Conversation 84041 - L'Assemblée de Dieu - kézako ?!

sharaf
Mercredi 21 novembre 2018 - 11:38

Chalom à vous, 

Je ne comprends pas ce que veut dire précisement "assemblée de dieu", kehal hachem ?

Autre question, un juif converti ne fait pas parti de l'assemblée de dieu, qu'est ce que cela veut dire ? 

Merci à vous !

Rav Samuel Elikan
Jeudi 22 novembre 2018 - 21:06

Shalom,

Dans le 23ème chapitre du Livre de Devarim (Deutéronome), on lit à six reprises le concept d'Assemblée de Dieu (Kehal Hashem) dans les versets 1 à 9.

Les commentateurs expliquent que "venir à l'Assemblée de Dieu" signifie se marier avec une femme juive. C'est-à-dire que la Torah ne s'occupe absolument pas ici de la question du processus de conversion, mais du droit ou de l'interdit pour un homme, qu'il soit juif mais "interdit de venir à l'Assemblée de Dieu" - telle une personne née d'une relation adultérine (mamzer), ou quelqu'un dont les testicules seraient grandement endommagées (karout shofeh'a) - ou qu'il soit non-juif (Ammonite, Moabite, Edomite ou Egyptien) de se marier avec une femme juive et de fonder avec elle une famille.

La question du mariage n'est pas, comme on aurait pu le penser, une question personnelle uniquement. Le fait de fonder une famille, selon la Torah, semble être un privilège que la "société" accorde à un homme et à une femme. Ainsi, la famille reçoit plus sa légitimité par la force que par la force de leur amour mutuel.

Le terme de "kehal Hashem" marquerait alors le fait que la société du Peuple d'Israël est plus mue par un but commun que par les circonstances créant notre lien social, notre histoire commune ; ce but est l'Alliance avec Dieu. Il devient donc évident que l'agencement de notre identité se fasse par des limites sociales et morales - normes qui sont lues selon les récits historiques, c'est-à-dire notre histoire avec ces peuples.

Quant à la question de savoir si les convertis font partie de l'Assemblée de Dieu ou non, elle ne fut soulevée que plus tard, par nos Sages (Talmud de Babylone 72a-b). Ce fut sujet à vive discussion.

L'avis retenu est  double - d'une part, un/e converti peut se marier avec un conjoint juif né d'une relation adultérine (mamzer), mais également, d'autre part, s'il est un homme, avec une fille de Kohen (kohenet). 

(cf. Rambam, hil. Issourei Bia, chap. 15, hal. 7 ; Tour et Shoulh'an Arouh', Even HaEzer, §4, al. 22).

 

Cordialement,