Conversation 25823 - La volonte du defunt

lagi
Dimanche 25 septembre 2005 - 23:00

Bonjour Rav,

Je vous pose un cas de figure, qui a du deja se produire de nombreuses fois (helas). Un Juif, qui a toujours vecu dans le deni complet de son identite et de sa particularite juive, sur le plan religieux comme sur le reste, emet par ecrit avant de deceder le souhait d'etre enterre dans un cimetiere non-juif, et biensur non-conformement a la halakha. Apres son deces, son epouse, juive, desire se conformer au souhait de son mari, et l'enterrer selon son desir, l'enterrer autrement representant a ses yeux une sorte de trahison. En effet, sachant qu'il a toujours rejete son identite et qu'il a explicitement souhaite des obseques de ce type, pourquoi lui offrir un enterrement different de celui qu'il souhaite?
Je me pose donc la question suivante: quel est le statut de la volonte du defunt aux yeux de la halakha? A-t-elle une respectabilite, une existence? Ses proches ont-ils le droit de respecter sa volonte? A contrario, sa judeite est elle une sorte de donnee transcendante qui exige de ses proches d'outrepasser sa volonte en le faisant Juif malgre lui, et en lui donnant des obseques selon la halakha?
Merci

Rav Elyakim Simsovic
Mardi 27 septembre 2005 - 23:00

Il existe un principe simple de droit hébraïque : eyn chalia"h ledvar avéra, qui pourrait se traduire par : "il n'y a pas procuration pour exécuter une action contraire à la loi". Autrement dit, si quelqu'un ne peut pas exécuter par lui même une certaine opération, il peut donner procuration à un tiers pour l'effectuer à sa place. Mais si cette action contrevient à la loi, celui qui l'exécuterait ne pourrait pas se retrancher derrière le fait qu'il agissait par procuration. Il porte seul l'entière responsabilité de ses actes (indépendamment des sanctions encourues par le mandant).
Les stipulations testamentaires du défunt qui, nommément ou par défaut, instituent un exécuteur testamentaire, sont donc nulles et non avenues dès lors qu'elles ssont contraires à la loi et impliquent pour l'exécuteur d'en devenir complice.