous m'expliquer svp?

Je vous remercie beaucoup

Rav Samuel Elikan
Lundi 9 juillet 2018 - 14:02

Shalom,

Merci pour vos encouragements qui font chaud au cœur.

Vous avez tout à fait raison de souligner qu'il existe une différence si on part principe que l'on voit les mains des cohanim ou pas, or effectivement, comme vous le dites bien, "de nos jours, on ne les voit plus puisqu'eux mêmes sont couverts d'un talith".

Toutefois, toutes les sources que j'ai cité parlent exactement de cela - bien que les cohanim se recouvrent les mains l'usage est néanmoins de regarder ailleurs / vers le bas / de se recouvrir d'un talith et ce, pour deux raisons :

1. Pour se concentrer sur la bénédiction (Rav Bah'rah' et Ben Ish H'ai, cités dans ladite réponse).

2. De peur qu'il y ait un heiseah' hada'at - que notre pensée soit occupée par d'autres choses (Kaf HaH'ayim cité plus haut).

 

Par ailleurs, je n'ai jamais vu quelqu'un qui a regardé vers les cohanim et dont la vue aurait faibli à cause de cela, c'est pourquoi j'ai bien précisé, avec l'enseignement du Rav Y.D. Soloveitchik que cet adage talmudique est à comprendre comme une métaphore parlant de nos conceptions spirituelles.

La halah'a n'est pas fixée ainsi à cause de la possibilité de voir ou non la Sheh'ina, d'ailleurs de la guemara il ressort qu'en dehors du Temple, il n'y aurait aucune sheh'ina ou quoi que ce soit d'autre entre les doigts du Cohen... (nonobstant les propos du Zohar (également cité plus haut) qui soutient le contraire).

J'invite d'ailleurs chaleureusement quiconque le souhaite à lire le commentaire du Rav S.R. Hirsch sur les versets de la Birkat Cohanim (Bamidbar, chap. 6) qui note bien qu'il ne s'agit nullement d'un acte magique ou quoi que ce soit du genre et que l'interdit de regarder vient bien souligner cela, pour qu'on ne vienne pas à s'y tromper.

Cordialement,