Conversation 18690 - Deux Isaie?

NathanninNathan
Lundi 23 août 2004 - 23:00

Shalom Rav, Rav
vu la quantité de travail que vous avez fournie, je ne voudrais pas vous surcharger, donc 3 questions par jour max (et si c'est encore trop, n'hésitez pas à me le faire savoir)
Or donc :
1) J’ai lu dans l’Histoire Universelle des Juifs dirigée par S.E. Mr l'Ambassadeur d'Israël en France Elie Barnavi, que le livre d’Isaïe regroupait en réalité les dits de deux prophètes, le second ayant vécu à Babylone vers l’époque de Jérémie (si je me souviens bien). Confirmez-vous cela, ou s’agirait il d’une thèse dans le mouvance des deutéronomistes ?

2) J'ai lu que le Talmud décrivait quatre nuances de « ki ». Quelles sont-elles ? D'autre part, lorsqu’on rencontre une occurrence de « ki » (ki tov, ki tetse, kidmoutenou etc.) ou de « be » (bereshit, betsalmo, beyado, etc.), doit-on considérer ce mot/préfixe comme porteur de toutes les nuances simultanément (comme « YHVH est El est Tseva-ot est Shadday etc. ») ou de l’une d’elles en particulier, à saisir selon le contexte ou la lecture qu’on en fait ?

3)j’ai trouvé ceci sur modia.org :
gadol talmoud Torah yotér méatsalate néfachote
L’étude est plus grande que de sauver des humains. Meguila 16
Je ne peux y souscrire au sens pchat, mais je ne pense pas me tromper que comme dans toute la guemara, ceci n’est pas à prendre au premier degré. Pourriez-vous me l’expliquer, svp ?

Un très grand merci pour ce superbe site qui m'a décidément bien manqué!

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 29 août 2004 - 23:00

Pourquoi diantre aller puiser de l'eau avec des outres percées dans des puits desséchés ?
Cette légende du Second Isaïe issue de la critique biblique a déjà fait long feu et les qualités et compétences de M. Elie Barnavi en matière de tradition juive sont quelque peu sujettes à caution, quelles que soient par ailleurs ses qualifications d'historien des guerres de religion.
Sa récente contribution à l'Exprès montre par ailleurs qu'il n'a pas pour la tradition juive, sa littérature et ses sources un respect exagéré.

Ki signifie selon le cas "car", ou "lorsque".
Vous confondez ici "ki" en tant qu'adverbe avec le préfixe "ké" (devenant "ki" lorsque le mot auquel il est accolé commence par une consonne munie d'un cheva, comme dans kidémouténou, ou "ki" est l'abréciation de "kémo" et n'a rien à voir avec "ki" toujours mot entier invariable.
Toutes les lectures sont envisageables, mais pas nécessairement superposables.

J'ai déjà répondu à la 3ème question posée séparément (Voir l'étude ou la vie, 18713)