Conversation 90645 - Relations intimes

fc
Dimanche 20 avril 2025 - 22:42

Bonjour,

je suis marié depuis près de 20 ans.
J’ai toujours fait le premier pas pour avoir des relations intimes (ce que je regrette d’ailleurs).
Mais depuis peu ma femme est entrée en période de ménaupose et ne cesse de me répéter que l’envie diminue après chacun de nos rapports (dur d’entendre cela tout le temps). Elle me demande de limiter nos relations intimes à 1 fois par semaine maximum. Je peux le comprendre et je respecte d’ailleurs ses règles. Mais malgré cela souvent elle refuse ou accepte mais me fait bien  «sentir » que c’est dans la contrainte. Ce qui me frustre beaucoup car j’ai l’impression de la « forcer » ou de l’entraîner à avoir des relations sans envie. Et je commence à avoir du mal a lui demander, j’ai presque honte. Ça me géne. Nous avons parlé de cela. Et quand je lui demande alors de venir vers moi quand elle se sent prête, elle ne fait jamais le 1er pas. Cette situation m’agace, vraiment et je ne sais plus comment m’y prendre. Nous nous disputons parfois sur cela. Pourriez vous me conseiller.
Merci.

Nathaniel Zerbib
Vendredi 30 mai 2025 - 08:55

Chalom,

Tout d'abord, merci pour votre message, sincère et touchant.

Il est important d’abord de reconnaître que ce que vous ressentez est légitime : la frustration, la gêne, l’impression de déséquilibre dans l’initiative, et la douleur de se sentir peut-être non désiré. Ce sont des sentiments que de nombreux hommes dans une relation longue peuvent traverser, surtout lorsque le corps, les émotions et les attentes évoluent avec le temps.

Vous avez fait preuve de compréhension en acceptant ses limites, en essayant de dialoguer, en lui proposant de prendre l’initiative. Cela montre votre volonté d’entretenir un lien respectueux. Mais lorsque l’intimité devient une source de tension constante, il est naturel de se sentir perdu.

Il faut ici distinguer deux niveaux : le besoin physique et émotionnel que vous exprimez (et qui est sain), et l’incapacité actuelle de votre épouse à y répondre librement. Si l’intimité est vécue comme une obligation ou une corvée, elle devient une source de douleur des deux côtés. Pour vous, parce que vous vous sentez honteux ou coupable d’un désir que vous ne devriez pas avoir à refouler. Pour elle, parce qu’elle peut se sentir prisonnière d’une attente qu’elle n’a plus la force d’assumer.

Il peut être utile d’envisager un accompagnement extérieur : un thérapeute de couple, ou même un conseiller conjugal formé à ce type de situation. Il ne s’agit pas ici de “rétablir une fréquence”, mais de retrouver un espace de sécurité et de vérité dans la relation, où chacun peut dire ce qu’il ressent sans blesser, et où l’on peut réapprendre à s’aimer autrement.

Sur le plan spirituel, il est aussi bon de se rappeler que la mitsva d’intimité dans le couple n’est pas unilatérale, mais réciproque et fondée sur la bienveillance et le respect du rythme de l’autre. Cela ne signifie pas s’effacer ou se résigner, mais trouver des formes de lien, de tendresse, d’échange, qui redonnent envie, peu à peu, de se rapprocher — peut-être autrement qu’avant.

Courage à vous. Votre volonté de préserver votre couple avec dignité et pudeur est précieuse. Il n’y a pas de solution miracle, mais il y a une voie possible, si vous continuez à marcher à deux, même lentement.

Bivrakha.