Conversation 2543 - Choisir ses Tefilin

Anonyme
Samedi 23 novembre 2002 - 23:00

comment choisir une paire de tefilin ,sofer,sur quoi doit on insister
moyenne des prix,difference sefarade,achkenaz..
Merci a vous et bravo por votre site

Rav Zécharia Zermati
Dimanche 24 novembre 2002 - 23:00

Chalom,

Il serait un peu complexe de vous enseigner "sur un pied" toutes les lois de la Sofrout mais vous avez raison l'essentiel est le Choix du Sofer, il vous répondra à toutes vos questions et si vous savez le choisir, vous lui donnerez à juste titre votre confiance dans tous les points que vous évoquez; comment le choisir , relisez la réponse ci dessous et nous sommes là pour vous éclairer dans le futur:

En effet, votre question est tout à fait d’actualité et la situation dans laquelle nous nous trouvons du point de vue de la cacherout et de la qualité des Sifrei Torah, Téfilinnes et Mézouzot nécessite une grande précaution en matière du choix du Sofer,

Le Mishna Broura (hil’hot téfilinnes siman 37 seif katan 4) écrit à ce propos : « toute personne qui a la crainte de l’Eternel se doit de prêter attention à ses habits ou objets personnels qu’ils soient des plus choisis etc.. a fortiori lorsque l’on parle de ses propres objets de cultes, ceux qui le lient aux cieux, qu’il ne soit pas avare et qu’il recherche en priorité leur cacherout sans prendre compte de leur montant bien que ce dernier soit élevé ! ».

Le Grand Rav ‘Haim Pallaggi, originaire de Turquie, lui aussi souligne le malheur que constitue la qualité des Mézouzot et Téfilinnes et écrit déjà à son époque dans son livre Ténoufot ‘haim (siman 432) « je suis poussé à dire et à penser que la longueur de cet exil tient du fait de la situation des téfilinnes qui ne sont pas cachers etc.. et la raison est bien le fait que les gens achètent leurs Téfilinnes de Sofrim qui ne sont pas suffisamment expérimentés ! Un sofer d’une grande expérience peut parfois se tromper, que dire de quelqu’un non-expérimenté et qui n’a pas étudié de façon parfaite les lois et Dinim qui s’y rapportent ; ces fauteurs ont sur eux la responsabilité de la prolongation de notre exil ! ».

Un des rares métiers que nos sages de mémoires bénies surnomment « une Tâche Divine » est bien celui de Sofer.

Ainsi dans le Talmud du traité de Erouvin (page 13, b) il est bien raconté : « Rabbi Méir raconte, lorsque je me suis présenté devant Rabbi Yshmaël, il me questionnait "mon fils, quel est ton métier ? " et je lui répondais "Sofer Stam" , il s’empressait d’énoncer "mon fils, sois très prudent, cette tâche tient aux cieux et elle est Divine.. si tu en viens à oublier une lettre ou en rajouter une, tu détruis de tes propres mains le monde tout entier ! ».

Le fait de choisir un Sofer qui soit d’une grande crainte de l’Eternel n’est pas une simple et bonne recommandation, cela est une des lois figurant dans le Shoul’han Arou’h (Ora’h ‘haim Siman 32 Seif 20) : « le Sofer se doit d’être d’une très grande crainte Divine et des plus précautionneux de la parole de l’Eternel ».

Vous n’êtes pas sans savoir la fameuse expression que nos sages utilisent lorqu’ils veulent souligner la gravité du métier de Sofer « La tâche de Sofer est plus grave que celle de Sho’het », le Pri Mégadim explique cette expression : « un Sho’het qui se trompe ne vient enfreindre qu’un seul interdit de la Torah et une seule fois (ce qui est déjà en cela grave), mais un Sofer non- expérimenté entraîne l’annulation de la mitsva de Téfilinnes et la prononciation d’une bénédiction en vain chaque jour ! ».

De nos jours, il est des plus importants et indispensables que toute personne qui s’apprête à écrire des Mézouzot ou Téfilinnes, apprenne de façon parfaite toutes les lois de Sofrout et qu’il reçoive de Rabbanim reconnus, d’un Beth-din ou de la Rabbanout elle-même, une autorisation écrite témoignant de ses connaissances et compétences.

Le Shoul’han Arou’h écrit à ce sujet (Ora’h ‘haim 39 seif 8) « on n’achète que d’un Sofer reconnu, expérimenté etc.. s’il a acheté d’une personne non-expérimentée, il doit les vérifier immédiatement ».

L’auteur du Sefer ‘hassidim écrit à propos de cette situation et du niveau des Sofrim « Est-il normal que tout ignorant, sans crainte de l’Eternel qui ait appris à écrire quelques lettres Stam, se revête d’un Talith qui n’est pas le sien et se mette à écrire des Mézouzot ou Téfilinnes ! ».

Le Grand Rav Chémouel Abouhav va plus loin en tranchant dans son livre de mémoires (Zikaron 9) « une personne ne peut se permettre d’écrire même une seule lettre etc.. sans avoir reçu un diplôme et autorisation du Beth-din qui l’ont vérifié maintes fois etc.. et lui ont posé à plusieurs reprises des questions sur ses connaissances et sa façon d’écrire etc.. ».

Dans le même sens écrit le grand Sage Maari Assad (Siman 298) « Tout Sofer doit posséder une lettre de Kabbala (diplôme) de son Maitre etc.. et de nos jours on demande qu’il obtienne aussi l’autorisation du grand Rabbin de la ville etc.. ».

L’auteur du Caf ha’haim tranche de façon définitive dans son livre Kol Yaacov (siman 32 Seif 15), voici ses paroles : « On ne peut ainsi acheter un Sefer Torah, Tefilinnes ou Mézouzot que d’une personne Sofer qui a reçu un diplôme et dans le cas contraire le fait de se les procurer de lui est un interdit ! ».

En résumé :

Vous l’avez bien compris, une belle écriture ne suffit pas pour être Sofer et il est même interdit d’acheter ces objets de cultes d’une personne non reconnue, expérimentée et diplômée, ce derneri se doit d'avoir une Ktav Kabbala.