Conversation 17105 - Suis je un degenere?

NathanninNathan
Dimanche 13 juin 2004 - 23:00

Sans manquer de respect à nos ancêtres, puisque nous savons qu’ils se reproduisaient par endogamie, et que ce processus conduit à un appauvrissement du pool génétique et qualitatif (il suffit de contempler quelques tableaux des Grands d’Espagne), devons-nous en déduire que nous, les Anashim ne serions plus à la hauteur de ce qu’était Adam ?
Par ailleurs, Anashim ayant pour Rachi une connotation très positive (cf son peirouch de Chlakh Lekha), « méritons-nous » cette dénomination ?
De l’autre côté, comment se fait-il qu’en hébreu moderne, anashim désigne l’ordinaire du genre humain et que pour désigner les « gens de bien », on emploie le vocable Ishim (cf Adin Steinsalz, « Ishim batalmud ») ou adam (cf Zohar Argov « oukhmo koulam, ani rak ben-Adam, ayef oumeoukhzav ve rak holem lihiot adam ») ?

Rav Elyakim Simsovic
Lundi 14 juin 2004 - 23:00

Il y a l"hébreu de tous les jours et l'hébreu de la Thora. Ce qu'en un temps pas si lointain même les hilonim en Erets Israel appelaient "ivrit shel shabbat".
En "hébreu du shabbat", on ne s'adresse pas au roi (ou au président de la république) en disant adoni, mais "ishi".
La différence, c'est qu'en hébreu courant, anashim n'est pas le pluriel de ish mais de enosh. Dans l'hénreu de la Thora, les anashim sont des personnages importants, des gens de valeur. Dans l'hébreu de tous les jours, ce n'est rien de plus que "les gens", un addition d'individualités, de celle qui fait les foules anonymes mais nombreuses.

Rêver d'être un homme peut avoir au moins deux sens. Rêver d'en être un mais ne l'être que dans le rêve ou savoir ne l'être pas mais rêver de le devenir et savoir que si le rêve est assez fort il deviendra réalité.

Quand Kipling dit "tu seras un homme, mon fils", il s'adresse à un homme mais les deux mots n'ont pas la même signification.

Oui, l'appellation Homme reste à mériter. Comme le nom d'Israël. Et en attendant nous ne sommes que les Bené-Israël, les fils de l'homme Jacob qui lui a déjà mérité pour lui-même d'être appelé Israël par Dieu et par les hommes.
Mais être Bené-Israël comme bené-Adam signifie avoir relevé le défi et avoir accepté de tenter l'aventure. Dans le risque de cet engagement, le mérite du nom est déjà présent, encore en creux, si je puis dire, mais cela signifie que sa place est déjà préparée.