Conversation 41790 - A propos de Ruth (2ème réponse)

anna2
Dimanche 27 avril 2008 - 23:00

suite de la question 41768

La définition du dictionnaire de "batarde" : née d'une union illégitime et/ou qui n'est pas de race pure.

Excusez-moi d'intervenir dans votre questionnement mais voici mes réactions et mes questions :

Déjà définir quelqu'un par la négation : être une "non" juive est questionnant. Je suis de moins en moins à l'aise de me définir par la négative. Je suis ce que je suis, ce que je fais, ce que je dis, ce que je pense. Je préfère dire que je ne suis pas juive, que je ne fais pas partie de votre peuple. Être définie comme une "batarde" m'indispose vraiment. Pour moi, il n'y a pas et j'espère qu'il n'y aura jamais de "race pure"...

Comme nous sommes tous et toutes des créatures de D.ieu, comment se fait-il que certains soient choisis par D.ieu pour vivre dans l'ignorance ( juifs et non juifs ), d'autres dans la sagesse ( juifs et non-juifs) , certains dans la souffrance ( juifs et non-juifs) , d'autres dans la joie ( juifs et non juifs) , dans le respect des Lois ( juifs et non juifs) ou dans le non respect des Lois de D.ieu ( juifs et non-juifs ) participant à la Création chacun à notre manière, sans nécessairement comprendre les voies de D.ieu qui de toute évidence nous sont impénétrables ?

Pourquoi D.ieu a-t-il créé Ruth ? .Pourquoi D.ieu a-t-il conduit Ruth vers le peuple juif ? Pourquoi a-t-il conduit le peuple juif a accepté Ruth parmi eux ?

Pourquoi certains seraient-ils exclus de la possibilité de se rapprocher de D.ieu ? N'est-ce pas ce que D.ieu veut de nous tous ?

Quelque chose m'échappe ?

Cordialement, Anna

Jacques Kohn z''l
Mardi 29 avril 2008 - 01:30

1. La définition que donnent habituellement au mot « bâtard » les dictionnaires de langue française ne correspond en rien à celle que confère la Tora au mot « mamzèr ».

Possède le statut de « mamzèr » toute personne née d’un adultère ou d’un inceste au sens donné à ces deux mots par la Tora.

Il résulte de cette définition que n’entre pas dans la catégorie de « mamzèr » l’enfant né hors mariage, dès lors que ses deux parents auraient eu le droit, selon la halakha , de s’unir légalement.

Appliquer le mot « mamzèr » au non-Juif est par conséquent totalement absurde. Ou bien il est né d’un couple de deux non-Juifs, auxquels la loi juive n’est pas applicable. Ou bien il est né d’un couple formé par un Juif et une non-Juive, auquel cas il n’est pas juif. Mais s’il se convertit par la suite, il deviendra un Juif à part entière. Ou bien enfin il est né d’un couple formé par un non-Juif et une Juive, et il sera d’emblée un Juif à part entière.

2. Quant à savoir pourquoi certaines créatures humaines sont choisies par Hachem pour vivre dans l'ignorance, d'autres dans la sagesse, certaines dans la souffrance, d'autres dans la joie, dans le respect des lois divines ou dans le non-respect de ces lois, il me paraît vain de vouloir se livrer à cette recherche : « Les choses cachées sont à Hachem, notre Dieu, et les choses manifestes sont pour nous et pour nos fils pour toujours… » (Devarim 29, 28).