Conversation 90916 - Relations humaines
Chalom rav,
J’aimerais vous exposer une situation qui me dérange, j’étais très proche d’un ami, il me confiait ses souffrances et pensées, mais en rencontrant de nouvelles personnes, j’ai soudainement eu un degout pour mon ami, ou plutot pour notre relation. J’ai essayé de comprendre d’où cela prévenait et au fur et à mesure j’ai ressenti que dans ma relation avec cette personne, j’étais constament triste, je dépendais de mon ami dans mon bonheur, et j’ai supposé que cela était du au fait que je ne m’accomplissais pas correctement dans cette relation et que je me délaissais moi même en quelque sorte, par exemple je faisais taire ma sensibilité ou d’autres choses. Ainsi quand j’ai revu cet ami, mon degout m’empêcher même de lui adresser la parole. J’ai ecrit une brève explication de mon comportement mais je l’abandonne dans un moment dur de sa vie et je n’arrive pas à savoir si je me suis mal comportée en rompant tout lien sans de vrais explications. Je suis un peu perdu, merci beaucoup pour votre réponse.
Chalom ouvrakha,
La situation que vous décrivez est très humaine et touche à la fois à la sensibilité, à la loyauté et à la recherche d’équilibre intérieur. En réalité, il n’y a pas ici une seule voie juste, mais un besoin de clarté émotionnelle et morale. Il est tout à fait possible qu’une relation, même sincère et pleine de bonnes intentions, devienne avec le temps déséquilibrée ou pesante. Lorsque l’on se sent épuisé, vidé ou alourdi dans une amitié, cela signifie souvent que la relation a cessé d’être mutuelle et qu’elle s’est transformée en dépendance affective. Dans ce cas, prendre de la distance n’est pas une faute, mais une nécessité pour préserver sa santé psychique et spirituelle.
Sur le plan moral, la Torah nous enseigne certes l’importance du ‘hessed, de la bienveillance et de la fidélité à autrui, mais elle ne demande jamais à une personne de s’oublier elle-même ou de se faire du mal pour aider l’autre. La mitsva de “veahavta lere’akha kamokha” implique de s’aimer soi-même aussi, c’est-à-dire de respecter ses propres limites. Vous n’avez donc pas nécessairement mal agi en mettant un terme à cette relation, surtout si elle devenait une source de souffrance.
En revanche, si votre conscience reste troublée, il est possible d’écrire à votre ami un mot bref et sincère, simplement pour dire que vous traversez une période où vous devez prendre soin de vous, sans chercher à vous justifier ou à rouvrir la relation. Cela permet de ne pas laisser une impression d’abandon brutal, tout en respectant votre besoin de recul.
Enfin, il est bon de réfléchir intérieurement à ce que cette expérience vous a appris sur vos besoins affectifs et vos limites. Transformer une relation difficile en occasion de croissance personnelle est déjà une belle forme de téchouva dans le sens spirituel du terme.
Bivrakha.