Conversation 90722 - Yetser Hara

Bonjour,
Je vous écris car je souhaiterais vous poser une à 2 questions :
- Il m'arrive de me demander si ma maison n'est pas porteuse d'un Yetser Hara et je me demande dans quelle mesure on peut le savoir
Nous sommes arrivés ici et au bout d'une semaine nous avions des soucis avec nos voisins du dessous (police, plaintes, etc... sous fond d'antisémitisme déguisé..)
Nous avons également eu mon épouse et moi plusieurs soucis, de santé notamment, ainsi qu'un de nos enfants récemment
Je fais peut être un rapprochement raccourci mais je me demande s'il peut y avoir un lien entre les ondes qui traversent la maison et le reste, les moins bonnes choses qui arrivent. J'ai pourtant fait changer toutes les mezzouzoth il y a 3 ans maintenant, donc peut être je me trompe mais dans le doute.
Il est aussi question que nous changions d'appartement bientôt j'espère, mais pour le moment nous occupons toujours celui-ci..
Autre question, qui n'a rien à voir (ou pas), je vois le chiffre 613 un peu partout, dans la rue , sur des panneaux, sur des plaques minéralogiques
Savez vous ce que cela peut signifier?
Merci beaucoup pour vos réponses
Mie

Chalom,
Concernant l’ambiance spirituelle de votre maison, il est tout à fait naturel de ressentir parfois une forme de lourdeur ou de malaise dans un lieu, surtout lorsqu’il s’y accumule des tensions, des épreuves ou des expériences négatives. Dans la tradition juive, bien que l’on ne cherche pas systématiquement à attribuer un mal-être à une entité ou à un Yetser Hara localisé, nous reconnaissons que certains lieux peuvent être plus propices à la kedousha (sainteté) que d’autres, selon les événements qui s’y déroulent, les gens qui y habitent, ou même leur histoire. Le Yetser Hara, lui, est un penchant intérieur propre à chaque être humain. On ne parle pas habituellement d’un Yetser Hara qui "habiterait une maison". En revanche, certaines ambiances spirituelles ou influences extérieures peuvent rendre plus difficile le service divin, la paix ou la sérénité. Cela dit, il n’est pas rare que des Tzadikim (ou des personnes attentives) perçoivent qu’un lieu ne "résonne pas bien" avec eux spirituellement. Ce ressenti peut venir de différents éléments : une mauvaise mazal (influence astrale), une histoire ancienne du lieu, ou tout simplement une accumulation de stress.
Quelques pistes concrètes dans la tradition pour "assainir" un lieu : faire vérifier les mezzouzot à nouveau, même si elles ont été changées il y a trois ans — une mezzouza peut devenir pasoul sans qu’on le sache ; inviter un talmid ‘hakham à venir faire une berakha dans la maison, ou y faire un moment de limoud (étude de Torah, lecture des Tehilim, Zohar, etc.) ; augmenter la paix entre les membres du foyer, et multiplier les gestes d’amour, de chesed, et les paroles positives dans la maison — cela purifie naturellement l’atmosphère. Parfois, changer de lieu est effectivement salvateur, surtout si vous ressentez depuis longtemps une impression pesante, et que les efforts pour y rétablir la sérénité n’ont pas porté leurs fruits.
Concernant le chiffre 613 que vous voyez souvent, dans la tradition juive, 613 est un chiffre hautement symbolique : il correspond aux 613 mitsvot de la Torah (248 positives et 365 négatives), et représente donc la totalité de l’engagement spirituel que l’âme juive a envers le Créateur. Le fait que ce chiffre apparaisse souvent à vos yeux peut bien sûr n’être qu’un hasard, mais il est aussi possible que ce soit une forme de rappel divin discret, un clin d'œil du Ciel pour vous encourager, vous soutenir, ou vous inviter à vous rapprocher encore plus de la Torah et des mitsvot. Dans la pensée juive, nous croyons que rien n’est tout à fait "par hasard". Lorsqu’un même signe revient souvent à nos yeux, il vaut parfois la peine de s’y arrêter, de réfléchir, et de se poser une question simple : "Qu’est-ce que ce message m’inspire à améliorer ou approfondir dans ma vie ?" Cela ne signifie pas que vous devez tout changer soudainement, mais peut-être que c’est une invitation à renforcer un domaine : prière, étude, paix familiale, tsedaka, etc.
En résumé : il est légitime de ressentir une certaine tension liée à un lieu. Il ne s'agit pas forcément d’un "Yetser Hara dans la maison", mais peut-être d'une atmosphère spirituelle à rehausser. Il existe dans la halakha des moyens concrets d’"assainir" une maison. Le chiffre 613 qui revient peut être interprété comme une encouragement divin à renforcer votre lien avec la Torah, dans la sérénité, pas dans l’angoisse.
Bivrakha.