Conversation 27005 - Sandak feminin

toutesadeh
Dimanche 20 novembre 2005 - 23:00

Pourquoi est-ce que la mere du nouveau-ne ne peut pas etre 'sandek' (tenir le bébé sur les genoux pendant la circoncision)?
Portant elle a bien bosse pendant 9 mois pour l'amener en vie, elle ne peut pas etre integrer un peu pour cette premier mitzva, au lieu de rester dans le coin?

Rav Elie Kahn z''l
Jeudi 24 novembre 2005 - 23:00

Chalom,

Il fut des époques bénies où la jeune maman était effectivement bien plus impliquée dans la cérémonie de la Mila qu'elle ne l'est aujourd'hui. Nous le savons par les critiques que ce minhag a engendrées.
"Le minhag de la majorité des endroits que la femme est assise à la synagogue avec les hommes et que l'on fait la mila dans son giron n'est pas cacher. Et ceci même si le mohel est son mari, son fils ou son père. Il n'est pas convenable qu'une femme vienne avec ses plus beaux atours entre les hommes… J'ai longuement protesté contre cela, sans effet." (Tachbets Katan 397, au nom du Maharam de Rottenbourg).
De plus, c'était la jeune maman qui buvait le vin sur lequel on avait récité la berakha, et on disait une prière spéciale pour sa santé (Sidour Rav Amram Gaon, 2, 145 et bien d'autres références).
Ces critiques ont fini pas triompher, et aujourd'hui on se rend à l'avis du Rema qui écrit que si il y a une autre solution, une femme ne sera pas "sandak" (C. A. Y. D., 265, 11). Il précise qu'elle peu amener le bébé jusqu'à la synagogue.
Mais il me semble que si une femme se sent brimée et tenue à l'écart de la mila de son enfant, il faut faire un effort dans le cadre de la Halakha pour qu'elle puisse se sentir plus partie prenante de la cérémonie.
Si effectivement il peut paraître dérangeant qu'elle soit assise au centre de la synagogue avec son bébé sur le genoux pendant que le mohel fait la circoncision (bien que de telles situations sont fréquentes dans le cadre de soins médicaux, où la maman tient son bébé pendant que le médecin l'ausculte ou lui administre d'autres soins), rien n'empêche qu'elle prenne part d'autre manière.
Elle peut par exemple dire "birkat hagomel" lors de la cérémonie. Elle peut faire un discours et expliquer le choix du nom du bébé, comme il semble que le faisaient les matriarches.
Tout cela dépend bien entendu des sensibilités propres à chaque communauté. Mais il me simple impératif de tenir compte aussi des sensibilités des femmes qui ne se contentent plus de la place que l'on accordait à leurs mères et grands-mères, sans pour autant les considérer comme de dangereuses réformées.

Références: Sperber D., Minhaguey Israel, 1, 60; Halikhot Beta, 31, 5)