Conversation 396 - Au sujet du "Maaser"

Anonyme
Samedi 29 juin 2002 - 23:00

Je souhaiterais avoir certaines précisions sur le Maasser ?
Qui est contraint de le donner ? A partir de quels revenus doit-on donner le maasser ?
Que doit -il représenter de l'ensemble de nos revenus? Si des personnes sont dans une difficulté financière, ont-elle le droit de ne pas donner de maasser ou d'en diminuer la somme?
Existe-t-il des destinataires "cachers" pour recevoir le maasser et d'autres qui ne le sont pas ?
Par exemple donner de l'argent à l'association du bien -être du soldat israélien ou à Yad Sarah ou faire un don à la synagogue peut-il être fait sur le "compte" du maasser.
A-t-on le droit de donner à différents organismes ? Si on soutient financièrement un ami en difficulté en lui donnant de l'argent, peut-on le déduire de son maaser?
Doit-on équilibrer entre différents types de "Tsédaka"? Quand doit-on remettre le maaser? Tous les mois , une fois par an ?
Le maasser en france est-il différent du maasser en Israël ?
Quand je vis en France et fais un don pour Israël, puis-je déduire cette somme du maasser ? La cotistion annuelle a la synagogue fait elle partie du maasser ? Si je recois des allocations, dois-je en retirer une somme pour la donner en guise de maasser ?

Je vous remercie d'avance pour votre réponse qui permettra peut-être d'éclairer d'autres lecteurs sur un sujet qui me semble être l'un des fondements de la morale juive: la justice sociale.

Rav S.D. Botshko
Jeudi 11 juillet 2002 - 23:00

Avant de répondre à vos questions dans l'ordre, rappelons que la Tsedaka est un commandement positif de la Tora, comme s'exprime le Choulkhan Aroukh;
c'est un commandement positif de donner la Tsedaka selon ses possibilités, et celui qui ne donne pad la Tsedaka contrevient à un interdit de la Thora, et tout celui qui s'abstient de donner est appelé méchant et est considéré comme un idolâtre.

Qui doit donner la Tsedaka?
Chacun, même un pauvre doit donner de la Tsedaka des biens qu'il reçoit (Yoré Déa 248, 1) au moins un tiers de "shekel" par an (249,2)
A partir de quels frevenus?
On n'est tenu de donner le Masser que si l'on a suffisamment de quoi subvenir à ses propres besoins (251,3). Il ne faut évidemment pas définir "besoins" de manière extensive, il s'agit des besoins de base.
Quel pourcentage?
Un dixième (250,1), une première fois sur le capital, ensuite, s'il y a lieu sur ce que ce capital rapporte.
En difficulté peut-on diminuer le maasser?
Oui, comme on l'a vu plus haut. Il va de soi qu'il faut d'abord faire face à ses obligations, comme le remboursement de ses dettes(si la datte d'échéance est arrivée), le payement de services rendus ou de biens achetés, le payement de l'école de ses enfants.
Destinataires cachers?
Il ne faut pas donner la Tsedaka aux "méchants" (251,1)
Aider les soldats qui défendent Israël ou bien l'organisation Yad Sara qui aide des malades sont sans dute des destinations cachères.
Dons à la synagogue?
Le principe est qu'on ne peut utiliser le maasser pour faire face à ses obligations. (Taz 249, sous par. 1)Aussi, on ne peut déduire du maaser la cotisation qui permet de bénéficier des services de sa synagogue, mais si on donne plus, on peut le prélever sur le maaser.
Aider un ami?
C'est une très grande Mitsva, et peut sans doute être prélevé du maasser.
Equilibrage entre différents types de Tsedaka?
Il y a une priorité pour les gens proches, de sa propre famille ou des pauvres et institutions de Tora de sa propre ville, La Tsedaka en Israël est également une priorité.(251,3)
On doit retirer le maasser des allocations que l'on reçoit au même titre que le pauvre doit donner de la Tsedaka, s'il en a les moyens, de la Tsedaka qu'il a reçue.

Pour terminer concluons par ces paroles des sages d'Israël; "La Tsedaka sauve de la mort"; celui qui donne ressemble au Créateur (qui n'a pas de besoins, mais qui donne sans contrepartie) et c'est ainsi qu'il est lié avec "La Vie".