Conversation 32853 - Tsedaka prioritaire

LEGOLAS
Lundi 21 août 2006 - 23:00

Chalom alekhm,Rabanims, Rabanite ainsi que tous ceux qui s'investissent dans Cheela (meme par une simple lecture)!
Dans son quotidien, un juif est regulierement confronte a une situation ou il doit donner la Tsedaka(que ce soit a son lieu de priere, d'etude,de travail,dans sa famille ou meme,par "hasard" pendant ses loisirs);
De quelle facon est-il conseille de gerer le Une somme d argent destinee a faire la Tsedaka?
Qui sont les beneficiaires prioritaires de cette somme parmis :
1-Les pauvres que l on a l habitude de voir tous les jours
2-Les rabanims ou leurs chlouhims pour la Yeshiva donc le Limud
3-Un jeune couple se mariant
4-Le beth aknesser
5-Une personne proche, pour sa panassa
6-Une famille en detresse
(Je ne suis pas parvenu a faire de categories plus explicites, cette liste
est donc necessairement incomplete)
La repartition des grosses ou petites sommes semble tres compliquee.
Peut on m eclairer?
Merci pour ce site qui sucite une envie de faire une berakha avant de le consulter.

Nathan Schwob
Mardi 27 février 2007 - 07:38

Puisque vous aimez naviguer sur le site, je vous incite (un site) à rechercher les réponses déjà données sur la Tsedaka. Vous y trouverez une partie des réponses.

Pour les petites sommes:
1) Vous pouvez les déduire du budget dont vous disposez.
2) Vous pouvez vous contenter de donner une petite somme aux pauvres que vous voyez tous les jours ou aux quêteurs qui font des tournées sur les lieus de prière etc… ou même au porte à porte. Avec un peu de bon sens vous ajusterez la somme à la personne.

Pour la priorité:
1) Les pauvres (les proches qui n'ont pas de parnassa ou une famille en détresse) dans l'ordre suivant: les proches, puis les pauvres de votre ville, puis ceux d'autres endroits.
2) Les organismes qui s'occupent de nourriture précèdent ceux qui s'occupent d'habillement.

Pour les cas suivants, s'ils sont pauvres par-dessus le marché, ils passent dans la catégorie précédente.
3) Le soutient à ceux qui étudient la Thora.
4) Les autres actes de bonté, les autres Mitsvot de H'essed: les mariages et jeunes couples, les malades, les handicapés, l'hospitalité, le développement du pays d'Israël.
5) L'achat de livres d'étude de Thora en vue de les prêter, le Beth Haknesset.

Le H'afets H'ayim conseille de consacrer deux tiers du budget pour les pauvres et un tiers pour les autres besoins, cette argent peut rester en attente pour qu'il y ait de quoi aider les cas échéants (1).
Vous pouvez aussi, lorsque vous prélevez votre budget du Maasser, poser la condition que vous pourrez l'utiliser suivant votre jugement et aux moments qui vous sembleront adéquats (2).

Il est intéressant de noter ce passage du Choulh'an Arouch (3):
"Certains disent que la Mitsva du Beth Haknesset est plus importante que la Mitsva de Tsedaka et que la Mitsva de Tsedaka pour l'étude de la Thora des jeunes ou pour les malades pauvres est plus importante que la Mitsva du Beth Haknesset".
Beaucoup d'encre a coulé sur cette Halacha, premièrement parce que l'aide aux pauvres précède le Beth Haknesset et deuxièmement parce qu'elle établit une distinction entre les pauvres eux même.
Le Rav Epstein (4) explique que cette Halacha parle des supplément qui ne sont pas indispensables. Il faut donc comprendre que certains disent que l'embellissement et l'agrandissement du Beth Haknesset est plus important que les compléments financiers aux pauvres qui ont déjà le minimum vital etc....

Cette Halacha a été reprise par le G.R. Ernest Weill dans son Kitzour Choulh'an Arouch en français (5) dans les termes suivants:
"Quelques uns de nos maîtres sont d'avis que l'ENTRETIEN de nos synagogues dépasse en importance la Mitsva de Tsedaka et que le devoir de faire enseigner la Thora à des jeunes élèves ou de soigner des malades dépasse celui d'entretenir la synagogue".
Remarquez l'omission des mots " la Mitsva de Tsedaka" pour l'étude de la Thora des jeunes.

Il me semble que si cette Halacha, qui n'est finalement qu'un avis marginal, a été reprise si souvent c'est parce qu'elle porte en filigrane le message suivant:
"Avant de regarder dans les livres les ordres de priorités, regardez autour de vous. Découvrez quels sont les besoins vitaux de la communauté, ceux qui assurent la survie du peuple juif. Quand la communauté frise les 70% d'assimilation, le fonctionnement de la synagogue est le gage de la vie communautaire mais l'avenir juif passe avant tout par l'éducation. Soutenez tout d'abord les écoles juives dans les grandes villes et les Talmud Thora dans les autres. Assurez vous que tous les enfants reçoivent une éducation juive, ensuite soutenez la vie communautaire autour de la synagogue même avant l'entraide sociale. Mieux vaut investir dans le trou noir d'une école que dans un lustre supplémentaire au Beth Haknesset, même si celui-ci porte une épitaphe en souvenir d'un proche, l'étude de la Thora des enfants apportera assurément plus de bénéfice à l'âme des défunts même si aucune inscription ne le rappelle".

Pour la Berach'a sur le site: consultez le site tout de suite après la Birkat HaThora du matin :)

(1) Ahavat H'essed du H'afets H'ayim Chap.18-20.
(2) Habayit hayehoudi, Ahavat H'essed tome 5,Chap.36-3.
(3) Yoré Déa 249-16.
(4) Rav Yeh'iël Michal Epstein, 1829-1908, Lithuanie. Dans son livre Arouch Hachoulh'an Yoré Déa 249,18-20.
(5) Chap.293, 14.